Synopsis: Mo est beau, charismatique, et a le goût de l'adrénaline. Il fait des courses clandestines. Lorsqu'il rencontre Lila, jeune fille bègue et timide, c'est le coup de foudre. Il va immédiatement la prendre sous son aile. Mais Lila est loin d'imaginer que Mo porte un secret. Il ne sait pas lire.
La fiche du film
Le film
Sara Forestier, la comédienne, on connait, indiscutable. La réalisatrice ? Une première avec ce film qu’elle dirige devant et derrière la caméra. Plus discutable. C’est un sujet qui lui tient (trop) à cœur, depuis des années et qu’elle étale sur la place publique du septième art avec un aplomb maladroit.
La jeune femme donne tout ce qu’elle a d’amour et de tendresse pour son personnage principal, un garçon de la banlieue, qui joue avec le feu au volant de voitures de luxe engagées à cent à l’heure. Mo n’a peur de rien mais sa rencontre avec Lila va douloureusement bouleverser son quotidien.
Lila en tombe raide dingue et le garçon ne tarde pas à suivre cette inclinaison si délicate. Lila parle si peu, paralysée par un bégaiement chronique qui la déforme et la terrorise. Mo n’est pas mieux loti dans sa honte de ne pas savoir lire. Ce qu’il peut dissimuler à sa compagne trop aveuglée par l’amour pour ne pas en déceler la faille.
Alors le couple va vivre à son tour à cent à l’heure, chrono maltraité par la réalisatrice qui n’en respecte pas le tempo. Comme elle s’étire, se traîne quand il faudrait parer au plus pressé autour d’une caméra fiévreuse et amoureuse, qui lambine de la même manière. Des scènes n’en finissent pas de finir (l’apprentissage de la lecture par la petite sœur, un pensum…) des face à face s’éternisent (contre-champs répétitifs, voire insipides !) Sara Forestier fait les gammes d’un apprentissage qu’elle ne maîtrise pas.
C’est dans la fureur et la violence, et l’affrontement qu’elle dirige le mieux le bal de ces sentiments malmenés par un comédien bien encombrant dans son personnage de loulou mal dégrossi des banlieues. Redouanne Harjane semble plus proche du gang des Lyonnais que de ce Mo ténébreux aux prises avec l’alphabet français.
Il joue bien, mais à côté de la plaque où la petite sœur de Lila -Soraya- (Liv Andren), et son père (Jean-Pierre Léaud, toujours aussi inattendu) trouvent un terrain d’entente aussi cordial que dissonant.
Personnellement , c’est vers ces personnages que je me tourne le plus facilement alors que le propos est bien ailleurs, dans la souffrance de ces êtres qui s’aiment et se déchirent autour de violents et secrets handicaps.
Le sens de la vie selon la réalisatrice pour qui la morale de l’histoire n’est que la conséquence d’un système social érigé en mal être pour ceux qui souffrent d’illettrisme ou de bégaiement. Une bien belle histoire d’amour perlée par la musique de Christophe toujours aussi bien inspirée. Ça rassure.
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Le film
Est-ce le rôle ou le poids d’une première réalisation ? Ou les deux en même temps ? Sara Forestier que j’apprécie beaucoup en tant que comédienne rate cette fois la marche de cette entreprise sociale éminemment louable dans la réalisation d’une œuvre qui nous dit au final que l’illettrisme comme le bégaiement peuvent conduire vers des impasses sociales et professionnelles catastrophiques. C’est à travers l’amour que Lila porte à Mo que la comédienne évoque une histoire plus ou moins autobiographique, qui la cloisonne dans un environnement dramatique où la caméra n’arrive pas à assumer les tenants et les aboutissants d’un récit assez bancal me semble-t-il. La réalisatrice s’attarde trop sur certaines séquences, et appuie sa direction d’acteurs de façon si évidente que Redouanne Harjane (Mo) me parait jouer à côté de la plaque. Une belle histoire d’amour demeure en conséquence, répétitive et à la longue peu inspirée. Bien souvent ça ne fonctionne pas.