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« Limonov » de Kirill Serebrennikov. Critique dvd

  • Durée ‏ : ‎ 2 heures et 18 minutes
  • Dvd : ‎ 9 avril 2025
  • 4 décembre 2024 en salle
  • Avec Ben Whishaw, Viktoria Miroshnichenko, Tomas Arana
  • Sous-titres : ‎ Français
  • Langue ‏ : ‎ Anglais, Français
  • Studio  ‏ : ‎ PATHÉ

L’histoire : Militant révolutionnaire, dandy, voyou, majordome ou sans abri, il fut tout à la fois un poète enragé et belliqueux, un agitateur politique … La vie d’Edouard Limonov, telle une traînée de soufre, est une balade à travers les rues agitées de Moscou et les gratte-ciels de New-York, des ruelles de Paris au cœur des geôles de Sibérie pendant la seconde moitié du XXe siècle.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le film et les bonus : 

D’après l’oeuvre de Emmanuel Carrère (*)

Dans ce biopic portraituré , le personnage est tellement divers, et insaisissable que Kirill Serebrennikov a semble-t-il eu bien du mal à rassembler toutes les pièces d’un puzzle aux multiples ramifications.

On le voit de Kharkov à Moscou, ses poèmes abandonnés dans des cercles plus ou moins littéraires qui n’en n’ont rien à cirer. Par contre la milice s’intéresse à ses fréquentations politico-culturelles. On lui demande de balancer, il préfère s’exiler.

Limonov,  chien fou, s’enfonce dans le noir et revient uniquement dans la marge pour crier à la face du monde son dégoût, ses rancœurs.

La façon dont il débarque à New York avec sa copine Elena (Viktoria Miroshnichenko ) est très drôle ( belle mise en scène ) : immersion immédiate dans la grosse pomme, via des tableaux cinématographiques étonnants . On aperçoit Iris de « Taxi Driver » causant avec un chauffeur . On croise les Village People sortant d’une boîte.

Serebrennikov est alors au mieux de sa forme qui à l’instar de son héros ne va pas durer très longtemps. Son image s’affadit, le contour devient triste, les dialogues perdent de leur vigueur. Pourtant les discours n’en manquent pas, viscérales, organiques, prônant la violence et le meurtre.

Ce que Ben Whishaw a parfois du mal à capter dans son jeu un brin stéréotypé . Pus à l’aise semble-t-il dans ses déboires sentimentaux qui tournent de plus en plus vinaigre. Le comédien maintient seulement la distance avec la grande Histoire qui après Paris le ramène au pays, idéaliste convaincu cette fois de la grandeur du communisme.

Retour à la case départ , petit passage à Kharkov chez les parents, où il retrouve dans ce microcosme familial, ce monde qui ne cesse de le repousser, ce chaos dans lequel il se débat perpétuellement.

En 2014 il combat dans le Donbass auprès des séparatistes russes . Mais le poète a déja baissé les armes .

Lors de son séjour à Paris il participe à une émission radio qui se terminera très très mal. Ici avec Sandrine Bonnaire : l’animatrice, Céline Sallette et Louis-Do de Lencquesaing, des intellectuels.

(*) Que l’on aperçoit à la fin du film, donnant la contradiction à Limonov, qui selon son habitude, l’enverra paître ..

LES SUPPLEMENTS

  • Le film à Cannes –Il s’agit de la conférence de presse, un extrait je pense, au cours duquel il est beaucoup question de l’impact historique et politique du film. Une journaliste géorgienne rappelle ainsi que «  la Russie essaie d’étouffer l’avenir européen » de son pays.

Le réalisateur lui répond avec la photo de deux artistes russes en prison depuis un an . « Elles n’ont absolument rien fait de répréhensible » . Il évoque le cynisme, la cruauté, « pour attiser la haine, pour de fausses accusations sur un spectacle qui les a conduites en prison ».

Les raisons pour lesquelles il ne vit plus en Russie …

Le choix de Ben Whishaw , sa fragilité mise en avant …

  • Ben Whishaw et son personnage

« Je n’en avais jamais entendu parler , son énergie m’a donné le tournis , sa folie sortait de la page , c’était aussi quelqu’un de dérangeant, de problématique, et là j’ai hésité, j’ai eu des sentiments très contradictoires, mais j’aimais les films de Kirill, il se réinvente constamment ».

Durée ‏ : ‎ 2 heures et 18 minutes Dvd : ‎ 9 avril 2025 4 décembre 2024 en salle Avec Ben Whishaw, Viktoria Miroshnichenko, Tomas Arana Sous-titres : ‎ Français Langue ‏ : ‎ Anglais, Français Studio  ‏ : ‎ PATHÉ L'histoire : Militant révolutionnaire, dandy, voyou, majordome ou sans abri, il fut tout à la fois un poète enragé et belliqueux, un agitateur politique ... La vie d’Edouard Limonov, telle une traînée de soufre, est une balade à travers les rues agitées de Moscou et les gratte-ciels de New-York, des ruelles de Paris au cœur des geôles de Sibérie pendant…
le film
les bonus

N’est pas Limonov qui veut ( si l’on en croit l’Histoire) et l’interprétation de Ben Whishaw parait alors un brin au-dessous de l’attente scénaristique. Le poète-voyou, qui du majordome au militant révolutionnaire, marque avec grandiloquence et stupeur quelques décennies de l’empire soviétique. Il y est né, y finira ses jours après avoir écumé quasiment la terre entière en quête d’un idéal qu’il réduira chaque fois à misère et pauvreté. Fustigeant l’autre, reniant tout intérêt à la cause humaine. Un personnage donc forgé dans le dur que Whishaw peine à mettre d’aplomb,  peu aidé par une mise en scène tout en contre ordre. L’image est plutôt fade, le discours sans énergie réelle. On suit l’Histoire , mais peut-on la retenir ?

AVIS BONUS La conférence de presse à Cannes , et Ben Whishaw évoque son personnage.

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