Synopsis: Aria, neuf ans, fait face à la séparation très violente de ses parents. Au milieu de leurs disputes, mise à l’écart par ses demi-sœurs, elle ne se sent pas aimée. Ballotée de l’un à l’autre, elle erre à travers la ville avec son sac à dos et son chat noir. Frôlant le désespoir, elle essaie de préserver son innocence.
La fiche du film
Le film
Ce film au sujet triste et mélancolique est pourtant plein d’espoir, de joie et de folle bonne humeur. Je parle contre les apparences. La vie d’Aria n’a rien de folichonne, ballottée entre un père vedette de cinéma, imbu de sa personne, superstitieux à mourir, et une mère drôle et colérique. Lunatique aussi. L’un comme l’autre sont parfois bien sympathiques, mais le courant alternatif passe de moins en moins .Les gosses trinquent.
Aria surtout, et encore plus quand l’union est consommée. L’homme et la femme se renvoient la gamine au gré de leurs humeurs, de leurs activités et des querelles qui les animent à distance. Ses demi-sœurs ne sont pas plus tendres. Aria va alors prendre sa vie en marche, elle a neuf ans.
Dans sa détermination, il y a toute la rage contenue d’une réalisatrice qui semble bien connaître cette jeunesse. Comme un reflet d’autrefois ? Un bout d’elle-même surgit d’une enfance chaotique ? On ne sait, Asia Argento ne se regarde pas le nombril mais dépeint avec une insistance tranquille cette fratrie frappadingue.
C’est très bien filmé, viscéralement, avec une tendresse inattendue dans ce cloaque où surnage le petite Aria interprétée avec un réalisme incroyable par Giulia Salerno. Rajeunie pour les besoins du scénario, elle porte avec maestria le film sur ses épaules. Une vista, un naturel qui la voit déambuler dans les nuits citadines, comme abandonnée. Dans cette indépendance involontaire, elle affirme une liberté qu’aucune autre petite fille de son âge ne peut revendiquer. Elle fait les quatre cents coups avec sa copine, la vraie, la seule, avec qui elle peut rêver du grand amour.
Loin de la vie sentimentale débridée d’une mère, elle aussi artiste, mais encore … A elle et au père, Asia Argento trouve des excuses. Elle joue sur les nuances, les contrastes, qui renforcent les personnalités et les affaiblissent aussi parfois. Entre eux ,les enfants ont la cruauté de leur âge, et celle des adulte .La scène de l’anniversaire d’Aria est assez inattendue mais tout à fait dans la logique de cette vision de l’humanité que la réalisatrice engendre avec des personnages et des comédiens d’une complicité totale. Charlotte Gainsbourg toujours aussi exigeante dans ses rôles de la marge et Gabriel Garko, le beau gosse au regard ravagé. Comme pour un film !
Review Overview
Le film
La comédienne Asia Argento derrière la caméra ne fait guère de cadeaux à ses congénères qu’elle pose au cœur d’un quotidien frapadingue, orchestré par un couple en déshérence et trois sœurs qui se bouffent le nez. Celui de la plus jeune Aria n’a rien de folichon, mais par un retour en grâce de la caméra, la cinéaste réussit un film au sujet triste et mélancolique et pourtant plein d’espoir, de joie et de folle bonne humeur. L’histoire d’une petite fille prise entre deux feux, (Giulia Salerno est magnifique) son papa et sa maman, séparés, et qui se renvoient la gamine, telle une balle de ping-pong. C’est très bien filmé, viscéralement, avec une tendresse inattendue dans ce cloaque où surnage Aria, pleine de courage et d’abnégation.
Un commentaire
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