Synopsis: Le film se déroule sur 4 jours au mois de mars 1918. Un petit groupe de soldats envoyés dans les tranchées au front attendent la mort sous les bombardements ennemis. Le Lieutenant Raleigh, 18 ans, rejoint le groupe dirigé par son ami d'enfance le Capitaine Stanhope, âgé de 20 ans...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
- Meilleur dvd Octobre 2018 ( 8 ème )
- L’argument : Une adaptation de la pièce de théâtre « Journey’s End » de Robert Cedric Sherriff (1928).
L’auteur s’est inspiré de sa propre histoire pour raconter celle de la Compagnie C du Capitaine Stanhope, relève dans les tranchées de la Somme. Dans cette guerre de position qui s’éternise, une dernière offensive majeure des Allemands pour percer les lignes alliées semble imminente.
Le jeune Lieutenant Raleigh a fait un long voyage pour retrouver Stanhope, son ami d’enfance. Mais celui-ci est devenu un homme sombre, dévoré par l’alcool et l’angoisse.
- Ce que j’en pense : Ce film sorti l’an passé rejoint une filmographie déjà bien fournie (plus de 120 titres répertoriés). Au cœur des plus récents, il a bien du mal à situer un propos original sur un tel sujet.
L’histoire débute au moment de la relève quand la compagnie C rejoint la tranchée-abri en sachant pertinemment que l’ennemi s’apprête à attaquer. On conseille donc au jeune lieutenant Raleigh (Asa Butterfield) d’éviter ce front, malgré sa demande expresse.
Il sait y retrouver le capitaine Stanhope qui fut son instructeur (Sam Claflin). Il est devenu un ami. Mais au contact de la guerre, l’homme a bien changé et l’accueil de ce nouveau venu est sans commune mesure avec ce qu’il espérait.
Ce qui ajoute à la tension et à l’attente « que ça pète ». Le réalisateur Saul Dibb est bien attentif à tout ce décorum de plus en plus oppressant, mais à trop vouloir en faire et le dire, il appuie sa réalisation d’effets secondaires conjugués au stress de la guerre.
Comme l’alcool ou le mensonge d’une maladie inexistante, palliatifs à des comportements fuyants et peu courageux, tout à fait compréhensibles. Ils sont sur lignés par l’insistance paradoxale des non-dits .On les imagine pourtant à chaque plan, à chaque objet laissé par les soldats avant de passer à l’attaque.
Et puis du rhum dans le café, une cigarette avant de quitter la tranchée, celle du condamné à mort bien évidemment… Dibb n’est pas avare de sa caméra qui s’appesantit sans impulser une réelle dynamique, un instant de vérité, qui tarde à venir et qui ne viendra pas. Car on ne l’attend plus !
LES SUPPLEMENTS
- Présentation du film (6 min). Le mot d’ordre est passé, c’est une histoire intemporelle, tous les intervenants le disent d’une façon ou d’une autre…Pour Sam Claflin (Stanhope) « il faut témoigner de la frustration des soldats et de leur courage, et rendre hommage à tous ces gens qui défendent encore aujourd’hui leur pays ».
Stephen Graham (Trotter, second du capitaine) « peu importe l’époque, la guerre reste quelque chose d’atroce » . Pour la production « ce film fait écho à des événements d’aujourd’hui, il y a toujours des soldats camouflés qui attendent l’attaque de soldats ennemis ».
- Beyond the trenches (2 min) . Making of sans commentaire, c’est bien, mais c’est court…
Interviews (30 min).
- Sam Claflin .Le comédien qui joue le capitaine Stanhope reprend l’esprit du film pour développer la manière dont il a abordé son personnage dans le cadre d’un événement mondial qui à ses yeux mérite d’être à nouveau remis sur le devant de l’actualité
- Asa Butterfield raconte son personnage et son histoire, dans le film. « C’est une période que je n’ai jamais étudiée, je n’aimais pas trop l’Histoire. (..) Chacun doit s’approprier l’œuvre pour rendre crédible son personnage ».
- Paul Bettany : on lui demande quelle pression il avait à travailler sur un classique aussi connu. « La pièce devait être pour l’époque avant-gardiste. Les soldats ne parlent de rien, ils contournent leurs problèmes. C’est l’architecture du script qui rend les choses émouvantes ».
- Saul Dibb, le réalisateur parle avec parfois quelques images du tournage en toile de fond. Il évoque la place particulière de la caméra, celle de Sheriff qui a vécu cette histoire.Pour le tournage, ils ont choisi un véritable réseau de tranché « que l’on a ensuite étendu.(…) C’est une histoire pertinente pour un public moderne. Ce qui fait sa force c’est l’intimité qui lie ces personnes ».
