Accueil » A la une » « L’institutrice » de Nadav Lapid . Critique DVD

« L’institutrice » de Nadav Lapid . Critique DVD

Synopsis: Une institutrice décèle chez un enfant de 5 ans un don prodigieux pour la poésie. Subjuguée par ce petit garçon, elle décide de prendre soin de son talent, envers et contre tous.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "L'institutrice"
De : Nadav Lapid
Avec : Sarit Larry, Avi Shnaidman, Lior Raz, Gilad ben David, Ester Rada
Sortie le : 13 mars 2015
Distribution : Blaq Out
Durée : 120 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Qui de la mise en scène ou de l’interprétation donne à ce film sa force et sa puissance ?  Et nous révèle sa belle profondeur ? Nadav Lapid possède toujours ce coup d’œil impétueux, qui confère à sa réalisation une neutralité paradoxale. Malgré la fougue de sa vista, rien ne semble devoir altérer le bon sens de son quotidien.

Quoiqu’il se passe, la sérénité est palpable .C’est pourquoi Sarit Larry s’y love avec une retenue qui la projette là encore dans le paradoxe d’une éblouissante révélation. Dans le rôle-titre, la comédienne couronne son personnage d’une aura magnifique.

Rien à priori pourtant ne l’y autorise : c’est une institutrice de maternelle,  attentionnée, mais sans excès. Elle va tomber sous le charme d’un bambin qui tel un Mozart de la poésie, délivre des bouts de phrases qui dépassent l’entendement. Un prodige de cinq ans dont l’entourage semble faire peu de cas. Révulsée, l’institutrice le prend sous sa protection.

Ce qui apparait d’abord comme un légitime recours pédagogique se transforme très vite en une relation périscolaire suspecte, qui voit Nira s’approprier tout l’univers du gamin. Facilité il est vrai par l’absence pathologique du  père  et une mère que Yoav annonce comme morte.  Une faille, une brèche, pour la jeune femme entièrement acquise à la survie du gamin plongé dans un monde qui tue les poètes, pense-t-elle.

photo-L-Institutrice-Haganenet-2014-8

Du haut de ses trois pommes l’intéressé ne se préoccupe pas trop de la situation, tant qu’il peut jouer avec son copain dans le bac à sable de l’école. Là où l’institutrice le déloge pour l’entendre clamer quelques vers. Mais rien d’autre. Yoav s’exécute sans émotion particulière (Avi Shnaidman joue extraordinairement bien) .Il ne parle quasiment jamais à cette mère hyper protectrice qui maintenant l’accapare, le possède, jusqu’à en faire sa chose. Une obsession maladive que Lapid filme avec une maestria déconcertante. Pas d’esbroufe, ni délire : rien que des mots, des images, des regards. Du cinéma !

LES SUPPLEMENTS

  • Entretien avec Nadav Lapid (8 mn) . Le réalisateur évoque la part biographique de son film, dès l’âge de quatre ans, il écrivait lui aussi des poèmes. « La poésie représente une forme d’art, contre la logique du marché, elle est arbitraire, contrairement à un roman que l’on comprend mieux d’emblée. (…) C’est une résistance à l’air du temps ». Résistance, un maître mot qui lui permet de faire un parallèle avec son premier film. «  A chaque fois ce sont des gens qui partent en guerre ».

photo-L-Institutrice-Haganenet-2014-9

  • « La petite amie d’Emile » de Nadav Lapid (48 mn) . Avec Iptah Klein, et Caroline Frank

Un moyen métrage, techniquement lui aussi moyen (mais on nous prévient ) qui raconte le voyage d’une française en Israël, où elle est accueillie par le grand copain de son fiancé. Elle vient semble-t-il pour se documenter au plus près du terrain sur l’Histoire d’Israël.

L’homme est quand même difficile à saisir dans son comportement, pas très sympa, proche de l’odieux et difficile à comprendre, il parle français … dans sa barbe. Ca reste intéressant à voir, malgré un son déficient parfois, et de temps en temps aussi, une image granuleuse.

Meilleur dvd Mars 2015 Qui de la mise en scène ou de l’interprétation donne à ce film sa force et sa puissance ?  Et nous révèle sa belle profondeur ? Nadav Lapid possède toujours ce coup d’œil impétueux, qui confère à sa réalisation une neutralité paradoxale. Malgré la fougue de sa vista, rien ne semble devoir altérer le bon sens de son quotidien. Quoiqu’il se passe, la sérénité est palpable .C’est pourquoi Sarit Larry s’y love avec une retenue qui la projette là encore dans le paradoxe d’une éblouissante révélation. Dans le rôle-titre, la comédienne couronne son personnage d’une aura magnifique.…

Review Overview

Le film
Les bonus

On peut déceler plusieurs thèmes dans ce film paradoxalement peu encombré par les sujets. L’histoire est à sens unique pour un gamin prodige qu’une institutrice tente de retirer du circuit pédagogique habituel. Mais il y a tellement de sens à donner à l’attitude de cette femme (passion, transmission, protection maladive …) que le film atteint des profondeurs relayées par une mise en scène appliquée et une interprétation magnifique. Sarit Larry dans le rôle-titre et Avi Shnaidman, le gamin, forment  un formidable duo.

Avis bonus Une courte rencontre avec le réalisateur que personnellement j’ai eu du mal à suivre dans son raisonnement. Et le moyen métrage, tout aussi moyen dans la forme et le fond, mais au moins voilà un dvd qui fait l’effort du bonus.

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Trois amies » d’Emmanuel Mouret. Critique cinéma

Beaucoup moins inspiré par ses marivaudages, Emmanuel Mouret en rajoute

Laisser un commentaire