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« Les nuits blanches » de Luchino Visconti. Critique Cinéma

Synopsis: Mario, jeune employé de banque, rencontre Natalia un soir au bord d'un canal. Le comportement de la jeune fille l'intrigue. Il revient, la retrouve et découvre bientôt qu'elle attend l'homme qu'elle aime qui lui a donné rendez-vous un an auparavant au bord du canal. Mario va tenter et presque réussir à se substituer à cet amour qui lui semble désormais improbable.

La fiche du film

Le film : "Nuits blanches"
De : Luchino Visconti
Avec : Maria Schell, Marcello Mastroianni
Sortie le : 26/02/2020
Distribution : Carlotta Films
Durée : 97 Minutes
Genre : Drame, Romance
Type : Long-métrage
Le film

Dostoievski a connu de nombreuses adaptations . Cette nouvelle éponyme à elle-même inspiré plusieurs créateurs , dont Robert Bresson (« Quatre nuits d’un rêveur »), et James Gray dans un ratage parfait à mon sens : « Two Lovers »

Tous marqués par cette étrange histoire d’une femme qui à la nuit tombée attend un homme qui ne vient jamais. Un passant  a remarqué cet étrange manège , et s’éprend de la belle .

Sur cette mince intrigue pleine de promesses , Luchino Visconti déploie tous ses talents . Il se démarque de sa période néoréalisme, et aborde quasiment l’extrême de la palette : un réalisme poétique et baroque .

Pour les décors, l’univers d’Alexandre Trauner et de Marcel Carné (« Les Enfants du paradis ») ,alors que ses personnages  se profilent façon  Arletty . Voyez  Clara Calamai, dans un petit rôle de prostituée .Dans « Les amants diaboliques » du même réalisateur, c’était Giovanna .

Un film d’ambiance, et d’atmosphère, ordonné dans un noir et blanc ,tantôt ouaté, tantôt brumeux, souvent inquiétant . Le décor ,personnage à part entière, interroge à sa façon le quotidien des gens, alentour.

Avec un projecteur diffus braqué sur nos deux héros , qui au jeu de la séduction déclinent l’amour sous ses  facettes les plus noires . Impossible, désespéré, renaissant … et surtout complexe puisqu’il est aveugle.

Luchino Visconti, le décrit bien avec ces deux êtres aux antipodes, qu’une même solitude rapproche de façon inexorable.  Marcello Mastroianni, excelle dans la posture de l’homme , aussi candide qu’émouvant , face à celle qu’il vénère et qui ne voit rien , sinon un grand frère, puis un ami très proche.

Il s’agit de Maria Schell. Le réalisateur l’avait remarqué dans « Gervaise » de René Clément.  La dame ne lui  fait pas  défaut, rehaussant pour l’époque, la modernité du ton et des propos.

La liberté de l’adaptation va crescendo et explose lors d’une scène dans un dancing ,époustouflante, sublime,inattendue. De mémoire, elle n’est pas citée dans l’œuvre de Fedor Dostoïevski.

Toute la dimension créatrice de Visconti . Le final, entre mélodrame et romantisme chichiteux, est un peu tiré par les cheveux . Quelques mèches seulement, qui n’enlèvent rien à la coupe parfaite du maître.

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Le film

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