Le scénariste, Simon Reade (le plus intéressant à mon avis) : « Je connaissais cette histoire via le théâtre, ma fille l’a étudiée en terminale. Je n’aurais jamais pensé l’adapter au cinéma, c’était parfait pour le théâtre car ils parlent moins comme des soldats que comme des londoniens du West End à cette époque. Il a alors fallu renier les racines théâtrales pour en faire l’œuvre que les gens percevaient comme si Sheriff témoignait dans une sorte de documentaire, en décrivant les choses qu’il a vues à l’époque ».
- Les grandes périodes de la Guerre 14-18 (7 min) par l’historien Jean-Yves Le Naour. Ce documentaire nous montre de nombreuses images d’époque révélatrices du moment, et surtout très explicites vis-à-vis des diverses stratégies engagées. Ce dont parle avec clarté l’historien sur « une période 14/15, où il était question de la force du jarret, et puis celle du canon à partir de 1916 ».
Il situe l’évolution du conflit à partir de cette date « quand on décide de militariser l’industrie, et que la guerre devient industrielle ».
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EXCLUSIFS À L’ÉDITION « Spéciale Centenaire » (combo DVD + BR)
MEN OF HONOR, mars 1918 : contexte historique et chronologie de la bataille (40 min) . Entretien croisé, illustré d’images d’archives, avec Philippe Nivet, Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Picardie et Jean-Yves Le Naour, Docteur en histoire, spécialiste de la Première Guerre Mondiale (tourné au Musée de la Grande Guerre de Meaux et à l’Historial de Péronne).
Philippe Nivet évoque le volontariat au début du conflit pour les soldats britanniques, contrairement à la conscription obligatoire en France. « Ce sont alors des bataillons de copains, du même quartier parfois ».
Cette petite armée se révèle très vite insuffisante et même si l’Irlande est écartée du processus, la conscription s’impose désormais. Des images d’archives très parlantes illustrent la situation.
Les tranchées vues du ciel (2 min). Tourné avec un drone au Mémorial Terre-Neuvien de Beaumont-Hamel. 1916 avec le régiment terre neuvien : 85% de perte en moins de vingt minutes, dont tous les officiers. Des images d’hier et d’aujourd’hui, contraste évidemment saisissant, là où sur les 801 soldats du Newfoundland Regiment, 68 survécurent.
Panorama insistant sur le champ du souvenir avec cet épitaphe « pas un homme n’a regardé derrière lui ».
Interview d’Alexandre Lafon, Directeur adjoint de la Mission Centenaire (10 min) . Conseiller pédagogique et historique, il rappelle très doctement, voire solennellement la vocation de la misssion du centenaire: mettre en valeur les commémorations du centenaire. Il en évoque tous les détails : 3.500 projets labellisés, bien souvent en relation avec l’Education Nationale.
Il évoque aussi le film, matière à réflexion sur la guerre. « Quels sont les ressorts humains qui font que l’on résiste ? ».
Des films dans les tranchées et tout autour … :
« Mémoires de jeunesse » de James Kent-« Au-revoir là-haut » de Albert Dupontel-« Les croix de bois » de Raymond Bernard-« Parade’s end » de Susanna White-« Les sentiers de la gloire » de Stanley Kubrick-« Birdsong » de Philip Martin
En toile de fond, la première guerre mondiale :
» La promesse de l’aube » de Eric Barbier-« Cessez-le-feu » d’Emmanuel Courcol-« Le baron rouge » de Nikolaï Mullerschon-« La grande illusion » de Jean Renoir-« Le roi de coeur » de Philippe de Broca-« L’odeur de la mandarine » de Gilles Legrand-« Cheval de guerre » de Steven Spielberg
Le film
Les bonus
Les tranchées sont là, parfaitement reconstituées, l’attente, la peur, la boue, il ne manque rien à ce décorum convenu d’une première guerre mondiale dont le cinéma continue à s’emparer. Sans réussir cette fois à nous faire passer le message autour de cette souffrance criminelle qui ne s’exprime chez Saul Dibb que dans la continuité de dialogues sans intérêts. La répétition de sa mise en scène gomme toute fatalité sur la destinée de ces hommes conscients qu’ils sont devenus de la chair à canon. Quelques personnages (le jeune recru et son instructeur par exemple) auraient pu nous inciter à sortir de l’ordinaire pour approfondir le drame que l’on pressent mais qui jamais ne s’exprime à travers cette histoire. AVIS BONUS De nombreux éclairages, un petit making of , et le regard d'historiens, de spécialistes de cette période, il y en a pour la soirée
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