Synopsis: C'est l'histoire d'un géant timide, ou comment Fúsi, colosse maladroit, englué dans un quotidien morose, va bouleverser sa vie par amour...
La fiche du film
Le film
Il boit du lait, il est gros. Il vit chez sa maman qui vit avec un amant. Il joue à la guerre avec ses petits soldats de plomb, sur une maquette qui retrace les grandes batailles de la seconde guerre mondiale.
On lui donne la trentaine et beaucoup de compassion, tant il fait peine à voir. Ses collègues à l’aéroport se moquent méchamment de lui (il n’a jamais pris l’avion), le harcèlent.Fusi dit que ce n’est pas grave, ce n’est pas méchant.
Lui ne l’est pas du tout et passe vraiment pour ce qu’il est : une tête à claque de première. Trop gentil, trop mou, pas assez…
Pour le déniaiser, son beau-père provisoire lui offre des cours de danse country. Il n’ira pas c’est une évidence, mais contraint et forcé il fait des pas de côté et découvre des sentiments qu’il ignorait. Le problème, la belle est compliquée,mais le héros ne change pas son Fusi d’épaule.
La confrontation ne suscite pas le regain d’intérêt attendu de la part d’un réalisateur tout aussi amorphe. Tout le monde est bien sympathique et quand les choses s’aggravent, ce n’est jamais grave assure le géant timide.
Quelques piques au passage relèvent un peu l’humeur, dans le genre du contremaître de la déchetterie qui a sa petite opinion sur la dépression : « un mélange de paresse et d’apitoiement sur soi, d’ailleurs c’est le cocktail à la mode ».
Là-dessus on aurait pu partir, même joyeusement sur des considérations médico-philosophiques, mais Dagur Kári n’en fait rien et laisse son héros Gunnar Jónsson s’enfoncer dans l’ennui.
Sa petite copine s’appelle Ilmur Kristjánsdóttir : elle jouait très bien la policière dans « Trapped » et joue tout aussi bien la femme qui ne sait pas ce qu’elle veut. Ce qui résume assez bien le film.
Le film
Je ne sais pas trop ce qu’il faut aller chercher dans ce film dont je suis ressorti un brin frustré. Sur le fil ténu d’une histoire assez banale (un célibataire mal dans sa peau pense avoir découvert l’amour) le réalisateur islandais rapporte mollement les atermoiements langoureux de son héros. Gunnar Jónsson le joue très bien, mais au bout d’un moment on se lasse de cette tête à claques qui tend quasiment toujours l’autre joue. Quelques thèmes inattendus (la dépression, le harcèlement..) sont effleurés sans jamais atteindre les sommets . Le fait que notre héros n’ait jamais voyagé, lui qui travaille dans un aéroport suscite aussi un peu l’intérêt du réalisateur, mais toujours à la surface des choses, malgré des plans magnifiques sur ses rêves avortés.