Accueil » A la une » « L’homme qui venait d’ailleurs » de Nicholas Roeg. Critique Bluray

« L’homme qui venait d’ailleurs » de Nicholas Roeg. Critique Bluray

Synopsis: A New York, un britannique, Thomas Jerome Newton se rend chez un avocat. Il lui confie des brevets technologiques d'une immense valeur, à partir desquels, il doit bâtir une société high-tech qui rendra Newton immensément riche. Au bord du lac où son vaisseau spatial s'est englouti, Newton fait construire une maison. Il est hanté par les images de sa vie sur une autre planète...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "L'Homme qui venait d\'ailleurs "
De : Nicolas Roeg
Avec : David Bowie, Rip Torn, Candy Clark, Buck Henry, Bernie Casey
Sortie le : 15 mai 2016
Distribution : Potemkine Films
Durée : 139 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Mai 2016

En 1976, le film de Nicolas Roeg suscite quelques controverses. Les fans de David Bowie, pour la première fois à l’écran, ne trouvent rien à redire. D’autres sont plus dubitatifs sur la manière d’aborder cet aspect de la SF. Qui joue sur les codes et en transgresse d’autres. Autant de chamboulements remisés dans l’inconfort d’un récit, bien dépassé, mais tellement prémonitoire à l’époque.

Ou les errements d’un extra-terrestre, Newton, en quête d’un peu d’humanité.

Sur sa planète lointaine l’eau vient à manquer. Il pense régler le problème avec l’argent de ses brevets. Mais la vie sur terre est bien incommode pour un homme de l’au-delà, qui a laissé femme et enfants.

Peut-il devenir un terrien, un homme normal ?
Peut-il devenir un terrien, un homme normal ?

L’histoire est plutôt simple, sa mise en images, plus complexe aux yeux d’un réalisateur qui ne cesse d’explorer des formes inédites. Le montage se prend les pieds dans la chronologie des faits, ou la géographie des situations. Comme pour élaborer un patchwork d’images et d’idées, un  collage de musiques, aussi différente les unes que les autres.

Nicholas Roeg explore la matière même du cinéma, la confronte au monde du moment, et à ce qu’il pourrait être. Je ne pense pas qu’en 1976 le développement photographique instantané soit à ce point élaboré, tandis que les universitaires s’interrogent sur la raison d’être des ordinateurs «  qui ne réfléchissent même pas » par eux-mêmes.

« Pour inventer, il faut réintégrer l’erreur humaine » dit l’un d’entre eux, « c’est en commettant des erreurs que l’on progresse ».

Moyen de communication, objet de séduction, le cinéma est aux yeux de Roeg, le pis-aller d’une civilisation projetée dans ses fantasmes et ses errements. Newton va se laisser porter par ces illusions d’une vie plus facile, d’un bonheur à portée d’écrans de télévision, qu’il ne cesse de multiplier dans sa chambre.

L’homme qui venait d’ailleurs se repaît de ces images multiples, intrusion malsaine dans son esprit peu habitué à de telles contorsions sensorielles. Et puis viendra la femme, l’alcool… le déclin de toute une vie.

Il n’y a rien de très morale dans le film de Roeg, qui semble  donner une toute autre importance à la présence de la rock star qu’était Bowie. Même si sa représentation n’a rien d’éloquente – je trouve son jeu plutôt atone- les similitudes entre son personnage et l’artiste posent les bases d’une relation plus particulière dans ce film.

Avec "sa" femme sur la terre, un jeu de séduction , un apprentissage de la vie
Avec « sa » femme sur la terre, un jeu de séduction , un apprentissage de la vie

La difficulté visuelle du chanteur, les thèmes de certaines de ses chansons, ou bien encore l’apparition de son double décadent Ziggy Stardust (1972) nous renvoient l’image de ce Newton égaré au milieu des hommes. Encore une question d’image et d’extra-terrestre.

LE SUPPLEMENT

  • Autour du film (24.40 mn). Jean-Marc Lalanne des Inrockuptibles et Linda Lorin, Radio Nova évoquent ce film autour de la personnalité de David Bowie. « Roeg s’empare de la mythologie d’une rock star pour lui coudre tout autour une fiction de cinéma » estime le patron des Inrock qui rappelle qu’à l’époque, Bowie  « avait une addiction  à la cocaïne, il était très affaibli ».

Lalanne évoque la manière de jouer de Bowie  d’un film à l’autre, « quasiment toujours la même. (…)Etre une rock star pour lui c’est aussi se mettre en scène visuellement ».

« Dans ce film il est hors du temps » pense Linda Lorin. Elle affirme qu’aujourd’hui «  il revient de loin, on ne peut pas prendre 10  g de cocaïne par jour et être dans son état normal, comme il disait lui-même. Sa présence peut paraître fantomatique, pour certains ». L’animatrice de Radio Nova estime aussi que c’est «  l’état de Bowie dans la vraie vie qui transparaît obligatoirement dans son rôle ».

 « Le monde du cinéma est fasciné par lui, mais on a du mal à se détacher de l’image du chanteur. Il n’a rien de transcendant en tant que comédien ».

Meilleur dvd Mai 2016 En 1976, le film de Nicolas Roeg suscite quelques controverses. Les fans de David Bowie, pour la première fois à l’écran, ne trouvent rien à redire. D’autres sont plus dubitatifs sur la manière d’aborder cet aspect de la SF. Qui joue sur les codes et en transgresse d’autres. Autant de chamboulements remisés dans l’inconfort d’un récit, bien dépassé, mais tellement prémonitoire à l’époque. Ou les errements d’un extra-terrestre, Newton, en quête d’un peu d’humanité. Sur sa planète lointaine l’eau vient à manquer. Il pense régler le problème avec l’argent de ses brevets. Mais la vie sur terre…

Review Overview

Le film
Les bonus

David Bowie grande rock star des années 70 est au cœur de ce film quasi avant-gardiste, même en 1976  .Les codes habituellement admis de la science-fiction sont transgressés par un réalisateur qui les utilise souvent à contre-sens afin d’abandonner tout repère chronologique ou géographique. Ce qui donne à l’ensemble ce petit côté fourre-tout dans un film plus exploratoire que laboratoire. David Bowie qui ne fait pas grand-chose pour sublimer son personnage me paraît bien atone, mais si proche de ses propres préoccupations d’artiste. Ziggy Stardust n’a pas quatre ans et ses thèmes musicaux font bien souvent référence à l’ailleurs. Il faut alors retenir L’homme qui venait d’ailleurs comme une résurgence de l’histoire du cinéma, un chapitre indispensable au septième art, pertinent pour son côté prémonitoire, mais pas forcément inoubliable.

Avis bonus Deux journalistes évoquent le film à travers la personnalité de David Bowie, rock star avant d'être comédien

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Pain, amour et fantaisie » de Luigi Comencini. Critique Cinéma

A nouveau les grands classiques italiens sur grand écran, on ne s'en lasse pas

Laisser un commentaire