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« Les Proies » de Sofia Coppola. Critique cinéma-dvd

Synopsis: En pleine guerre de Sécession, dans le Sud profond, les pensionnaires d'un internat de jeunes filles recueillent un soldat blessé du camp adverse. Alors qu'elles lui offrent refuge et pansent ses plaies, l'atmosphère se charge de tensions sexuelles et de dangereuses rivalités éclatent. Jusqu'à ce que des événements inattendus ne fassent voler en éclats interdits et tabous.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Les Proies"
De : Sofia Coppola
Avec : Colin Farrell, Nicole Kidman, Kirsten Dunst, Elle Fanning, Oona Laurence
Sortie le : 02 janvier 2018
Durée : 89 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

 Prix de la Mise en Scène. 70e édition du Festival de Cannes.

Colin Farrell joue un méchant et il le joue mal. Déserteur, traitre possible à son camp, il est le faux gentil qui s’introduit dans la bergerie. Un pensionnat où quelques très jeunes filles n’ont pas pu quitter les lieux religieusement gardés par une directrice que Nicole Kidman interprète mollement. Son adjointe (Kirsten Dunst) ne fait pas mieux.

Une tonalité bien atone dans cet internat où la vertu parait aussi transparente que le jeu des acteurs et la réalisation. Que Sofia Coppola reprenne un film déjà fait en 1971 par Don Siegel d’après le roman de Thomas Cullinan, qu’elle adopte le point de vue des femmes plutôt que celui du viril Clint Eastwood, ne pose à priori aucun problème si le défi relevé tenait au moins ses engagements sinon la hauteur d’un propos devenu bien terne.

La cinéaste se préoccupe beaucoup du cadre et de l’image (elle le fait bien et ça sa voit), de la crinoline des robes de ces dames à laquelle il ne manque pas un bouton, mais un peu moins de l’histoire dont on devine le sulfureux devenir dans un institut voué désormais au charme et à la passion. Autant dire à l’abandon suggéré par toutes ces femmes qui plutôt que de livrer leur nouveau pensionnaire à leur camp assurent vouloir avant tout qu’il guérisse.

Elles minaudent devant le bel ennemi sans troubler un instant ces approches amoureuses imaginées dans une mise en scène plus formaliste que classique. Où sont les enjeux, quel sens accordé au récit ? Les jeunes demoiselles font leur apprentissage, la plus grande (Elle Fanning, bien à l’aise) tente le coup de la séduction sous l’œil enamouré et envieux des adultes.

Le mâle alors se pâme et se révolte sans inquiéter la dynamique d’un scénario réduit à peau de chagrin. Ça sent le soufre et la fureur, l’orgueil et la perversité, mais rien ne vient contredire les vaines attentes d’un récit désincarné.

LES SUPPLEMENTS

  • Changements de perspectives (6.20 mn). Sofia Coppola explique qu’après avoir revue la première version de Clint Eastwood, elle trouvait intéressant de voir les choses du point de vue des personnages féminins.

Colin Farrell voit là « une sorte de conte très maîtrisé sur la bestialité qui vient teinter les comportements humains en temps de guerre, même loin du front ».

Elle Fanning qui dit plein de choses gentilles sur la réalisatrice estime « qu’il est rare de voir des films de femmes, avec des femmes en personnages principaux, et avec une femme aux commandes ». Et tout le monde y va ainsi de son couplet sympathique, chez les américains c’est assez typique dans les bonus…

  • Style du sud (5.30 mn). Youree Henley, producteur fidèle chez Coppola, évoque la correspondance nécessaire entre l’époque qu’il fallait respecter et l’esthétique souhaitée par la réalisatrice. Qui dit que son film « est teinté de violence, mais tout en restant dans le gothique ».

Anne Ross chef décoratrice parle ainsi très bien de l’atmosphère, de la couleur, de la plasticité en générale du film « de plus en plus sombre au fur et à mesure que les volets se ferment et que la tension augmente ».

Et même le propriétaire de Middletown a son petit mot à dire…

 Prix de la Mise en Scène. 70e édition du Festival de Cannes. Colin Farrell joue un méchant et il le joue mal. Déserteur, traitre possible à son camp, il est le faux gentil qui s’introduit dans la bergerie. Un pensionnat où quelques très jeunes filles n’ont pas pu quitter les lieux religieusement gardés par une directrice que Nicole Kidman interprète mollement. Son adjointe (Kirsten Dunst) ne fait pas mieux. Une tonalité bien atone dans cet internat où la vertu parait aussi transparente que le jeu des acteurs et la réalisation. Que Sofia Coppola reprenne un film déjà fait en 1971…
Le film
Les bonus

On part sur un pari sympathique :  reprendre le film de Don Siegel, adopter le point de vue féminin plutôt que celui que représentait Clint Eastwood, avec un casting impressionnant couronné par la présence de Colin Farrell et Nicole Kidman. Au résultat une grosse déception : le jeu des acteurs est inexistant dans une mise en scène assez amorphe.  La cinéaste se préoccupe beaucoup du cadre et de l’image (elle le fait bien et ça sa voit), de la crinoline des robes de ces dames à qui il ne manque pas un bouton, mais un peu moins de l’histoire. Ça sent le soufre et la fureur, l’orgueil et la perversité, mais rien ne vient contredire les vaines attentes d’un récit désincarné. AVIS BONUS Des éclairages ici et là , sans réelles nouveautés par rapport à la lecture que l'on peut avoir de ce film

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