Synopsis: Boston, les années 20. Malgré la Prohibition, il suffit d'un peu d'ambition et d'audace pour se faire une place au soleil. Fils du chef de la police de Boston, Joe Coughlin a rejeté depuis longtemps l'éducation très stricte de son père pour une vie de criminel. Mais en se mettant à dos un puissant caïd en lui volant son argent et sa petite amie, il va provoquer le chaos. Entre vengeance, trahisons et ambitions contrariées, Joe quittera Boston pour s'imposer au sein de la mafia de Tampa...
La fiche du film
Le film
« Attention, il est protégé par son enracinement »
« Il faudra alors le déraciner ».
La mafia, les irlandais, les italiens. Rien que du pur classique dans cette adaptation d’un roman de Dennis Lehane par Ben Affleck, double casquette. Ce qu’il avait parfaitement maîtrisé dans « Argo » (toujours aussi sublime) porte cette fois à suspicion. Le metteur en scène et l’acteur ne trouvent pas le bon espace, le bon tempo pour exprimer totalement le contenu du bouquin .
Il y a un style, c’est évident. Le faux rythme longtemps supporté dans les rues de Boston se traduit par une absence de rythme quand notre héros débarque dans la communauté latino de Floride . Il espère oublier ses déboires et devenir à son tour un caïd.
C’est un parti pris, une langueur paradoxale dans un monde de brutes où les ombres des mafieux de l’Histoire marquent l’empreinte d’un cinéma déjà passé. Ben Affleck, le comédien, plombe sa propre mise en scène qui pour quelques assauts bienfaiteurs (une course poursuite assez inédite pour le genre et l’époque, par exemple) sombre dans la reconstitution et parfois même le plagiat.
On se plait à déambuler dans un décorum parfaitement habilité pour l’exercice, un peu à la manière d’une visite dans un parc thématique. L’histoire (intéressante sur le papier) devient un faire-valoir, malgré quelques rebondissements et attendrissements pour la gente féminine quelque peu malmenée par les hommes et les événements.
« Etes-vous un homme de paroles ? »
« Ça dépend à qui je la donne ».
Maîtresse, rebelle ou soumise, la femme même absente est toujours au cœur du conflit qui malmène le héros. Cette femme qui lui annonce un monde déjà mort et qu’elle récuse pour d’autres valeurs qui porteront son deuil.
Il a connu les affres de la première guerre et affronté les tueurs du Ku Klux Klan. Il a provoqué des caïds, déjoué la prohibition, puis imposé sa loi à une pègre étrangère. Mais il n’écoutera pas la voix de la raison, un peu à la manière de ce réalisateur trop affairé derrière sa caméra. Trop présent devant. Deux heures plus tard, elle tourne encore, mais à vide…
- Je vous conseille surtout :
« Des hommes sans loi » de John Hillcoat.
« Public Enemies » de Michael Mann.
Le film
Acteur et réalisateur, Ben Affleck ne réussit pas cette fois l’extraordinaire performance de « Argo » reprenant les vieux classiques du cinéma mafieux pour n’en restituer qu’une copie conforme, honnête, mais sans grande inspiration. Le metteur en scène et le comédien n’ont pas trouvé l’espace nécessaire à l’expression littéraire du roman éponyme de Dennis Lehane qui a participé au scénario. Le problème ne réside d’ailleurs pas forcément au niveau d’une écriture qui nous vaut de belles séquences et des dialogues bien ficelées. Mais plutôt dans un relâchement de la mise en scène qui rejaillit sur l’interprétation de Ben Affleck. De tous les plans, quasiment, il jette une ombre inquiète sur l’empreinte de ses aînés. Il les piétine, et ça fait mal…
À peu près d’accord sur tout. On crie désormais au génie (sans bouillir pour autant) dès lors qu’un film met les grands moyens dans le décor et les reconstitutions. Ce « Live by night » ne vaut que par cet aspect – et pendant plus de deux heures, c’est long – à défaut de posséder un scénario. C’est plat comme un faux col repassé (d’époque, évidemment). Une histoire de gangsters usée jusqu’à la corde, sans la moindre profondeur dans les personnages, contrairement aux intentions affichées de double-Affleck. Glisser quelques aphorismes bidons et des retournements de situation mollassons et attendus ne suffit pas à éveiller l’intérêt… ou le spectateur.
OK, je vais chercher le livre…