Accueil » A la une » « Mad love in New York » de Josh et Benny Safdie. Critique cinéma-bluray

« Mad love in New York » de Josh et Benny Safdie. Critique cinéma-bluray

Synopsis:  Harley, SDF erre dans les rues de New York. Elle squatte, fait la manche pour obtenir de quoi acheter sa dose. Harley a une sévère addiction à l’héroïne qu’elle partage avec son ami et dealer Mike, et son amoureux Ilya, qui exerce sur elle une attraction malsaine. Par amour, Harley est prête à tout, même à s’ouvrir les veines. Après une tentative de suicide, la jeune femme reprend son quotidien dans la jungle new-yorkaise…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Mad Love in New York"
De : Joshua Safdie, Ben Safdie
Avec : Arielle Holmes, Caleb Landry Jones, Buddy Duress, Necro, Eleonore Hendricks
Sortie le : 22 juin 2016
Distribution : Carlotta Films
Durée : 90 minutes
Film classé : 12 ans et plus
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus
  • Festival de Tokyo 2014 : Grand prix

Comme si New-York baignait dans un brouillard permanent. Harley s’y perd, frénétiquement, à la recherche d’une dose ou de son amour qui lui veut du mal. Elle l’a dans la peau, à s’en couper les veines. Etonnant cette attirance pour ce jeune homme qui l’attire du mauvais côté. De la mauvaise herbe poussée là…

C’est sa vie, au jour le jour que les frères Safdie enregistrent, sans l’once d’une mise en scène (ou alors dans l’urgence, et l’impro), sans l’écriture d’un scénario prémâché. Arielle Holmes qui joue son propre rôle inspire les cinéastes à travers ses propos écrits à leur demande.

Un regard intrusif dans son intimité, une vision radicale de l’amour qu’elle porte à Ilyan. Toute sa déchéance amoureuse dans un sacrifice porté à l’extrême.

Sa dérive quotidienne dans la jungle new-yorkaise, auprès des SDF et autres marginaux, les affrontements habituels d’une communauté en proie à l’abandon et au désespoir, c’est tout ce qui forge son commun .Pour un peu de tendresse, elle possède un gros nounours qui veut la protége, et l’aimer. Mais la réciproque n’est pas vraie.

Ca devient alors du cinéma, des séquences analysées dans le feu de l’action, comme cette confrontation entre l’héroïne et son dealer pour le nombre de doses à attribuer. Une scène forte et ahurissante, où toute la violence sous-jacente émerge en un éclair, dans le tourbillon de la vie qu’elle a choisie.

Un film quasi auto-biographique pour Arielle Holmes
Un film quasi auto-biographique pour Arielle Holmes

Arielle Holmes est toute aussi ahurissante dans son rôle de non-composition  face au seul acteur professionnel de l’affiche, Caleb Landry Jones. Après le  film de John Boorman «  Queen and Country » classique et formaté, il fait le grand saut dans l’aventure du cinéma indépendant américain, underground.

Une fusion réussie auprès d’une faune de personnages tout aussi parfaits dans le rôle de leur vie.

LES SUPPLEMENTS

  • . 4 scènes coupées (9 mn). Il y en deux qui me plaisent beaucoup, l’altercation par un passant avec des jeunes qui écoutent de la musique sur le trottoir et la discussion entre deux les amoureux sur l’influence de l’environnement, des gens. Ils imaginent en filigrane le futur.

  • . A Hot two weeks : le making-of de « Mad love in New-York » (17 mn). Retour sur le tournage et la genèse du film. Un making-of réalisé par Simon Hacker, porté par les témoignages des acteurs et des réalisateurs. Arielle Holmes, l’héroïne est au centre de ce documentaire qui s’ouvre sur la rencontre reconstituée entre la jeune fille et les réalisateurs dans le métro.

C’est en la voyant qu’ils décident de faire ce film alors qu’ils étaient partis sur un autre projet. Pour vraiment s’inspirer de la jeune femme, ils lui demandent d’écrire sur sa vie. «  Ma pensée avançait bien plus vite que je n’écrivais ».

«  Elle est à l’origine du film, et son copain Ilya en est devenu le noyau » poursuivent les cinéastes, qui feront jouer le personnage à Caleb Landry Jones. «  Nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises, et on est devenu copain. Je l’ai bien observé (…) Il applaudissait son personnage des deux mains ».

Ilya va mourir peu après, d’une overdose. L’un de ses copains  Buddy Duress (Mike dans le film) très affecté parle de son rôle sans détour. «  Je sortais de prison, j’ai longtemps été un petit con, délinquant, j’ai vendu toute sorte de drogue. ( …) J’essayais même pas de jouer, et au final ça devenait carrément théâtral ».

«  Ce film est un coup de pouce pour redémarrer dans la vie » confie la jeune héroïne «  mais il n’a pas changé le cours de ma vie, elle était censée en arriver là ».

Festival de Tokyo 2014 : Grand prix Comme si New-York baignait dans un brouillard permanent. Harley s’y perd, frénétiquement, à la recherche d’une dose ou de son amour qui lui veut du mal. Elle l’a dans la peau, à s’en couper les veines. Etonnant cette attirance pour ce jeune homme qui l’attire du mauvais côté. De la mauvaise herbe poussée là... C’est sa vie, au jour le jour que les frères Safdie enregistrent, sans l’once d’une mise en scène (ou alors dans l’urgence, et l’impro), sans l’écriture d’un scénario prémâché. Arielle Holmes qui joue son propre rôle inspire les cinéastes…
Le film
Les bonus

Les frères Josh et Benny Safdie poursuivent leur regard aiguisé sur la société new-yorkaise et ses marges, toujours accompagnés par des acteurs non-professionnels. C’est quasiment l’autobiographie d’Arielle Holmes, une jeune SDF toxicomane que raconte ce film hallucinant de vérité et de prises de paroles en direct. D’un point de départ documentaire, les cinéastes réalisent un film brut de décoffrage sur le quotidien d’une errance sans fin, d’une vie inextricable jusqu’à la déchéance physique et morale. Mais le constat est surtout celui de la désintégration exacerbée d’un couple .Une histoire d’amour contrariée, ou d’amour qui ne sait pas où il va. La  survie au jour le jour… Arielle Holmes est ahurissante dans son rôle de non-composition  face au seul acteur professionnel de l’affiche, Caleb Landry Jones qui du film de John Boorman «  Queen and Country » classique et formaté, fait le grand saut dans l’aventure du cinéma indépendant américain, grunge et underground. Une fusion réussie auprès d’une faune de personnages tout aussi parfaits dans le rôle de leur vie.

Avis bonus Des scènes coupées, un making of avec beaucoup de lumière sur l'histoire du film et ses comédiens amateurs...

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Trois amies » d’Emmanuel Mouret. Critique cinéma

Beaucoup moins inspiré par ses marivaudages, Emmanuel Mouret en rajoute

Laisser un commentaire