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« L’Oranais » de Lyes Salem. Critique cinéma – DVD

Synopsis: Durant les premières années euphoriques qui suivent l'indépendance, deux amis, Djaffar et Hamid, sont promis à un bel avenir dans une Algérie libre jusqu'au jour où la trahison les sépare.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "L'Oranais"
De : Lyès Salem
Avec : Lyès Salem, Khaled Benaïssa, Djemel Barek, Amal Kateb, Najib Oudghiri
Sortie le : 15 avril 2015
Distribution : Blaq Out
Durée : 128 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Avril 2015 ( 8 ème )

C’est une autre leçon d’Histoire que propose la même semaine le cinéma européen. Plus proche de notre hexagone cette fois, si frileux en matière de cinéma politique. Celui de l’algérien Lyès Salem  n’a rien de vindicatif ; il pose objectivement les bases d’une réflexion sur les acquis de l’indépendance de son pays dans les années soixante.

La France capitule et les résistants maghrébins sortent au grand jour, leurs espoirs et leurs certitudes. Djaffar et Hamid (Khaled Benaissa), combattants de la première heure incarnent l’avenir du pays dont ils vont prendre les rênes. Djaffar  (Lyes Salem)  a passé cinq années dans le maquis ; accueilli en héros dans son village,  il y découvre maintenant une autre histoire, des secrets que ses compagnons d’armes lui ont cachés. En voulant reconstruire son pays, il va donc aussi devoir reconstruire sa vie autour d’une épouse disparue, et d’un gamin aux yeux bleus…

Une pantomime  en son honneur  raconte ainsi sa vie que le réalisateur sublime à travers cette séquence élogieuse menée à la manière du théâtre Nô.Mais la gloire du héros de la nation se voit de plus en plus émoussée  par les exigences de ses nouvelles fonctions gouvernementales, face à Hamid dont les scrupules sont bien moindres. Leur engagement dans la résistance algérienne peut-elle maintenant cautionner l’émergence d’une politique bâtie sur les compromissions et  les renoncements des idéaux de la lutte anticolonialiste ?

Une question identitaire qui se pose dans la nébuleuse de cette jeune société avide de concrétiser cet accès soudain à la liberté. Mais plus que les diplômes,la carte du parti devient un viatique à ce passage obligé vers le pouvoir. Une renonciation douloureuse aux yeux de Djaffar pour qui  «  dans 20 ans nos mensonges imposeront le silence ». 

Le retour du héros, l'heure des réjouissances
Le retour du héros, l’heure des réjouissances…

Salem, le réalisateur regrette aussi ces idéaux d’autrefois sans jamais  peser sur une mise en scène qui conserve les atouts d’un cinéma populaire. Il aime raconter des histoires et il le fait bien. Le destin contrasté des héros de la guerre figure  avec une dynamique volontaire qui donne un rythme particulier à son film. Qui épouse semble-t-il assez bien les atermoiements d’un pays toujours aussi ballotté par ses errements politiques.

LES SUPPLEMENTS

  • Entretien avec Lyès Salem (23 mn) .« On me parlait de mon oncle, mort à la guerre en 1961, c’était le héros de la famille. C’est la genèse du film, je suis parti de l’idée de ce personnage. (…)  La résonnance actuelle du film, il fait encore écho à ce que l’on voit en Algérie aujourd’hui, j’ai construit l’histoire par rapport à des questionnements que l’on peut avoir aujourd’hui ».

L’histoire de l’Algérie contemporaine défile alors, avec en parallèle l’histoire commune avec la France.

« Le multilinguisme n’est pas assumé, pas entretenu, pas mis en valeur, en faisant fi de la langue maternelle, algérienne. Le français présent dans le film, je l’ai posé comme ça, je n’ai pas cherché à l’expliciter, et c’est une question que je me pose depuis longtemps, mon père parlait français sans accent. Et quand on me demande pourquoi les personnages parlent en français, je n’ai pas de réponse. »

  •  Scènes coupées (4.10 mn). Les trois me paraissent fort intéressantes. Elles sont courtes, elles n’auraient pas alourdi le montage final

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  •  Sur le tournage (22.40 mn). Ce sont en réalité les interviews de deux comédiens . Boukefa Abdullah qui joue Bachir explique son personnage et les points communs qui le rattachent, puisque lui aussi dit-il a connu gamin la discrimination. C’est son premier rôle et espère que ce ne sera pas le dernier, « c’est ma vie le cinéma ».

 Khaled Benaïssa. Le comédien n’avait pas été retenu sur «  Mascarades », «  j’étais soi-disant trop lisse, ça m’avait énormément vexé ». Plus tard Lyès Samel lui fait savoir qu’il a pensé à lui en écrivant le scénario de « L’Oranais ». « Il y a un côté décisif dans ce film, on dit enfin ce que tout le monde n’a pas pu dire ».

On lui demande qu’elle aurait été son attitude au moment de la guerre d’Algérie  « Je le dis et je le pense en toute modestie, mais j’aurais été dans la résistance, un poseur de bombes, ce sont des gens qui ont bougé le monde dans lequel ils vivaient, pour ne plus se sentir opprimé ».

Littérature :  Alice Zeniter « L’art de perdre »

Meilleur dvd Avril 2015 ( 8 ème ) C’est une autre leçon d’Histoire que propose la même semaine le cinéma européen. Plus proche de notre hexagone cette fois, si frileux en matière de cinéma politique. Celui de l’algérien Lyès Salem  n’a rien de vindicatif ; il pose objectivement les bases d’une réflexion sur les acquis de l’indépendance de son pays dans les années soixante. La France capitule et les résistants maghrébins sortent au grand jour, leurs espoirs et leurs certitudes. Djaffar et Hamid (Khaled Benaissa), combattants de la première heure incarnent l’avenir du pays dont ils vont prendre les rênes. Djaffar  (Lyes…

Review Overview

Le film
Les bonus

Que reste-t-il de notre combat pour l’indépendance de l’Algérie ? interroge ce film à travers le récit de trois anciens résistants appelés à prendre les rênes du pouvoir, chacun à des niveaux différents. Une question de fond relayée par un cinéma populaire qui rapporte l’histoire conjuguée de plusieurs destins, confrontés aux exigences d’un pays à construire. Au même titre que "L'homme du peuple" de Wajda qui vient aussi de sortir, j'y vois à nouveau la nécessité d’un film historique indispensable, et la résultante d’un cinéma qui s’ouvre à une majorité de spectateurs. A noter la prestation du réalisateur Lyes Salem, dans l'un des rôles principaux...

Avis bonus Ou l'envie de poursuivre le débat avec les comédiens et le réalisateur, plus des scènes coupées intéressantes

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