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« Les souvenirs » de Jean-Paul Rouve . Critique cinéma – Bluray

Synopsis: Romain a 23 ans. Il aimerait être écrivain mais, pour l'instant, il est veilleur de nuit dans un hôtel. Son père a 62 ans. Il part à la retraite et fait semblant de s'en foutre. Son colocataire a 24 ans. Il ne pense qu'à une chose : séduire une fille, n'importe laquelle et par tous les moyens. Sa grand-mère a 85 ans. Elle se retrouve en maison de retraite et se demande ce qu'elle fait avec tous ces vieux. Un jour son père débarque en catastrophe. Sa grand-mère a disparu. Elle s'est évadée en quelque sorte. Romain part à sa recherche, quelque part dans ses souvenirs…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Les Souvenirs "
De : Jean-Paul Rouve
Avec : Annie Cordy, Michel Blanc, Mathieu Spinosi, Chantal Lauby, William Lebghil
Sortie le : 20 mai 2015
Distribution : TF1 Vidéo
Durée : 92 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

On quitte la salle, une jolie ritournelle en tête, qui dit que le bonheur n’existe pas. Une autre, peu avant, se demande ce que sont devenus nos amours. Berry et Julien Doré à l’unisson d’une histoire inspirée par le roman de David Foenkinos.

Le film est à l’image de son réalisateur, d’apparence très sympa, gentillet, avec ici et là quelques écorchures sans gravité. Malgré les marques que le temps tient en suspens, indélébiles. Comme les rides, l’abandon, l’oubli…

Les thèmes affleurent dans ce film container, se bousculent et puis s’en vont, autour d’un récit central, magnifié par Ferrat, mais absent de la B.O, sur l’avenir de nos anciens. « Tu verras, tu seras bien » chantent ainsi à leur façon les trois fils de la vieille dame qui après un malaise se voit dirigée vers la maison de retraite.

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Un lieu que Jean-Paul Rouve montre immédiatement du doigt, inhospitalier, froid, désincarné. D’une tristesse abyssale, d’une absence totale de tendresse.  Ce qu’il doit être parfois, effectivement, dans l’absolue nécessité d’une solution extrême.

Les visages sont muets, mais très parlants, comme celui de l’héroïne  qu’Annie Cordy porte avec une application sans faille.

Réalisateur, Jean-Paul Rouve a semble-t-il du mal à conduire sa petite troupe de comédiens qu’il intègre un tout petit peu, pour une place de patron d’hôtel,  sans véritable danger. L’illustre Michel Blanc est beaucoup plus sollicité, dans un larmoyant stress dont la répétition devient pathétique.

La crise de la retraite pour cet homme dont les contingences sur son avenir s’apparentent à des crises aigues d’urticaire. Ca démange un peu, on n’y croit pas beaucoup et puis ça passe.

Mais «  j’ai pas envie de couler avec lui » dit son épouse, Chantal Lauby qui dans l’envers du miroir,  réussit beaucoup mieux son passage à l’âge vermeil, tenant avec une insistance contrôlée son rôle d’épouse oubliée, et de mère aimante.

Celle de   Romain, le petit-fils aux petits soins pour sa grand-mère que Mathieu Spinosi incarne sans effort apparent. Tout aussi décontracté que son colocataire, décidément habitué aux rôles de bon copain .Un jour, débarrassé de «Soda» William Lebghil réussira peut-être autre chose que la posture du faire valoir.

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Mais c’est bien lui et toute la jeunesse du film  qui dans un conflit perpétuel entre générations («  Skype c’est pratique » dit le fils, « surtout très con », répond le père «) sauvent un brin l’aventure sans lendemain d’un réalisateur abandonné par un scénario qui se délite très vite.

Plusieurs scènes font le remplissage, comblent les vident : l’accueil bis, ter… de l’hôtel, l’artiste peintre, le retour à l’école de la grand-mère … . Elles tournent à vide dans le désespoir de ce temps qui ne s’arrête jamais. Ca s’appelle la vieillesse, et quand on s’en souvient, ça craint.

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontre avec Jean-Paul Rouve et David Foenkinos (36 mn). Un entretien vraiment intéressant où l’on apprend beaucoup de choses et notamment tous les plans volés dans la rue ou sur les autoroutes, sans autorisation.

« Par rapport à la lecture que j’avais pu en faire, je voulais faire un film entre la comédie et l’émotion » annonce le réalisateur-comédien. «  Avec David, on ne se connaissait pas. Pour l’écriture, je travaillais avec l’auteur, c’est habituellement galère, c’est le gardien du temple, mais au bout de trois jours je n’avais plus l’auteur en face de moi. (…)On a écrit dans la facilité, on était vraiment sur la même longueur d’onde ».

Le romancier écrivait lui aussi pour la première fois avec l’acteur du futur film. «  Et c’est formidable,  on a un rapport direct de ce qui va être joué, il se levait de sa chaise et jouait tous les personnages ».

Mais Jean-Paul Rouve reconnaît qu’il a pris le rôle pour faire des économies, «  et quand on appelait les gens de l’équipe on était très clair en leur disant voilà ce que l’on a comme argent. (… ) C’est un film que l’on a fait en sept semaines, avec plein de scènes sans autorisation, comme sur l’autoroute. Fallait quand même oser ».  

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  • Scènes coupées (8.40 mn). Il y en a plusieurs et j’aime bien celle de La fête, puis la visite de l’appartement (beaucoup de sensibilité).
  • Clip, Julien Doré «  Que reste-t-il de nos amours ? ». Ce sont des images du film sur la chanson de Charles Trenet, qu’interprète Julien Doré
On quitte la salle, une jolie ritournelle en tête, qui dit que le bonheur n’existe pas. Une autre, peu avant, se demande ce que sont devenus nos amours. Berry et Julien Doré à l’unisson d’une histoire inspirée par le roman de David Foenkinos. Le film est à l’image de son réalisateur, d’apparence très sympa, gentillet, avec ici et là quelques écorchures sans gravité. Malgré les marques que le temps tient en suspens, indélébiles. Comme les rides, l’abandon, l’oubli… Les thèmes affleurent dans ce film container, se bousculent et puis s’en vont, autour d’un récit central, magnifié par Ferrat, mais absent…

Review Overview

Le film
Les bonus

Dans la mélancolie attardée d’une vie en perdition (on appellera ça la vieillesse) Jean-Paul Rouve applique toute sa gentillesse à la réalisation d’un film qui exigeait peut-être moins de retenue sur la forme, et plus de signification sur le fond. L'ensemble est très appliqué. Les engueulades attendrissantes ne suffisent pas à masquer l’absence de véritable scénario (malgré le roman de David Foenkinos), et d’une direction d’acteurs digne de ce nom. Michel Blanc est méconnaissable.

Avis bonus Un entretien vraiment intéressant où l’on apprend beaucoup de choses et notamment tous les plans volés dans la rue ou sur les autoroutes, sans autorisation. Des scènes coupées.

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