- Dvd : 2 mars 2021
- Acteurs : Arthur Franz, Adolphe Menjou, Gerald Mohr, Marie Windsor, Frank Faylen
- Langue : Anglais
- Sous-titres : Français
- Format : Noir et blanc
- Studio : Sidonis Calysta
J’imagine que dans les années cinquante ce film a dû faire quelques gros titres . L’existence du tueur en séries n’interroge semble-t-il plus grand monde, même si celui-ci est particulièrement porté sur les femmes.
Mais au-delà d’une misogynie supposée, l’intrusion d’un psychiatre relance l’intrigue. Il vient en renfort de la police complètement dépassée par l’attitude du tueur (Arthur Franz ).
Ses victimes n’ont aucun lien entre elles, sinon d’avoir été abattues depuis une hauteur. Là où s’active le sniper que l’on suit pleinement dans ses déambulations meurtrières.
C’est tout l’intérêt du récit, et la démarque d’un polar relayé par les investigations psychologiques de ce spécialiste qui émet une thèse scandaleuse pour les tenants de la loi : votre homme est malade, c’est un fou qui a dû déjà se livrer à de tels actes.
Vous l’auriez soigné au lieu de l’emprisonner, on en serait peut-être pas là. Ce qui aujourd’hui n’est plus trop à défendre prend ici une importance que Edward Dmytryk relève à plusieurs reprises dans la solitude d’un homme confronté à ses démons.
C’est souvent appuyé, démonstratif, mais révélateur d’un état d’esprit dérangé par un traumatisme secret, indéfini, marqué de pulsions irrésistibles à la vue d’une femme, d’une voix, d’un comportement. Ce que Dmytryk reprend avec insistance, laissant au film noir sa part d’ombre et de lumière où la caméra s’attarde trop souvent.
Un style aujourd’hui symbolique d’un filmage sans effet véritable sur la mise en scène et sa narration. C’est évident sur l’arrestation de l’individu (photo ci-dessous) parfaitement compartimentée dans ses attendus et son déroulement, mais si vaine dans sa conclusion.
LE SUPPLEMENT
- Bertrand Tavernier, Olivier Père, Patrick Brion et François Guérif auscultent tour à tour le cas d’un film qu’ils estiment souvent être le chef d’œuvre de Edward Dmytryk.
Un réalisateur qui par ailleurs a connu bien des déboires dans l’univers cinématographique où ses sympathies communistes lui ont valu d’être marqué au fer rouge par Hollywood. « Contrairement à beaucoup de ses collègues, il va renier ses convictions, sincèrement ou pas, dénoncer quelques camarades qui déjà étaient connus pour leur penchant à gauche. Cela lui a permis de retravailler à Hollywood , malgré la détestation de nombreux réalisateurs. »
Un état d’esprit qui se retrouve dans certains de ses films « parmi les plus intéressants. La tache morale est présente … ».
On parle aussi beaucoup du producteur indépendant Stanley Kramer qui collabore à plusieurs reprises, et lui sauve souvent la mise . Pour « Ouragan sur le Caine » Hollywood est dans la panade, et l’homme saura conduire l’aventure à bon port.
Le film
Le bonus
Pour l’histoire d’un tueur en séries qui s’attaque uniquement aux femmes Edward Dmytryk prend un parti intéressant : ne suivre quasiment que le personnage principal laissant aux enquêteurs les miettes d’un scénario qui délaie malheureusement beaucoup.
Ce dont le réalisateur ne se prive pas. Il étire des séquences très suggestives mais sans réel effet sur la démarque de ce polar relayé par les investigations psychologiques d’un spécialiste. Il émet une thèse scandaleuse pour les tenants de la loi : votre homme est malade, c’est un fou qui a dû déjà se livrer à de tels actes.
Vous l’auriez soigné au lieu de l’emprisonner, on en serait peut-être pas là.
Le thème à l’époque me paraît osé quand on suit aujourd’hui l’évolution pénale de notre société, rien n’est encore réglé.
Au-delà de la réflexion, c’est souvent appuyé, démonstratif . Dmytryk filme avec insistance, laissant au film noir sa part d’ombre et de lumière où la caméra s’attarde trop souvent.
AVIS BONUS
Les spécialistes relèvent ici le meilleur film d'Edward Dmytryk ...