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« Lost River » de Ryan Gosling. Critique cinéma

Synopsis: Dans une ville qui se meurt, Billy, mère célibataire de deux enfants, est entraînée peu à peu dans les bas-fonds d'un monde sombre et macabre, pendant que Bones, son fils aîné, découvre une route secrète menant à une cité engloutie. Billy et son fils devront aller jusqu'au bout pour que leur famille s'en sorte.

La fiche du film

Le film : "Lost River"
De : Ryan Gosling
Avec : Christina Hendricks, Saoirse Ronan
Sortie le : 08/04/2015
Distribution : The Jokers / Le Pacte
Durée : 95 Minutes
Genre : Thriller, Fantastique
Type : Long-métrage
Le film

Du rouge carmin, du rouge sang, et le rouge incandescent de l’incendie. C’est la couleur du cinéma que se fait Ryan Gosling, le rouge de David Lynch auquel le jeune réalisateur n’échappe pas. La référence est patente, et par trop gênante quand l’ombre de l’auteur de « Lost Highway » interfère sur ses éclairs fulgurants. Gosling est un excellent comédien qui en passant pour la première fois derrière la caméra révèle la portée d’une vision originale. Mais en l’absence d’une maîtrise conjuguée de la mise en scène et du montage (ce dernier primant souvent sur la réalisation), le point de vue n’atteint jamais les intentions grossièrement affichées.

Une certaine confusion s’installe alors, entre l’originalité du scénario et la prégnance de sa mise en scène, qui bousculent allègrement ses propres schémas. Gosling a lui-même écrit cette histoire déjà bancale dans ses attendus : une mère et ses deux enfants ballottés dans une ville peu à peu désertée par ses habitants. Rêvait-il d’interpréter ce personnage de grand garçon qui lui ressemble, comme lui ressemble son comédien Iain De Caestecker ?.

Un être perdu dans une ville fantôme ravagée par la crise économique. Sa petite famille résiste difficilement, emmenée par Billy ( Christina Hendricks ) , une femme  prête à tout pour sauver la demeure, déjà bien délabrée. Ses lèvres sont rouge carmin

Autour d’elle, la désolation, et la légende d’une ville engloutie que son grand fiston pense avoir découvert. Quand il sort la tête de l’eau, les barbares l’attendent. C’est dans cet entre-deux, fiction du conte, réalité sociale, que Ryan Gosling oscille de manière lynchienne, édifiant la madone du macabre qui chaque soir sur la scène d’une salle de spectacles particuliers, se fait saigner à mort. Dans le public, l’hilarité est générale. Mais le rouge sanguinolent fascine Billy .Pour éloigner sa fratrie des flammes qui ravagent une à une les maisons, et qui se rapprochent, elle est vraiment prête à tout.

L’incandescence d’une décadence annoncée, du désespoir porté par une esthétique tout aussi ravageuse, déstabilisatrice et sans réel fondement. L’acte est souvent gratuit. Les références cinématographiques de plus en plus patentes. La façon d’éclairer la nuit, de contraster les visages, de brouiller la vision entre le clair-obscur d’un lac inquiétant et le tamis d’une boîte de nuit, est à la longue tout aussi vaine pour des comédiens qui n’en jouent pas.

Reda Kateb en chauffeur de taxi, archange de la nuit, ne fait que passer . Et il n’y a guère de reproches à adresser à des gens comme  Ben Mendelsohn – Christina Hendricks – Saoirse Ronan – Eva Mendes qui suivent scrupuleusement cette partition inachevée, impersonnelle . Ils ne semblent pas bien toujours comprendre ce que l’on attend d’eux. De la part d’un des leurs, c’est un comble.

Du rouge carmin, du rouge sang, et le rouge incandescent de l’incendie. C’est la couleur du cinéma que se fait Ryan Gosling, le rouge de David Lynch auquel le jeune réalisateur n’échappe pas. La référence est patente, et par trop gênante quand l’ombre de l'auteur de « Lost Highway » interfère sur ses éclairs fulgurants. Gosling est un excellent comédien qui en passant pour la première fois derrière la caméra révèle la portée d’une vision originale. Mais en l’absence d’une maîtrise conjuguée de la mise en scène et du montage (ce dernier primant souvent sur la réalisation), le point de vue n’atteint…

Review Overview

Le film

Le premier film de ce comédien talentueux plane au-dessus des contingences artistiques habituellement formulées pour ce genre d’exercice, d’essai. Le projet plus qu’ambitieux emprunte à la grammaire lynchienne tout un vocabulaire pesamment restitué. Les références cinématographiques, écrasantes. Ryan Gosling signe le scénario et la mise en scène avec une maestria qui ne suscite qu’une apparence de bonheur hypnotique, tant les intentions s’affichent sans jamais totalement aboutir. J’ai relevé l’exercice de style, l’hommage révérence à son tuteur David Lynch. Avec ce contre-point amusé de la part de son personnage principal joué par Iain De Caestecker  qui lui ressemble assez. Ryan Gosling aurait-il aimé jouer autrefois un tel rôle ?

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