Synopsis: Un pianiste célèbre et au déclin de sa vie, reçoit la lettre d'une inconnue. Il découvre que celle qui n'a été pour lui qu'une aventure parmi d'autres, lui a voué toute sa vie son amour et a toujours vécu dans l'ombre près de lui. C'est menacée d'une maladie mortelle qu'elle lui fait cet aveu qui va bouleverser la vie de cet homme.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Un mélodrame sublime comme on n’en fait plus, un grand film qui use ds facettes cinématographiques pour mettre en lumière une œuvre où les ombres et le clair-obscur offrent les meilleurs points de vue.T
out semble ici participer au bonheur de la réalisation, d’une idée de scénario originale (la lecture d’une lettre) à l’interprétation de son héroïne, Lisa, qui à trois périodes de sa vie relate ce que fut son amour pour un jeune pianiste prodige. Joan Fontaine y est lumineuse.
Toute la mise en scène s’articule autour de cet artifice littéraire, génialement relaté par son destinataire. Lui qui pensait diriger sa propre existence est maintenant contraint de subir la mémoire d’une femme qui raconte et se raconte, et mène à sa guise les débats.
Max Ophuls reprend la nouvelle de Stephan Zweig en lui conférant une dimension cinématographique originale. Le flash-back perpétuel qui rythme la passion amoureuse est une suite de diversions logiques sur un thème assez classique : l’amour fou et ses emportements funestes.
On imagine peut-être « La vérité » de Clouzot, mais celui de Lisa est transcendé par un amour propre qui va la mener à tuer l’objet de sa propre passion.
Deux mondes séparent les amants de Zweig ; celui de l’apparence et de la futilité (chez l’artiste, les femmes ne font que passer), face à l’attachement viscéral d’un être entièrement prisonnier de ses fantasmes.
Et Ophuls fait fort : tout en nous contant l’histoire de ce couple impossible, c’est avant tout le portrait d’une femme qu’il nous dépeint soigneusement pendant une petite heure et demie qui passe comme un délice.
Il interroge patiemment cette passion qui confine à la folie où l’intéressée passe de victime à manipulatrice dans un halo de sentiments confus que la caméra traque avec brio. On peut à nouveau parler d’une grammaire du cinéma et des fondements du 7 ème art, posés par un maître. Il s’appelle Max Ophuls.
LES SUPPLEMENTS
- Mémoire d’un producteur(16 mn ). Jacques Bouanich incarne ici le producteur John Houseman.
Rien que pour l’anecdote du plan-séquence de l’entrée à l’Opéra, ce documentaire est magnifique. Il nous raconte un peu l’équipe avant de s’appesantir, des photos de l’époque à l’appui, sur les relations que le producteur avait avec le cinéaste. C’était parfois tendu, surtout quand sur cette scène de l’Opéra, le producteur espère avoir des plans de coupe, au cas où… « Il en fera deux, qui seront dans le montage final, heureusement et cette scène est vraiment magnifique » nous raconte-t-il alors que l’on voie les scènes en question, agrémentées de commentaires.
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Triomphe de la passion ( 23 mn ). Peut-être encore plus intéressant, cette analyse de Tag Gallagher qui voit « un film dans le film. L’héroïne raconte sa vie, et la met elle-même en scène ». Lui aussi insiste sur certaines scènes particulières, dont celle de l’attente de la femme sous les fenêtres de l’artiste.
Review Overview
Le film
Les bonus
Encore un beau classique qui pose les vraies définitions du cinéma, sur lesquelles on s’appuie désormais depuis des lustres. Avec cette superbe idée de mise en scène autour de la lecture d’une lettre : le destinataire doit alors suivre « les directives » de l’expéditrice, autrement dit, la femme est aussi la réalisatrice de son propre film. C’est intelligemment bien vu, bien fait (de sublimes clair-obscur) et bien interprété, notamment par Joan Fontaine, plus lumineuse que j’aimais
Avis bonus
Des entretiens qui ne se contentent pas de reprendre les faits, mais de les analyser soit à travers des scènes ou surtout à travers l’image que colporte l’héroïne, c’est très intéressant à découvrir, mais attention après avoir vu le film.
5 Commentaires
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