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« Made in Bangladesh » de Rubaiyat Hossain . Critique VOD

 

  • Prix d’interprétation féminine, festival Saint-Jean-de-Luz : Rikita Shimu . —
     DVD : 02 Juin 2020
  • Cinéma : 04 décembre 2019
  • Acteurs : Rikita Shimu, Novera Rahman, Deepanita Martin
  • Réalisateur : Rubaiyat Hossain
  • Audio : Bengali, Français
  • Sous-titres : Français
  • Studio : Pyramide Vidéo
  • Durée : 95 minutes

L’histoire : Shimu, 23 ans, travaille dans une usine textile à Dacca, au Bangladesh. Face à des conditions de travail de plus en plus dures, elle décide avec ses collègues de monter un syndicat, malgré les menaces de la direction et le désaccord de son mari. Ensemble, elles iront jusqu’au bout.

 

Le 24 avril 2013 à Dacca un immeuble s’effondre, faisant 1127 morts. Des femmes principalement, des ouvrières du textile qui travaillaient sans le savoir pour de grandes marques françaises, et européennes.

Sans y faire référence, le film de Rubaiyat Hossain s’accorde directement à cette réalité sociale d’une exploitation ouvrière, parfois proche de l’esclavage.

Le scénario s’inspire d’ailleurs de la véritable histoire d’une jeune fille qui décide de monter un syndicat afin de contester le pouvoir sans limite du patronat.

Shimu est la porte-parole d’un mouvement féminin qui peine à trouver ses marques dans cette société aussi patriarcale que celle du Bangladesh. Si la jeune femme réussit à contrer l’autorité fragile de son mari au chômage, il lui faut surtout affronter contremaître et directeur, assurés de leur prédominance au sein d’un système quasi ancestral.

La femme travaille, s’éreinte et se tait. Un mot de trop, de travers, et la menace du licenciement se profile le long des chaînes de production. Quand Shimu fait part de ses démarches pour la création d’un syndicat, la méfiance est de mise, les silences de circonstance.

Elle est aidée par une organisation féminine dont s’occupe activement une journaliste. Aux avant-postes, sans jamais intervenir, la femme aiguille l’ouvrière dans les arcanes d’un code du travail surréaliste au regard de son quotidien ouvrier .

L’opposition scénographique parle ici d’elle-même au cœur des débats engagés par ses collègues désormais divisées entre leurs droits et la crainte de tout perdre. Une situation classique  que Shimu  transcende dans un sauve qui peut suicidaire face à une administration complice de la direction .

Cette réalité fictionnelle ne s’écarte jamais de l’aperçu documentaire que la réalisatrice élabore sans verser dans une dramaturgie excessive. La vérité est suffisamment éclatante pour donner à ce récit la force et la puissance d’une revendication légitime.

Au point d’y mettre un terme abrupt une fois le constat achevé. On ne saura rien des protagonistes de l’affaire, patron, ouvrières licenciées, mari et femme, l’histoire se referme sur une victoire. Le droit au travail, le droit des femmes

La réalisatrice, et le code du travail

LES SUPPLEMENTS ( en attente du lien )

  •  Entretien avec Rubaiyat Hossain (20′) . «  J’ai toujours voulu travailler pour le droit des femmes mais aussi , lutter pour moi pour ma place dans le monde ».

La victimisation des femmes, leur représentation, visite des usines, rencontres avec des ouvrières , « j’ai vu que ces femmes étaient actives dans le changement ».

« Je parle d’une personne qui a réellement commencé à travailler à 11 ans, moi qui ai fait des études jusqu’à 20 ans . (… ) j’avais seulement une expérience pour avoir travaillé dans des organisations féminines .Ses collègues n’étaient pas très à l’aise à l’idée d’un film qui allait parler d’elles, ça les mettait en avant, mais elle a accepté ».

« C’est une histoire sur des résistantes, pas sur des victimes … ».

L’usine de textile du Rana Plazza dans la banlieue de Dhaka ( Dacca), ce qu’il en reste …

Les travellings, leur raison d’être, travailler avec la foule et les enfants dans les rues. Des ouvrières ont participé. Être en contact avec les gens des bidonvilles, qui jouent leur propre rôle, donc pas question de faire du plateau.

  •  Reportage autour de Daliya Akhtar Dolly, dont l’histoire vraie a inspiré le film (3′)

C’est très court, mais un résumé édifiant de son histoire qui débute à 11 ans quand elle quitte ses parents pour éviter d’être mariée de force.

  Prix d'interprétation féminine, festival Saint-Jean-de-Luz : Rikita Shimu . ---  DVD : 02 Juin 2020 Cinéma : 04 décembre 2019 Acteurs : Rikita Shimu, Novera Rahman, Deepanita Martin Réalisateur : Rubaiyat Hossain Audio : Bengali, Français Sous-titres : Français Studio : Pyramide Vidéo Durée : 95 minutes L'histoire : Shimu, 23 ans, travaille dans une usine textile à Dacca, au Bangladesh. Face à des conditions de travail de plus en plus dures, elle décide avec ses collègues de monter un syndicat, malgré les menaces de la direction et le désaccord de son mari. Ensemble, elles iront jusqu’au bout. Film  et Bonus  :  Meilleur DVD-VOD  Juin 2020 ( 6 ème )…
Le film
Les bonus

Le droit au travail, celui des femmes, dans le respect et la légalité. Le cinéma a déjà abordé ce thème, mais cette fois le Bangladesh est sous le feu des projecteurs, situation encore plus particulière donc en regard de la puissance patriarcale qui s’exerce aussi bien sous le toit familial que dans les usines . Ce que raconte très bien Rubaiyat Hossain à partir d’une histoire vraie et dans le rappel indirect du drame de Dacca, l’effondrement d’un immeuble en avril 2013 qui avait fait plus de 1.000 morts. La condition féminine à travers le droit du travail, c’est le postulat de ce film dont la visée documentaire s’accompagne très bien de sa narration fictionnelle . Il est donc question des conditions de travail dans un système mondialisé que la réalisatrice évoque toujours sans s’appesantir. Il suffit de montrer, quelques images bien ajustées . La vérité est suffisamment éclatante pour donner à ce récit la force et la puissance d’une revendication légitime.

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