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« Love & Mercy » de Bill Pohlad . Critique cinéma

Synopsis: Derrière les mélodies irrésistibles des Beach Boys, il y a Brian Wilson, son enfance compliquée, sa schizophrènie. Paul Dano ressuscite son génie musical, John Cusack ses années noires, et l'histoire d'amour qui le sauvera.

La fiche du film

Le film : "Love & Mercy, la véritable histoire de Brian Wilson des Beach Boys"
De : Bill Pohlad
Avec : Paul Dano, John Cusack
Sortie le : 01/07/2015
Distribution : ARP Sélection
Durée : 122 Minutes
Genre : Biopic, Musical, Drame
Type : Long-métrage
Le film

Vous n’aimez pas les Beach Boys, vous ne les connaissez pas, peu importe, ce film est fait pour vous. Et pour les fans du groupe à Brian Wilson dont la vie très personnelle est racontée ici à travers un biopic tout à fait réussi. On conserve de la formation balnéaire des mélodies enjouées, voire sucrées.

On ignore bien souvent que leur compositeur souffrait de troubles mentaux qui le mèneront parfois jusqu’au délire. A  l’idée de monter sur scène, des envies de fuite irrésistible s’emparaient de lui.

Aussi, pendant que ses frères et cousin balancent leurs tubes  dans le monde entier, Brian demeure cloîtré dans son studio, où les voix qu’il entend se posent sur sa partition. C’est ce que Bill Pohlad nous rappelle dans un préambule sans fioriture, avant que la quarantaine ne rattrape notre héros dans sa nouvelle vie qui n’a rien d’enchanteresse.

L’homme est ailleurs, «  seul, angoissé, effrayé » griffonne-t-il sur un petit carton qu’il remet à une vendeuse de voitures. Une femme superbe, ancien mannequin qui ne reconnaît pas le héros, mais qui sans trop chercher à comprendre va s’accrocher à cet homme, fragile et désespéré. Un amour transi va naître, malgré l’entourage du compositeur qui « veille » sur sa santé, confiée aux bons soins d’un toubib dictateur. Et semble-t-il lui aussi un brin  dérangé…

Cette histoire incroyable, totalement vraie, offre de nombreuses possibilités d’interprétations que le producteur à succès Bill Pohlad  aborde avec une maîtrise absolue dans ce premier film très prenant.

Son option de mise en scène est déjà une gageure : il va d’une époque à l’autre, et réciproquement, sans discontinuer pendant plus de deux heures, et sans la moindre anicroche. Pas de flash-back ou indication temporelle, ça coule de source.

Paul Dano est le jeune Brian. John Cusack, le Brian quarantenaire. Tous les deux fonctionnent à merveille sur cette autre planète, inaccessible aux communs des mortels. Son  père ( Bill Camps ) , producteur à la petite semaine, a beau lui pourrir la vie, s’immiscer dans son travail,  Brian se réfugie avec la constance de cette voix intérieure qui le guide. Melinda ne les entend pas, mais les comprend, obstinée, amoureuse. Le toubib découvre que la belle ne fait pas de la figuration. Avec Elizabeth Banks dans le personnage, il a en effet de quoi s’inquiéter.

Paul Giamatti endosse le costume de cet ignoble personnage, et dieu qu’il le fait bien lui aussi, emporté par un casting parfait, jusque dans ses moindres silhouettes. On les découvre au détour de la naissance du célèbre « Good vibrations », une séquence fabuleuse pour un exercice dont le réalisateur n’abuse absolument pas.

Tous les clichés inhérents à ce genre de biopic, où les affres de la création se mêlent aux turpitudes des drogues, s’effacent dans la spontanéité d’une existence vouée à la création. Avec ses instants de gloire, de doute et de contestation au sein d’un groupe familial, pas toujours très tendre avec son géniteur.

Le toubib fait ses recommandation à la copine de Brian ...
Le toubib fait ses recommandation à la copine de Brian …

Mais à la moindre incartade, Brian part dans sa tête, en quête de nouveaux espaces, et de musique nouvelles. « Smile » est sur le point de voir le jour. Les Beach Boys ne veulent pas de ses chansons aux paroles bizarres, disent-ils. 30 ans plus tard, Brian Wilson les enregistrera enfin sur un album devenu phare. « Love & Mercy » a de qui tenir !

Vous n’aimez pas les Beach Boys, vous ne les connaissez pas, peu importe, ce film est fait pour vous. Et pour les fans du groupe à Brian Wilson dont la vie très personnelle est racontée ici à travers un biopic tout à fait réussi. On conserve de la formation balnéaire des mélodies enjouées, voire sucrées. On ignore bien souvent que leur compositeur souffrait de troubles mentaux qui le mèneront parfois jusqu’au délire. A  l’idée de monter sur scène, des envies de fuite irrésistible s’emparaient de lui. Aussi, pendant que ses frères et cousin balancent leurs tubes  dans le monde entier, Brian…

Review Overview

Le film

Il n’est pas nécessaire d’aimer ou de connaître la vie des Beach Boys pour se laisser prendre assez vite par ce biopic qui nous change des narrations linéaires habituelles. La vie de Brian Wilson est, il est vrai, assez riche d’un point de vue psychique, artistique et personnel pour donner du fil à retordre au premier cinéaste venu. Ce qui n’est pas le cas de William Pohlad qui bien que passant pour la première fois derrière la caméra, a derrière lui un solide passé de producteur. Autour d’un casting impeccable (Paul Dano, Elizabeth Banks, John Cusack, Paul Giamatti), il agrémente sa réalisation de quelques pirouettes scéniques bienvenues, dont un va et vient incessant entre le jeune Brian, et celui de la quarantaine, qui ne souffre d’aucune faiblesse. Cette musique huilée à la crème solaire cachait donc une personnalité étonnante et paradoxalement très discrète. On découvre une vie, une histoire et un nouveau réalisateur, quel bon film !

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8 Commentaires

  1. Le génie de Brian Wilson enfin reconnu… Il était temps et c’est vraiment très bien réalisé ici car ce n’est pas un film sur les Beach Boys (leurs débuts sont très vite traités) mais sur la création d’une oeuvre par un homme très tourmenté qui ne sera reconnu comme génie qu’à partir de « Pet sounds » et de « Smile ». Bravo pour ce moment passionnant !

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