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« L’Intervallo » de Leonardo Di Costanzo. Film. Critique

Synopsis: Dans un bâtiment désaffecté d’un quartier de Naples, Salvatore, un adolescent mal dans sa peau, est contraint par des boss de la Camorra de surveiller Veronica, une jeune fille effrontée. Il ignore les raisons de cette détention. Au cours de la journée, leur relation évolue, une complicité s’instaure. Veronica entraîne Salvatore dans l’exploration de leur vaste prison…

La fiche du film

Le film : "L'Intervallo"
De : Leonardo Di Costanzo
Avec : Carmine Paternoster, Salvatore Ruocco
Sortie le : 01/05/2013
Distribution : Bellissima Films
Durée : 90 Minutes
Genre : Policier, Drame
Type : Long-métrage
Le film

Au « Gomorra » de Matteo Garrone, répond ce film tout en nuance, sur un même sujet : la répercussion du pouvoir de forces occultes, ici la mafia, sur le comportement individuel, puis collectif de toute une nation.

Le film s’ouvre sur une très belle scène entre un père et son fils, préparant leur petit commerce de granités. Le petit peuple napolitain s’apprête à partir au travail. Mais le fils ignore qu’on lui confisquera sa  charrette…

Garrone était démonstratif et percutant, Leonardo Di Costanzo est d’une sobriété insistante. Il oppose deux jeunes gens, un garçon timide et une jeune fille décidée, qui s’affrontent sans trop savoir pourquoi. C’est d’abord un huis-clos, où le chat et la souris s’épient, se mordent avant de fraterniser.

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Un premier message d’espoir dans ce monde de brutes qu’incarne un certain Bernardino (Carmine Paternoster) qui a fait enfermer la jeune fille pour des raisons que le  garçon ignore .Elle a fait un écart, semble-t-il, et sa mise en demeure, toute une journée, est une punition temporaire.

Salvatore n’est pas mieux loti, prisonnier de ces circonstances et de son ignorance. C’est pourquoi ils vont s’évader, un peu dehors, et un peu dedans ce vaste bâtiment désaffecté, histoire de voir ce que la vie peut leur réserver.

Comme une initiation adolescente que Veronica (Francesca Riso) a déjà dépassée et qu’elle s’apprête à communiquer à son jeune gardien. Elle va d’abord le faire tourner en bourrique avant qu’ils ne s’apprivoisent ;un accord tacite de bonne fréquentation. Le rapport dominant dominé n’a plus lieu d’être.


Le film débute sur un poème où l’oiseau enfermé dans une cage ouverte, ne s’échappe pas. Le regard métaphorique de Di Costanzo accompagne sa vision critique d’une société gangrenée par les méchants. Il y a peu d’échappatoire semble-t-il, alors qu’une ligne aérienne file au-dessus de leurs têtes, promesses de terres plus hospitalières.
Mais inaccessibles pour l’un, comme pour l’autre, enfermés dans un système qui les piégera. L’innocence de la jeunesse n’y fera rien…

Au « Gomorra » de Matteo Garrone, répond ce film tout en nuance, sur un même sujet : la répercussion du pouvoir de forces occultes, ici la mafia, sur le comportement individuel, puis collectif de toute une nation. Le film s’ouvre sur une très belle scène entre un père et son fils, préparant leur petit commerce de granités. Le petit peuple napolitain s’apprête à partir au travail. Mais le fils ignore qu’on lui confisquera sa  charrette… Garrone était démonstratif et percutant, Leonardo Di Costanzo est d’une sobriété insistante. Il oppose deux jeunes gens, un garçon timide et une jeune fille…

Review Overview

Le film

De façon sobre et très nuancée, Leonardo Di Costanzo évoque magnifiquement l’influence de la mafia sur le petit peuple napolitain. A l’inverse d’un « Gomorra » démonstratif et percutant, il joue la précision et la rigueur d’une mise en scène qui échappe malgré tout au systématisme. Il y a de la grâce et une légèreté paradoxale (le tableau est plutôt sombre) dans cette réalisation bien portée par un jeune couple d’acteurs.

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