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« Les sorcières de Salem » de Raymond Rouleau. Critique Blu-ray

Synopsis:  Au XVIIe siècle, à Salem, petit village du Massachusetts, la servante Abigail Williams se livre à la sorcellerie pour se venger de sa maîtresse Elisabeth Proctor, qui l'a renvoyée à cause de la relation adultérine qu'elle avait avec son époux. Arrêtée, elle prétend être une victime et la cour de justice formée va alors envoyer à la potence toutes les personnes dénoncées comme sorcières par les jeunes filles qu'Abigail a eu le temps de mettre en son pouvoir.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Les Sorcières de Salem [Combo Collector Blu-ray + DVD]"
De : Raymond Rouleau
Avec : Simone Signoret, Yves Montand, Mylène Demongeot, Alfred Adam, Pierre Larquey
Sortie le : 29 mars 2017
Distribution : Pathé
Durée : 146 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 2
Le film
Le bonus
  • Festival international de Karlovy Vary 1957. Prix collectif : Yves Montand, Simone Signoret et Mylène Demongeot.
  • British Academy of Films and Televisions 1958 . Meilleure actrice étrangère : Simone Signoret.

« Le pouvoir de l’église chancelle, ils veulent le rétablir par la terreur »

L’histoire d’un tournage dans les coulisses où bruissent les rumeurs… Le film sort en 1957, et puis disparaît.  Arthur Miller, l’auteur de la pièce de théâtre « Les sorcières de Salem » en détient les droits. A ce titre, il s’oppose à son exploitation. Il n’aurait pas dit-on apprécié l’adaptation de Jean-Paul Sartre.

L’autre histoire raconte que Miller l’époux de Marilyn Monroe n’apprécie pas la liaison que madame a eu avec Yves Montand ,le rôle principal du film,. « Les Sorcières de Salem » ont donc encore frappé, envenimant un climat qui n’en finit pas de pourrir la petite ville du Massachusetts où une servante amoureuse de son maître va patiemment se venger du couple qui vient de la renvoyer.

Un couple désuni par les rancœurs, l’abandon, et l’attitude pernicieuse de leur servante

Face au couple MontandSignoret (Simone, impressionnante…)  la jeune Mylène Demongeot joue cette Abigail perfide et machiavélique qui va détruire une famille et toute une communauté unie par son histoire.  Exilés de Hollande, chassés pour leur foi protestante, les habitants de Salem vivent dans le respect des traditions quand le mal s’abat sur leurs femmes que l’on dit ensorcelées.

Le diable est entré en elles et les voici confrontées à des experts en démonologie . Ils n’écoutent que les voix pures et innocentes de quelques jeunes filles menées par la tendre et belle Abigail. On lui donnerait il est vrai le bon dieu sans confession.

Un désir coupable que le maître ne plus refréner, et que la jeune servante attise

Raymond Roulaud qui sur la mise en scène n’est pas un foudre de guerre déroule tranquillement cette histoire terrible en la jalonnant parfaitement jusqu’au lynchage abyssal qu’il va lui-même présider, interprétant ici le rôle du Gouverneur Danforth. Son jeu est assez marqué à l’image de sa direction d’acteurs, exigeante semble-t-il.

Bien situé dans l’époque et les marques laissées par le temps (1957), ce film demeure malgré tout très intéressant dans ce qu’il révèle sur les croyances et les duperies qu’elles engagent. L’accusation des enfants, leurs manigances plus ou moins innocentes demeurent au cœur d’un dilemme presque éternel.

On parlera aussi de peste, de cancer, de virus, d’un mal endémique qui veut que les hommes perdent pied et deviennent du jour au lendemain leurs propres bourreaux.

Le supplément

  • « Une petite sorcière malheureuse » : (20 min) Entretien avec Mylène Demongeot.Elle n’était à l’époque qu’une jeune fille très craintive face à la stature de son réalisateur qui dit-elle « avait mauvais caractère, il criait toujours. Un petit Otto Preminger. Pendant tout le tournage j’étais terrorisée, j’avais peur de mal faire, mais j’ai quand même appris beaucoup de lui, notamment sur la rigueur qui parfois allait trop loin, il n’était jamais assez content et comme on était des jeunes filles, les sorcières du film, très mal élevées on s’en moquait un peu et on l’agaçait ».

 

L’actrice parle aussi de son enfance pas facile qui rejaillit sur le plateau « j’ai beaucoup pleuré pendant le tournage ». Elle rapporte néanmoins des anecdotes plus souriantes. Suivez le coup de l’âne…

A l’époque Mylène Demongeot ne porte pas Simone Signoret dans son cœur, « j’étais sa tête de turc, mais longtemps après j’ai compris que c’était une femme qui souffrait, elle supportait très mal la nuée de jeunes filles autour de Montand, qui les aimait beaucoup, il est vrai ».

 

Festival international de Karlovy Vary 1957. Prix collectif : Yves Montand, Simone Signoret et Mylène Demongeot. British Academy of Films and Televisions 1958 . Meilleure actrice étrangère : Simone Signoret. « Le pouvoir de l’église chancelle, ils veulent le rétablir par la terreur » L’histoire d’un tournage dans les coulisses où bruissent les rumeurs... Le film sort en 1957, et puis disparaît.  Arthur Miller, l’auteur de la pièce de théâtre « Les sorcières de Salem » en détient les droits. A ce titre, il s’oppose à son exploitation. Il n’aurait pas dit-on apprécié l'adaptation de Jean-Paul Sartre. L’autre histoire raconte que Miller l'époux de…
Le film
Le bonus

La pièce d’Arthur Miller est adaptée pour le grand écran par Jean-Paul-Sartre et confiée à Raymond Rouleau qui l’avait déjà mise en scène au théâtre. Miller évoque ici une chasse à des prétendues sorcières dénoncées par un quarteron de jeunes filles manipulées. Cette histoire vraie se déroule dans le Massachusetts au XVIIe siècle. Le couple Montand-Signoret interprète celui des Rosenberg (Proctor dans le film) cible principale de leur ancienne servante, renvoyée pour avoir couché avec le maître. C’est sa vengeance qu’elle met en scène dans un panorama historique assez bien restitué par le cinéaste qui sur l’espace et le temps (2 h 25) bénéficie aujourd’hui d’un recul bienveillant pour entendre l’écho de problèmes tout à fait contemporains.

Avis bonus Mylène Demongeot se souvient du tournage...

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