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« Meurtres dans la 110 ème rue » de Barry Shear. Critique blu-ray

  • Durée ‏ : ‎ 1 heure et 41 minutes
  • Dvd ‏ : ‎ 16 janvier 2024
  • Acteurs ‏ : ‎ Anthony Quinn, Yaphet Kotto, Anthony Franciosa, Paul Benjamin, Ed Bernard
  • Sous-titres ‏ : ‎ Français
  • Studio  ‏ : ‎ Rimini Editions

L’histoire : Harlem 1972 . La 110e Rue symbolise une frontière entre les quartiers pauvres et aisés. À la suite d’un braquage, trois jeunes voleurs se retrouvent poursuivis par la mafia et la police.

  • Film et bonus

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

D’après l’œuvre de Wally Ferris

On vous dira toujours que le titre n’est pas très exact. Il n’y a aucun meurtre dans cette rue frontalière entre New-York et Harlem. Mais au-delà, dans les années soixante-dix, il ne fait pas bon se promener.

Le quartier noir de la ville  est souvent sous le couvre-feu d’une guerre en gestation.

Celle à laquelle on assiste mêle étrangement toutes les ethnies ( dont les italos… ) autour de la recette de jeux clandestins, dans un tripot de Harlem. Le dollar efface la défiance raciste et tout ce petit monde se partage le magot.

Sauf que ce jour-là, trois gangsters noirs travestis en policiers raflent la mise, non sans avoir perpétré un massacre. Le big boss newyorkais confie à son gendre, Nick Di Salvio (Anthony Franciosa), le soin de les retrouver et de leur faire comprendre qu’on n’agit pas ainsi avec la pègre.

Le début d’une chasse sans pitié, dans laquelle Doc Johnson le parrain de Harlem (Richard Ward) est mis violemment à contribution. Au cœur de la mafia, les clivages ethniques sont de retour, ainsi que les flics eux aussi confrontés au racisme ambiant.

C’est le duo traditionnel du vieux policier (blanc) et de son jeune adjoint ( noir ) qu’Anthony Quinn et Yaphet Kotto conduisent sans relâche sur une enquête qui malgré tout se boucle toujours trop tard. Mieux structurée, sur des réseaux parfois insoupçonnables ( méfiez vous des taxis) la mafia met toujours le grapin sur les malfrats avec la police.

Et Di Salvio est alors sans pitié.

Ca demande du temps, de la méthode et le réalisateur s’emploie à tricoter tout ce bel ensemble dans un récit haletant,  un thriller pur et dur qui aujourd’hui encore s’exonère de toute filiation. Ce qui fait sa rareté et peut-être son absence des références universelles du genre . Le voici donc réhabilité au sommet des films policiers . Justice est faite…

LES SUPPLEMENTS

  • Le nihilisme de Barry Shear ( 32 mn )  par Jean Baptiste Thoret- Le Harlem des années soixante-dix , rien à voir avec aujourd’hui …

Barry Shear, quasi inconnu , il n’a pas fait grand-chose , mais assez quand même pour que l’historien du cinéma reprenne son CV en détail.

Jean Baptiste Thoret insiste aussi beaucoup sur le fait que ce film «  n’est pas vraiment dans la veine de la blaxpoitation, mais un polar des années soixante » avec la silhouette du flic qu’il définit dans ce cadre-là. Il récupère toute la filmographie du genre emmené par « Bullitt » de Peter Yates

Le parrain de Harlem ne craint semble-t-il pas beaucoup le vieux flic fatigué

Les acteurs , passés au crible et surtout Antonio  Fargas qui incarne quand même la blackpoitation, mais aussi Anthony Franciosa dans son personnage déprécié de petit parrain …

Quid de la fin du film …

  •  La blaxpoitation ( 17 mn )- Même si à ses yeux on rattache abusivement le film à ce mouvement, Jean-Baptiste Thoret nous dit là tout ce qu’il faut savoir sur ce courant, un sous-genre qui connait son âge d’or de 1971 à 1975  ( 200 films )

La place du noir dans le cinéma américain jusque dans les années soixante … la place du strapontin

Les années soixante, les droits civiques,  Martin Luther King  et puis arrive Sydney Poitier, l’acteur noir que tolère Hollywood ….

  • L’enfer de New York  ( 31 mn ) par Samuel Bumenfeld- « Un film de qualité qui porte les ingrédients du genre et de l’époque »

Le schéma narratif de la blaxpoitation, on y revient , pour s’en détacher une fois encore vis-à-vis de ce film « qui n’a pas de héros , ni personnage central ».

A l’origine Anthony Quinn n’est uniquement que le producteur du film , et alors comment arrive-t-il à jouer la comédie ?

Et l’équipe, plutôt méconnue, il nous la  dévoile avec un réalisateur qui n’aura fait que trois films , toute sa carrière étant particulièrement axée sur la télévision. «  C’est regrettable, il avait du talent pour le cinéma ».

  • Signé Bobby Womack ( 18 mn ) par Olivier Cachin, spécialiste des musiques urbaines. Vous pourriez retrouver le générique musical de ce film sur un film de Tarentino qui l’a entièrement repris ? «  Jacky Brown » !

Et un peu plus tard dans «  American Gangster » , on entend assez longtemps le morceau, On a droit également à un petit discours sur la blaxpoitation, version sonore …

Durée ‏ : ‎ 1 heure et 41 minutes Dvd ‏ : ‎ 16 janvier 2024 Acteurs ‏ : ‎ Anthony Quinn, Yaphet Kotto, Anthony Franciosa, Paul Benjamin, Ed Bernard Sous-titres ‏ : ‎ Français Studio  ‏ : ‎ Rimini Editions L'histoire : Harlem 1972 . La 110e Rue symbolise une frontière entre les quartiers pauvres et aisés. À la suite d'un braquage, trois jeunes voleurs se retrouvent poursuivis par la mafia et la police. Film et bonus :  Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article D'après l'œuvre de Wally Ferris On vous dira toujours que le titre n’est…
Le film
Les bonus

Difficile de se souvenir de ce réalisateur et de son film , malgré la présence d’Anthony Quinn producteur et acteur de ce qui se révèle être un grand film policier. Barry Shear n’a fait que trois longs métrages pour le cinéma, dont ce thriller qui entre noirs et blancs dans les années soixante dix à Harlem se partage un territoire et une influence qu’il est bon de respecter. Ce que trois petits malfrats ont oublié en s’emparant violemment de la recette de jeux clandestins, et en tuant plusieurs membres du gang. Le parrain New Yorkais tient à remettre de l’ordre dans tout ça et ce qu’il va faire avec son gendre à la tête d’une équipe très méchante. Les flics sont aussi sur le coup, mais freinés par des querelles internes et ce fameux raciste latent qui ressort à tout moment, ils arrivent toujours trop tard. Dans un récit haletant, ce thriller pur et dur aujourd’hui encore s’exonère de toute filiation. Ce qui fait sa rareté et peut-être son absence des références universelles du genre . Le voici donc réhabilité au sommet des films policiers. Justice est faite.

AVIS BONUS Plusieurs spécialistes français se relaient autour de ce film, et notamment de «  la blaxpoitation ». Plus qu’intéressant .

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