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« L’Intrusa » de Leonardo Di Costanzo. Critique cinéma

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Synopsis: Naples. Aujourd’hui. Giovanna, travailleuse sociale combative de 60 ans, gère un centre d’enfants défavorisés. La jeune épouse d’un criminel impitoyable de la Camorra, Maria, lui demande l’asile. Ses arguments ne tardent pas à convaincre Giovanna du bien-fondé de sa démarche. Le corps enseignant, puis les parents relèvent peu à peu des dysfonctionnements qui les inquiètent…

La fiche du film

Le film : "L'Intrusa"
De : Leonardo Di Costanzo
Avec : Raffaella Giordano, Valentina Vannino
Sortie le : 13/12/2017
Durée : 95 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film

Il n’y a pas de fin. De véritable fin. Pas de dénouement commun à l’histoire qui s’achève sans logique absolue. Elle aurait pu suivre un cours bien différent, et ne pas opter pour une entente aussi cordiale. Mais l’issue,faussement heureuse, n’entrave en rien la qualité du récit et la manière dont Leonardo Di Costanzo le conduit sous tension permanente.

Celle que suscite l’arrivée d’une jeune maman, Maria, dans un centre d’accueil d’enfants défavorisés. Devant ses arguments (abandon familial, indigence…), Giovanna, la directrice la reçoit sans trop poser de questions. Elles viendront par la suite, au fur et à mesure d’événements soulevés par ses mensonges et l’ombre permanente de la mafia.

Un pan de sa vie que Maria (Valentina Vannino) ne peut plus dissimuler en retenant dans son réduit l’homme que la police napolitaine arrête sous les yeux de Giovanna. Il a tué un innocent.  La famille de la jeune victime ne comprend pas l’attitude de la directrice.

Raffaella Giordano de plus en plus seule au cœur d’un système qui se devait d’accueillir les plus démunis. Une femme dont le mari mafieux est en prison a le soutien de ses amis de la Camorra lui rétorque-t-on…

Alerte sans conséquence, Giovanna est sûre de son bon droit, de sa mission sociale. Raffaella Giordanao lui dessine un visage sans tâche, mais rude, taillé d’un trait inégal et grossier. Malgré la finesse du regard, cette certitude accrochée à ses yeux bleus qu’elle ne baisse jamais. J’aime la façon dont Di Costanzo la filme jusqu’au tréfonds de l’âme.

Giovanna mène la danse, sur un tempo de plus en plus houleux sous les pas du corps enseignant qui lui retire sa confiance, avant que les mamans ne suivent la cadence. Maria a franchi la ligne rouge pour avoir interpellé méchamment les enfants. Elle était menaçante, la voici à leurs yeux, dangereuse.

Une chamaillerie entre gosses, inévitable dans un centre qui les reçoit à bras ouverts, mais inconcevable à ses yeux. On ne touche pas à sa fille, on ne touche pas à sa famille qui tente par ailleurs de la récupérer.

Tension supplémentaire ces allées-venues de la belle mère aux yeux d’une communauté qui réprouve à grands cris les agissements de l’intruse et de sa bienfaitrice. Alors on ne joue pas avec la fille de …On quitte le centre, on oublie la fête qui se préparait.

Un environnement en charpie sous les yeux de Giovanna qui résiste toujours alors que résonnent les méfaits de la Camorra.  « Ces gens qui ne seront jamais jugés pour ce qu’ils nous ont fait, même par vous » lui assène la grand-mère d’une petite fille qui ne parle plus depuis « l’accident » de son papa …

Le reproche est lourd d’une histoire encore bien présente que Leonardo Di Constanzo écrit sans fin, ni morale. Si ce n’est cette parade ultime où la fanfare résonne comme l’écho d’un cinéma que l’on croyait disparu. Avec la fête elle aussi retrouvée que les gamins gobent comme si de rien n’était…

  • Des films sur la mafia en Italie … :

« La Machination » de David Grieco. Critique cinéma

« Suburra » de Stefano Sollima. Critique cinéma-Blu-ray

« Les âmes noires » de Francesco Munzi. Critique cinéma

« Salvo » de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza. Critique dvd

« L’Intervallo » de Leonardo Di Costanzo. Film. Critique

« Il divo » de Paolo Sorrentino. Critique DVD.

 

 

Il n’y a pas de fin. De véritable fin. Pas de dénouement commun à l’histoire qui s’achève sans logique absolue. Elle aurait pu suivre un cours bien différent, et ne pas opter pour une entente aussi cordiale. Mais l'issue,faussement heureuse, n’entrave en rien la qualité du récit et la manière dont Leonardo Di Costanzo le conduit sous tension permanente. Celle que suscite l’arrivée d’une jeune maman, Maria, dans un centre d’accueil d’enfants défavorisés. Devant ses arguments (abandon familial, indigence…), Giovanna, la directrice la reçoit sans trop poser de questions. Elles viendront par la suite, au fur et à mesure d’événements…
Le film

C’est un film qui parle implicitement de la mafia et de sa charge meurtrière qui pèse sur les têtes, mais jamais elle n’est montrée. Un ou deux hommes furtivement (donc celui par qui le drame arrive) relayés par des femmes qui en relevant la tête tenteront de sauver cette société de la déliquescence généralisée. Au point d’interdire peu à peu le fonctionnement d’un centre d’accueil d’enfants défavorisés. Parce que la fille de … se mêle aux jeux de leurs rejetons et que la mère, faussement protégée par son statut d’épouse de mafieux, garde un œil sévère sur cette communauté qui la rejette d’emblée. La directrice, militante sociale de toujours, va résister aux assauts maternels et à la cabale enseignante qui demande son renvoi. Tension permanente parfaitement conduite par le réalisateur Leonardo Di Constanzo et ses deux héroïnes Raffaella Giordanao et Valentina Vannino

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4 Commentaires

  1. Je ne serais sans doute pas allé voir ce film si l’auteur de ce blog n’en avait dit autant de bien (il apparaît d’ailleurs comme la critique la plus positive sur allociné), mais j’ai bien fait de le suivre car c’est une très bonne façon de parler des problèmes de la mafia : quasiment sans les hommes et donc sans meurtres et autres assassinats visibles. Le film est porté par une magnifique actrice qui n’a pas besoin de beaucoup parler pour être expressive.

  2. enfin quelqu’un de raisonnable, merci pour l’adhésion

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