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« Les Voyous » de Carlos Saura. DVD.Critique

Synopsis: Madrid, 1959. Dans l’Espagne franquiste, six jeunes marginaux forment une bande de voyous désœuvrés vivant de menus larcins. Bientôt, une ambition plus grande les pousse à multiplier les coups et à prendre de plus en plus de risques : l’un d’eux, Juan, veut devenir torero et ses amis décident de l’aider à se procurer l’argent nécessaire à son premier combat…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Les Voyous"
De : Carlos Saura
Avec : Manuel Zarzo, Luis Marín
Sortie le : 07 août 2013
Distribution : Blaqout
Durée : 88 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Les meilleurs dvd Juillet 2013 ( 4 ème )

Découvrir le premier film d’un monsieur comme Carlos Saura est éminemment émouvant. L’essai fut éprouvant (à l’époque la censure cisaillait à tous les étages) et le résultat pas forcément conforme à l’idée que s’en faisait le jeune réalisateur . Le film, après bien des déboires avant même le tournage, sera amputé d’une dizaine de minutes.
Ce qui explique peut-être mieux que certaines scènes (rivalité amoureuse entre copains) tombent comme le cheveu sur la soupe. Le montage ne rattrape pas la main mise dictatoriale, mais l’ensemble demeure une pièce exceptionnelle du septième art.

D’abord sur la société espagnole de l’époque. On y voit le travail manuel sur les marchés, des hommes traités comme des bêtes de somme, au milieu desquels nos vauriens de l’histoire grappillent plus qu’ils ne volent. Ils chapardent.

Les Voyous
Question de vie, de survie, mais quand le rêve de devenir torero se fait chaque jour un peu plus pressant, les copains passent à la vitesse supérieure ; ils s’attaquent aux gens. Saura répète à loisir le processus, sans lui donner réellement consistance : il tourne en rond un peu à la manière de ses héros, confrontés aux échecs de leurs entreprises malfaisantes et aux refus des directeurs d’arène.
Ce qu’il réussit en revanche c’est de lier en quelque sorte la bande de voyous dans un mouvement solidaire et fraternel. Le tout au service du mal, ce qui dans l’Espagne franquiste était plus qu’amoral : inconcevable ! Le message du mal-être au pays, dans lequel il ne sert à rien de se battre, renvoie à la tentation de l’exil.
A la croisée du néo-réalisme et de ce qui allait devenir la nouvelle vague, Saura pose une empreinte cinématographique encore bien fragile. L’ensemble est loin d’être abouti et le filmage des corridas exige un peu plus d’expérience, et de moyens…

LES SUPPLEMENTS

  • Les Voyous par son producteur, Pere Portabella (18 min). Le célèbre producteur raconte à travers le film de Saura, l’histoire du cinéma espagnol, et de l’Espagne (intimement liée à cette époque, ne serait-ce que pour la censure et le poids politique qu’elle représente) en quelques flashs, souvenirs et anecdotes. C’est vraiment passionnant.

Carlos Saura
« C’est un film qui mérite d’être reconsidéré par les cinéphiles, pour son approche de l’Espagne de l’époque, sa fraîcheur, son aspect direct.On peut être attiré par la beauté de la misère, mais je pense que c’est un danger, une certaine fascination, Carlos tient la distance ». Il raconte sa rencontre à Cannes en 1960 avec Bunuel, dont il deviendra un intime, son exil en Italie où on l’excommunie pour son travail avec Bunuel.

  • L’œuvre de Carlos Saura par Jean-Claude Seguin (35 min)
  • Los Golfos et la censure par Marianne Bloch-Robin, spécialiste de Saura, Université de Paris (17 min)

Elle raconte en fait, et très bien, l’histoire du film, de son écriture à sa sélection cannoise. A l’époque c’est le pays qui désignait ses propres films, ce qui a surpris plus d’un observateur au regard de la commission de censure qui n’était donc pas celle de la sélection.
Le scénario a été renvoyé quatre fois avant d’être accepté. Et une fois le tournage achevé, des scènes ont encore été supprimées notamment autour du pique-nique ce qui fait que parfois tout n’est pas forcément raccord. « L’œuvre a été mutilée, et les scènes supprimées ont disparu ».

Les meilleurs dvd Juillet 2013 ( 4 ème ) Découvrir le premier film d’un monsieur comme Carlos Saura est éminemment émouvant. L'essai fut éprouvant (à l’époque la censure cisaillait à tous les étages) et le résultat pas forcément conforme à l’idée que s’en faisait le jeune réalisateur . Le film, après bien des déboires avant même le tournage, sera amputé d’une dizaine de minutes. Ce qui explique peut-être mieux que certaines scènes (rivalité amoureuse entre copains) tombent comme le cheveu sur la soupe. Le montage ne rattrape pas la main mise dictatoriale, mais l’ensemble demeure une pièce exceptionnelle du septième art. D'abord sur…

Review Overview

Le film
Les bonus

A la croisée du néo-réalisme et de ce qui allait devenir la nouvelle vague, Saura pose une empreinte cinématographique encore bien fragile. Pour son premier film, l’ensemble est loin d’être abouti et le filmage des corridas exige un peu plus d’expérience, et de moyens…Ce film demeure cependant un témoignage exceptionnel sur ce qu'était l'Espagne franquiste et le rêve d'évasion du petit peuple.

Avis Bonus : Les bonus sont tout aussi importants, sur l'histoire du film, et donc de l'Espagne qui censurait alors à tout va... On apprend beaucoup et Bunuel pointe déjà le bout du nez.

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