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« L’Oeil du cyclone » de Sékou Traoré. Critique cinéma

Synopsis: Dans un pays d’Afrique, une jeune avocate se voit proposer de défendre un dangereux rebelle accusé de crimes de guerre. Alors que son instinct la pousse à refuser, elle va tout tenter pour le sauver au nom d’un idéal de justice, quitte à mettre en danger sa carrière et sa vie.

La fiche du film

Le film : "L'Oeil du Cyclone"
De : Sékou Traoré
Avec : Maïmouna N'Diaye, Fargass Assandé
Sortie le : 22/11/2017
Distribution : Destiny Films
Durée : 104 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
le film

Faiblesse ou maladresse, cette interprétation où l’amateurisme parait forcer la spontanéité ? Ou l’expression première d’une nature africaine dont la scénographie diffère de nos codes et surtout de nos attentes ! Car au bout du compte, cette histoire posée dans un pays d’Afrique mérite toute notre attention, en dehors des préjugés établis sur la surinformation.

Génocide au Rwanda, massacres au Congo, dans le sud du Soudan… les exactions ethniques dans ce continent désolé alimentent depuis des années les colonnes des journaux. La pièce de théâtre dont s’inspire le réalisateur a été écrite en 2003. Bien des années plus tard, elle devient sous la plume de Luis Marquès et l’œilleton de Sékou Traoré un film. Maïmouna N’Diaye et Fargass Assandé y reprennent leurs rôles respectifs.

Comme quoi le temps ne fait malheureusement rien à l’affaire et au drame de cette région.

                    Une scène très impressionnante quand il faut protéger l’avocate au sein même de la prison

Avocate, Emma Tou a peu exercé le jour où on lui propose d’assurer la défense d’un rebelle dont les crimes de guerre révulsent ses concitoyens. Personne n’entend lui venir en aide et surtout pas les collègues de Me Tou, elle-même peu encline à accepter une telle proposition.

Quand elle le fait, ses parents lui claquent la porte au nez, au nom de l’image familiale et du qu’en dira-t-on.

« On t’a placée là pour décorer joliment l’échafaud » relève le procureur (Issaka Sawouadogo) certain de l’issue des débats. Le procès est joué d’avance ? La jeune femme y trouve un intérêt supplémentaire malgré l’indifférence du principal intéressé.

Un rebelle pour toujours. Fargass Assandé l’interprète avec une vérité terrible et constante tout au long du récit, passant de la muette obstination à une révolte à peine contenue par les conseils de son avocate.

Son témoignage devient terrible, cruel et saisissant pour l’enfant soldat qui fut et qui ne regrette rien. « Les enfants soldats sont les meilleurs soldats » dit-il fièrement à la face du monde qui suit sont procès à huis-clos… sur les écrans de la télévision.

Un paradoxe de démocratie au pays des leurres, de la corruption et des combines. Sékou Traoré en perce les absurdités dans une mise en scène parfois d’une violence incroyable. Certaines images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs. Elles ne sont pas nombreuses, mais leur vérité, leur cruauté suffisent à argumenter des situations extrêmes dénoncées aussi bien par la défense que les parties civiles.

La teneur des débats n’est pas le fort de ce film qui à travers la fiction ramène avant tout les pièces du dossier sur le terrain des opérations où peu de protagonistes trouveront leur part de vérité. Ce que laisse entendre le réalisateur, un lanceur d’alerte à sa façon. Il n’est pas le premier en la matière et pourtant, le Rwanda, le Congo, le Soudan…

  • Sur des thèmes approchants :

« Lignes de Front » de Jean-Christophe Klotz

« Johnny Mad Dog » de Jean-Stéphane Sauvaire

Faiblesse ou maladresse, cette interprétation où l’amateurisme parait forcer la spontanéité ? Ou l’expression première d’une nature africaine dont la scénographie diffère de nos codes et surtout de nos attentes ! Car au bout du compte, cette histoire posée dans un pays d’Afrique mérite toute notre attention, en dehors des préjugés établis sur la surinformation. Génocide au Rwanda, massacres au Congo, dans le sud du Soudan… les exactions ethniques dans ce continent désolé alimentent depuis des années les colonnes des journaux. La pièce de théâtre dont s’inspire le réalisateur a été écrite en 2003. Bien des années plus tard, elle devient sous…
le film

Je n’ai pas l’impression que ce film ait fait sensation parmi les critiques et les spectateurs, et c’est bien dommage. A travers l’histoire d’une avocate partagée entre sa famille et le serment que représente sa robe, il évoque la situation de l’Afrique en générale qui de la corruption aux guerres civiles n’en finit pas de se déchirer. Il y aurait en ce moment sur ce continent 150.000 anciens enfants soldats devenus des adultes. C’est ce problème que soulève le réalisateur en focalisant son propos sur la bombe à retardement que constitue un tel phénomène. La teneur des débats n’est pas le fort de ce film qui à travers la fiction ramène avant tout les pièces du dossier sur le terrain des opérations où peux de protagonistes trouveront leur part de vérité. Les rebelles sont montrés du doigt, mais ils ne sont pas les seuls relèvent tous les protagonistes de cette affaire qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour élever cette production burkinabé-française au rang de document de l’Histoire. Ce ne serait pas là son moindre mérite !

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