- Meilleur dvd Mai 2019 ( 9 ème )
- DVD : 30 mai 2019
- Cinéma : 30 janvier 2019
- Acteurs : Alban Lenoir, Olga Kurylenko, Michaël Abiteboul, Sébastien Lalanne, David Murgia
- Réalisateur : Fred Grivois
- Sous-titres pour sourds et malentendants : Français
- Studio : M6 Vidéo
- Durée : 94 minutes
L’histoire : 1976 à Djibouti, dernière colonie française. Des terroristes prennent en otage un bus d’enfants de militaires français et s’enlisent à une centaine de mètres de la frontière avec la Somalie. La France envoie une unité de tireurs d’élite de la Gendarmerie.
Cette équipe, aussi hétéroclite qu’indisciplinée, va mener une opération à haut risque qui marquera la naissance du GIGN.
A l’heure où la France honore ses combattants tués au combat, la sortie dvd du film de Fred Grivois illustre opportunément l’histoire de ses militaires qui œuvrent pour venir en aide à nos concitoyens.
Comme ce fut encore le cas dans les années quatre-vingt, époque critique pour l’hexagone qui ne compte plus que Djibouti comme dernière colonie française.
Pour mettre fin à cette situation, des hommes s’emparent d’un bus scolaire et le conduisent à la frontière somalienne. Une position géographique stratégique pour les preneurs d’otages, un problème supplémentaire pour les tireurs d’élite venus de l’hexagone afin de les neutraliser .
Entre les militaires somaliens retranchés derrière leurs barbelés, et la position française, le bus à l’arrêt marque un no man’s land épineux.
On dit que le GIGN est né de cette aventure. On peut le comprendre en découvrant la petitesse de l’effectif, son apparente décontraction, et les moyens empiriques engagés. Fred Grivois, conseillé par d’anciens gendarmes de la section spéciale, a semble-t-il respecté l’ordre et l’unité de l’époque, conférant au groupe ce manque de sérieux évident.
Jusque dans l’élaboration des différents projets d’attaque que mène le Général Favrat ( Vincent Perez ) .En poste dans le secteur, il accueille avec réserve le chef du commando André Gerval ( Alban Lenoir) soucieux d’en découdre avec l’ennemi à l’aide d’une technique nouvelle , dite du tir simultané.
Même l’homme de la CIA ( Ben Cura ) ignore tout de cette méthode.
Une longue attente commence, dans le va et vient des atermoiements sur des ordres contradictoires et des intentions toutes aussi illusoires.
Dont les rapports tendus avec la direction parisienne. Au bout du fil, la représentante du gouvernement joliment interprétée par Josiane Balasko, à l’autorité souveraine sur le mode Judi Dench dans James Bond.
Sur le fond du problème le cinéaste joue parfaitement des tensions multiples avant l’assaut final qu’il filme avec une maîtrise indiscutable, ajoutant à la détermination des protagonistes, une vision cinématographique cohérente.
Si les enfants apparaissent en définitive très peu dans le conflit, l’intervention de leur maîtresse est toujours à la hauteur d’une mission que le corps professoral requiert de ses subordonnés. Olga Kurylenko est dans la peau du personnage, elle est très bien !
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Les interventions du GIGN dans les films :
« Paul Sanchez est revenu » de Patricia Mazuy avec Laurent Laffite
« L’ordre et la morale » de et avec Mathieu Kassovitz
« L’assaut » de Julien Leclercq avec Vincent Elbaz
« La Journée de la jupe » de Jean-Paul Lilienfeld avec Isabelle Adjani
LE SUPPLEMENT
- Interview du réalisateur et d’ex membre du GIGN ( 33 mn ) . Fred Grivois évoque les réalisateurs qui l’on inspiré, comme Sergio Leone , Catherine Bigelow pour « Démineurs » , « le phrasé du cinéma des années soixante-dix. (… ) J’ai voulu faire un casting sur le mode des Sept mercenaires, avec une vedette et autour des jeunes premiers plus ou moins connus ».
Certaines interventions sont illustrées par des séquences du film, ou des coulisses du film, ce qui est très agréable à suivre. « Nous avons tourné au Maroc où l’armée surveillait chaque jour de très près nos armes. Le soir elles étaient sous clé, et pour une balle égarée les autorités nous ont restreint pendant deux jours certaines allées et venues ».
Daniel Cerdan, ancien membre du GIGN : « la gendarmerie n’a pas toujours eu sa place dans les armées, et on le ressent très bien sur cette intervention. Il n’y a rien à dire sur la décontraction des gars, elle est professionnelle, ils sont dans leur mission, mais décontractés… »
Jean-Michel Chapelain , également ex-GIGN et conseiller technique militaire sur le film « Comme nous autrefois, j’ai senti que c’était une bande de potes eux aussi, comme il fallait l’être et comme on l’était. (… ) .Travail sérieux sans se prendre au sérieux ».
La fin du film est différente de celle du scénario de Jérémie Guez , « car j’ai appris pendant le tournage que les otages n’avaient jamais été reconnus comme victimes du terrorisme, aussi j’ai voulu leur rendre hommage et peut-être les aider dans leur combat pour cette reconnaissance » précise encore le réalisateur.
Le film
Le bonus
Sur les faits réels d’une prise d’otages ( des enfants dans un bus ) à Djibouti en 1976, Fred Grivois élabore la perspective historique de la naissance du GIGN. On veut bien le croire tant l’équipe parisienne dépêchée sur place pour régler le sort des terroristes parait bien illusoire.
Un piétinement relayé par les classiques atermoiements entre ordres et contre-ordres avant que l’assaut final ne soit donné sur un mode qui à l’époque paraissait encore bien expérimental.
Sans en faire des tonnes, et en retenant le caractère particulier de ces militaires prêts à tout pour sauver leurs concitoyens, le cinéaste joue parfaitement des tensions multiples qu’il filme avec une maîtrise indiscutable, ajoutant à la détermination des protagonistes, une vision cinématographique cohérente.
AVIS BONUS
Un entretien avec le réalisateur et des ex-GIGN avec des illustrations bien venues