Synopsis: Luna vit près de Montpellier et travaille dans une exploitation maraîchère. Elle est belle, drôle, elle dévore la vie. Elle serait prête à tout pour garder l’amour de Ruben. Au cours d’une soirée trop arrosée avec ses amis, ils agressent un jeune inconnu. Quelques semaines plus tard, celui-ci réapparait dans la vie de Luna. Elle va devoir faire des choix.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Meilleur dvd Septembre 2018 (3ème)
Un premier film, précédé par deux courts-métrages tout aussi porteurs, Elsa Diringer peut voir venir. Avec Claude Mourriéras, co-scénariste, co-dialoguiste, elle renouvelle les pages d’un cinéma hexagonal qui dans le drame sentimental vibre encore de fort belle manière.
L’instigatrice, Luna, tient d’une jeune femme libre et obstinée, follement amoureuse d’un petit voyou qui ne la regarde pas plus que ça. Mais quand Ruben fait des conneries, elle les encourage, elle y participe.
Jusqu’à l’odieux comportement, un soir de fête, de grosse beuverie… Leur victime, un graffeur qui passera un sale quart d’heure. Au petit matin, il a disparu et Luna revient sur terre. Pas très fière de son geste, un brin paniquée si Alex portait plainte.Il s’appelle Alex, comme elle le comprend, en l’apercevant sur le même rang d’haricots de l’entreprise maraîchère où elle travaille. Embauché comme saisonnier, il la dévisage avec tendresse. Il ne semble pas la reconnaître, ne laisse en tout cas rien paraître, quand Luna l’évite aux premières rencontres.
Elle a changé sa coupe de cheveux, blonde elle est devenue rousse…
Esquives comme une fuite que la réalisatrice perçoit dans l’hésitation et cette prise de conscience d’un mal que Luna n’assume toujours pas. La bande l’abandonne et l’étau se resserre. Involontaire ou pernicieux, le jeune homme est désarmant de gentillesse à l’égard de Luna de plus en plus désemparée.
Elsa Diringer révèle le thriller amoureux. Autour de ses protagonistes, dans un contexte social déterminé, il évolue en sous-main comme une enquête qui n’arriverait pas à réunir toutes les preuves du délit. Suspense total autour des agissements suspects de la belle qui fera tout pour l’éloigner de l’exploitation. Son comportement familial et quotidien est tout aussi déviant.
Première fois là-aussi pour Laetitia Clément dans un rôle fragile et complexe que la comédienne assume avec une détermination sans faille.
Ou l’état d’esprit,plus que le portrait d’une jeune femme confrontée à des responsabilités auxquelles elle ne s’était jamais préparée.
Le nouvel amour de sa vie est celui auquel elle s’attendait le moins. L’antithèse de Rubens (Julien Bodet, très bien), un artiste à sa façon à qui elle a fait du mal. Et qu’il tait, douleur muette et tenace, derrière ce regard gauche et tranquille.
Rod Paradot dans ses fausses hésitations, cette posture toujours maladroite donne corps à son énigmatique comportement qui tient le film en suspens. Il joue de la trompette dans une fanfare de rue, premier rayon de vrai soleil pour Luna qui regarde maintenant le monde un peu différemment.
Un patron plutôt sympa (Frédéric Pierrot), une maman aimante (Juliette Arnaud), un amoureux fou d’elle, comme la promesse d’une autre vie, d’une autre famille.
Il va donc lui falloir franchir le pas.
LES SUPPLEMENTS
- Scènes coupées. Celle sur le chenil explique un peu mieux l’ouverture du film : la fuite en scooter des deux copines, mais à la rigueur seulement, car c’est une séquence peu intéressante pour l’ouverture alors que le coup du scooter donne le ton.
- « Ada » d’Elsa Diringer. Avec Marie Gili-Pierre, Olivia Ross, Thomas Depaepe (22 mn)
Ivan, 16 ans, passe ses vacances avec sa mère, dans un camping. Un après-midi, Il descend seul, le long de la rivière. Cette dérive va l’entraîner ailleurs, bien loin du monde de l’enfance.
C’est encore dans une exploitation maraîchère que la réalisatrice nous emmène pour son premier court métrage. Les relations entre les employés et le patron paraissent bien particulières aux yeux d’un garçon qui découvre un peu par hasard d’étranges comportements…
Belle écriture scénaristique déjà, dans le minimum d’actions et un regard de la caméra acéré, qui ne lâche pas.
- « C’est à dieu qu’il faut le dire » d’Elsa Diringer. Avec Tatiana Rojo (16 mn)
Kumba est une jeune mère ivoirienne vivant seule à Paris avec ses deux enfants : Adja, sept ans, et Bakary, huit mois. Ce jour-là, on lui propose de remplacer au pied levé une femme de ménage. Entre ce travail et la garde du petit, Kumba doit choisir.
Toute la misère du peuple noir dans la banlieue parisienne, à travers la galère d’une jeune mère qui pour travailler laisse ses enfants à la maison
C’est assez succinct, jamais démonstratif ou pathétique mais terriblement parlant.
Le film
Les bonus
Un premier film avec la première apparition de Laetitia Clément dans un rôle très prenant, et une réussite presque totale pour ce drame sentimental qui peut devenir un thriller amoureux tant la caméra de Diringer opte pour des points de vue très particuliers. Le scénario, bien écrit, bien posé, l’incite certainement à adopter un ton presque nouveau dans le cinéma français que la jeune réalisatrice régénère à sa façon. Même l’histoire parait nouvelle, celle d’une jeune fille aux quatre cent coups qui après avoir participé à une soirée calamiteuse rencontre le jeune garçon qui en fut la victime. Ils vont devoir vivre ensemble sur des non-dits, des incertitudes, des probabilités. Un joli suspense social et sentimental, un très beau film malgré l’âpreté du propos. AVIS BONUS Des scènes coupées, deux court-métrages, le bonheur du cinéma
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