Synopsis: En 1210, le pape Innocent III reconnaît l’ordre franciscain qui prône une pauvreté matérielle absolue. François et ses disciples se retirent alors dans une petite chapelle bâtie de leurs mains : la Portiuncula de Sainte-Marie des Anges, près d’Assise. Vivant de l’aumône, ils façonnent les principes de leur enseignement, avec une béatitude et une humilité quotidiennes…
La fiche du film
Le Film
- Reprise en salle : 09 Mars 2022 . –
J’ai rencontré à ce jour deux foi (s) Saint-François D’Assise au cinéma. La première avec Renaud Fely et Arnaud Louvet pour « « L’ami, François d’Assise et ses frères ». Et Jérémie Rénier sous la bure du brave homme.
La seconde, sur cette version de Roberto Rossellini qui dit-on inspira la Nouvelle vague . Elle ne me parait pas plus convaincante. Les pieds dans la boue, sous une pluie incessante, l’homme de Dieu et ses disciples arrivent à se dénicher un toit, chassés du leur par un âne et son maître.
« La providence nous permet d’être utile à d’autres » se console le saint homme, qui au détour s’interroge quand même sur les sacrifices endurés par les siens. « Ton orgueil imposait-il aux tiens une si cruelle pénitence ? »
Le ton est monocorde, l’interprétation aussi peu alerte que le regard bas de son interprète, le Frère Nazario Gerardi.
Certains rôles sont en effet tenus par de véritables moines. L’effet, bien que secondaire apporte à l’ensemble cette petite note de vérité semble-t-il recherchée par l’auteur quand il lance son projet : réaliser une suite de tableaux sur le quotidien des frères franciscains.
Rossellini s’inspire alors de ces Fioretti – de courts écrits tirés de la vie de François d’Assise – pour baigner son œuvre dans cette humanité monacale. Mais le transfert me parait avoir manqué sa cible . Ca patine … C’est plat …
Un peu de poésie ici et là, de béatitude bien ordonnée, rien de l’hagiographie, on fige l’auréole dans son écrin patrimonial que quelques rôles réussissent à sortir de l’ennui.
Le cas de ce brave Genièvre qui revient au village, quasiment nu, pour avoir donné sa tunique à un pauvre. Il récidive avant de secourir un de ses frères malades qui ne veut rien de la tambouille qu’on lui sert.
Mais un pied de porc grillé. Alors Genièvre s’exécute autour d’une harde et ramène la pièce sur le feu de bois. La suite tient du conte cruel et de la bastonnade de marionnettiste. La présence de Federico Fellini au scénario explique peut-être en partie une telle licence poétique.
Doublée par l’apparition au final d’un tyran gigantesque (Aldo Fabrizi). Saint-François d’Assisse aurait donc vu le diable !
Le Film
Mes rencontres avec le saint homme au cinéma n’ont jamais été probantes. La version rossellinienne , inspiratrice de la Nouvelle Vague dit-on, tient pour ma part d’un léger clapotis , ronronnant et sans vitalité scénique. C’est sur le scénario que l’on peut attendre quelques élans fraternels et drolatiques autour de ces Fioretti, de courts écrits tirés de la vie de François d’Assise. Un peu de poésie ici et là, de béatitude bien ordonnée, mais rien de l’hagiographie, on fige l’auréole dans son écrin patrimonial que quelques rôles réussissent à sortir de l’ennui.