Accueil » A la une » « L’état sauvage » de David Perrault. Critique dvd

« L’état sauvage » de David Perrault. Critique dvd

Plus qu'un " western à la française", une oeuvre à part entière

La fiche du film

Le film : "L'Etat Sauvage"
De : David Perrault (II)
Avec : Alice Isaaz, Kevin Janssens
Sortie le : 26/02/2020
Distribution : Pyramide Distribution
Durée : 118 Minutes
Genre : Western, Romance
Type : Long-métrage
Le film
Les bonus
  • Meilleur dvd Juillet 2020 ( 9 ème )
  • Acteurs : Alice Isaaz, Kevin Janssens, Deborah François
  • Sous-titres sourds et malentendants : Français
  • Studio : Pyramide Vidéo
  • Durée : 118 minutes

Après un excellent court métrage en forme de western «  No hablo American » ( en bonus ), Davis Perrault récidive dans la même veine, sur le long cette fois pour une histoire symptomatique des réserves que l’on attribue sans trop réfléchir au « western à la française ».

Le filon quasiment tari, Perrault le revigore en prenant tous les risques de la réalisation, et surtout de l’écriture. A l’origine, cette histoire de colons français en déroute au cœur de la guerre de Sécession se trame de façon classique.

Mais le réalisateur-scénariste la complexifie joliment et prend à témoin les femmes du clan. La mère ( Constance Dollé ), les trois filles , mais aussi la servante Layla ( Armelle Abibou ) dont l’empreinte sur la fratrie va bien au-delà des convenances.

Elles visent le père ( Bruno Todeschini ) dont le négoce des parfums bat de l’aile. Pour renouveler ses stocks, il s’en remet à des mercenaires lors d’une tractation frauduleuse dont l’issue fatale sonne le glas de ses espérances. Il doit retourner en France.

Une décision renforcée par la menace des confédérés de plus en plus pressante.

Le père confie sa sécurité à Victor (Kevin Janssens) , l’un des mercenaires de l’expédition ratée, à l’allure plus que troublante. Surtout aux yeux de la cadette Esther qui de l’amour ne connait que les échos de la sororité ( Déborah François et Maryne Bertieaux ). Prisonnière d’un carcan familial corseté par une mère sans cœur, elle trouve dans la longue traversée des Etats-Unis un exutoire à sa condition.

Alice Isaaz, bien fragile à l’origine, tient solidement sur ses frêles épaules la stature de la jeune fille devenue femme, l’héroïne que l’on n’attend pas au cœur de la bataille des champs et des sentiments. David Perrault l’entraîne même au-delà, dans une fantasmagorie intérieure alimentée par Layla , la servante des îles.

On frôle l’ombre des zombies et le fantastique romanesque d’une époque presque sans âge.

Peinture sans retouche d’une condition féminine martelée quotidiennement par les soubresauts de l’Histoire. Un roman d’émancipation. Une œuvre à part entière.

LES SUPPLEMENTS

  • Entretien avec David PERRAULT (3.45 min) . Il montre une photo d’une femme au bord d’un précipice mais qui regarde l’horizon,  « l’impression que tout ce que j’imaginais était contenu dans cette image. (… )  Je voulais un film historique en costume, très romantique , au sens large du terme, les sentiments des personnages explosent, quelque chose de gothique, d’expressionniste … »

  • Sur le tournage ( 6 mn ) . Très peu de scènes de tournage, et c’est dommage.« Toujours eu le fantasme du western et quand on est français ça pose problème c’est pourquoi j’ai voulu partir de cette histoire , l’Amérique n’étant qu’une extension de l’Europe ».

Alice Isaaz : « Un univers que je ne connaissais pas du tout , et le sujet m’a intriguée , et dans des décors comme ceux-là, de tels costumes… »

Kevin Janssens  : « Le script est intrigant pour un western. C’est plutôt le passage à l’âge adulte d’une jeune fille qui se débat avec des sentiments contraires ».

  • « No hablo American » de David Perrault (II) .Avec Cosme Castro, Afif Ben Badra ( 26 mn )

1889 aux Etats-Unis. Un géologue français découvre un cadavre qui lui ressemble trait pour trait. Passé le choc, il l’enterre… avant de s’apercevoir que la tête de ce dernier a été mise à prix.

Excellent exercice de style sur le mode western que Perrault maîtrise de l’écriture à la réalisation parfaitement bien. Il est aidé par deux comédiens de première urgence. Un joli court-métrage quatre étoiles

Meilleur dvd Juillet 2020 ( 9 ème ) Acteurs : Alice Isaaz, Kevin Janssens, Deborah François Sous-titres sourds et malentendants : Français Studio : Pyramide Vidéo Durée : 118 minutes Après un excellent court métrage en forme de western «  No hablo American » ( en bonus ), Davis Perrault récidive dans la même veine, sur le long cette fois pour une histoire symptomatique des réserves que l’on attribue sans trop réfléchir au « western à la française ». Le filon quasiment tari, Perrault le revigore en prenant tous les risques de la réalisation, et surtout de l’écriture. A l’origine, cette histoire de colons français en déroute au cœur de la…
Le film
Les bonus

Un film de femmes, à part entière, un western « à la française » , un roman d’émancipation, il y a de tout cela et encore plus dans cet étonnant récit de la guerre de Sécession, vécue à travers l’expérience de colons français qui déjà rêvaient de l’Amérique nouvelle. Cette histoire qui se trame logiquement de façon classique prend sous la plume du réalisateur scénariste une tournure très féministe avec la mise en avant d’une mère, et de ses trois filles, bringuebalées par les événements. David Perrault les cadre dans un décor typique mais sans les atours du genre, leur préférant un esprit proche du fantastique, de la fantasmagorie et de pratiques exotiques inattendues dans un tel lieu. On frôle l’ombre des zombies et le romanesque d’une époque presque sans âge. Peinture sans retouche d’une condition féminine martelée quotidiennement par les soubresauts de l’Histoire. Une œuvre à part entière.

AVIS BONUS Un bon éclairage du réalisateur qui surtout nous gratifie d'un excellent court métrage

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« JFK » d’Oliver Stone. Critique Blu-ray-Coffret

Procureur, enquêteur, réalisateur, Oliver Stone ne lâche rien . Le spectateur non plus !

Laisser un commentaire