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« Les filles du docteur March » de Greta Gerwig. Critique cinéma

Synopsis:  La guerre de Sécession. En l’absence de leur père pasteur engagé dans le conflit, quatre  sœurs  font face aux difficultés de la vie quotidienne. Elles vivent avec leur mère et leur fidèle domestique, Hannah. Autrefois riche, la famille March a été ruinée. Mais autour de la maman et de la tata elle demeure heureuse…

La fiche du film

Le film : "Les Filles du Docteur March"
De : Greta Gerwig
Avec : Saoirse Ronan, Emma Watson
Sortie le : 01/01/2020
Durée : 134 Minutes
Genre : Romance, Drame
Type : Long-métrage
Le film

Oscars 2020 : Meilleurs Costumes 

La filmographie de Greta Gerwig , plutôt atypique , se renforce d’une nouvelle pièce hors-norme . Cette énième adaptation des « Quatre filles du Docteur March »  s’inspire à la fois du grand classique de la littérature et des écrits de son auteur Louisa May Alcott.

L’insertion littéraire fond les deux parties du livres ( l’enfance et la vie adulte ) en un va et vient continu sur l’histoire de Jo. Extraordinaire Saoirse Ronan, elle est l’alter-ego de la romancière, un personnage de roman par excellence.

Jo est la seconde fille des March, « la cause perdue »  de la famille, selon la tata ( Merryl Streep, grande ) qui cherche désespérément de beaux mariages pour ses nièces. Effectivement rétive à toute union, la jeune femme prône une liberté totale pour ses consœurs qui en manquent encore sérieusement .

Elle se voue à l’écriture quand son aînée Meg (Emma Watson) rêve de brûler les planches. Amy (Florence Pugh) brigue, elle, une cimaise dans une galerie d’artistes et Beth, la petite dernière, une carrière de concertiste (Eliza Scanlen). Pour l’heure, ce quatuor fortement créatif se débat dans la jeunesse presque insouciante d’une époque cruelle.

La guerre de Sécession a éloigné le père de  la maisonnée, financièrement en difficulté. Son épouse réussit tant bien que mal à la faire vivre, là où vont et viennent les jeunes filles et des garçons qui ne les laissent pas indifférentes. Sauf Jo, ouvertement opposée à tout signe de reconnaissance sentimentale.

Dans la posture rebelle et sympathique, Saoirse Ronan est épatante et fait sourire à plusieurs reprises, par tant d’énergie déployée à l’encontre de ses courtisans. Dont Théodore qui deviendra presque son confident.

Friedrich Bhaer (Louis Garrel) le précepteur est visiblement séduit par Jo

Dandy dilettante, fêtard, Timothée Chalamet a le profil du séducteur facile qui papillonne. Ce que la réalisatrice saisit très bien dans les nuances et des arrêts-images peu communs. La lumière est très belle, et les  portraits rehaussés par cette touche diaphane qui éclaire la campagne du Massachusetts.

Le visage de la mère que Laura Dern porte avec la grâce bienveillante d’une maman maternante. Et celui de la tata rigide mais affable, merveilleusement interprétée par Meryl Streep.

Le jeu des acteurs, leur direction renforcent grandement l’intérêt de ce film mis en scène avec des clins d’œil de cartes postales ( neige et lac gelé, bords de mer endimanchés… ) et une énergie qui n’est pas sans rappeler celle de Christophe Honoré pour «  Les malheurs de Sophie ».

Dans un combat qui ne dit pas encore son nom mais qui au-delà de l’amour réserve à une femme l’intelligence du cœur et la force de l’esprit. A sa déclamation Jo ajoute le talent. Elle n’en manque pas !

Oscars 2020 : Meilleurs Costumes  La filmographie de Greta Gerwig , plutôt atypique , se renforce d’une nouvelle pièce hors-norme . Cette énième adaptation des "Quatre filles du Docteur March"  s’inspire à la fois du grand classique de la littérature et des écrits de son auteur Louisa May Alcott. L’insertion littéraire fond les deux parties du livres ( l’enfance et la vie adulte ) en un va et vient continu sur l’histoire de Jo. Extraordinaire Saoirse Ronan, elle est l’alter-ego de la romancière, un personnage de roman par excellence. Jo est la seconde fille des March, « la cause perdue »…
Le film

Il fait un peu film d’autrefois, par l’aspect suranné de son récit et quelques chromos rattachées à celles des cartes postales. Ce qui fait aussi l’intérêt de ce film qui n’en manque pas. La manière par exemple de reprendre pour la énième fois cette histoire des quatre filles qui attendent leur papa parti à la guerre, en poursuivant leur éducation à la maison . La réalisatrice fond les deux parties du livre en une seule ,et y ajoute quelques écrits personnels de la romancière. A sa mise en scène énergique ( on pense peut-être à Christophe Honoré pour «  Les malheurs de Sophie » ) la cinéaste assume une direction d’acteurs et surtout d’actrices, exemplaire. C’est un bonheur d’interprétation et sûrement l’une des grandes forces de ce film.

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