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« Les Nouveaux sauvages » de Damián Szifron. Critique cinéma

Synopsis: L'inégalité, l'injustice et l'exigence auxquelles nous expose le monde où l'on vit provoquent du stress et des dépressions chez beaucoup de gens. Certains craquent. Les Nouveaux sauvages les ont rencontrés.  

La fiche du film

Le film : "Les Nouveaux sauvages"
De : Damián Szifron
Avec : Ricardo Darín, Oscar Martinez
Sortie le : 14/01/2015
Distribution : Warner Bros. France
Durée : 122 Minutes
Genre : Thriller, Comédie, Drame
Type : Long-métrage
Le film

On va bien évidemment appeler Risi et Scola à la rescousse, mais de mémoire d’éléphant, l’Italie et l’Argentine n’ont rien de commun. Sinon, un film à sketches, réalisé par un seul bonhomme, Damián Szifron, sur le thème général du pétage de plomb. Le bon et le moins bon alternent entre deux mets savoureux. Rien que le générique dans la carlingue d’un avion est à mourir de rire. Ce qui risque d’ailleurs d’arriver aux passagers : de mourir, mais pas de rire. C’est court, mais c’est très bon.

Damián Szifron a ainsi trouvé la manière de montrer comment tout être raisonnable peut passer de la raison à la folie, de la civilisation à la barbarie. C’est souvent cruel, parfois savoureux, mais aussi dans l’indécision de quelques scènes hasardeuses. Celle de l’usurier, par exemple s’enlise dans la bouffonnerie et devient vite lourdingue, puis d’une violence extrême. Plus acerbe, l’accident de voiture du bon fils de famille que l’on tente de maquiller en accusant le jardinier. On ne rigole plus, la plaie est béante sur une société à la dérive.

Par contre je vous en réserve deux, qui me semblent plus légères, mais excellentes. Attention, la légèreté n’est qu’apparente…

D’abord un gars, plutôt balaise côté technique refuse de payer une amende. Il s’entête et c’est l’enchaînement fatidique : il  perd son boulot, sa famille, se retrouve en prison, y tourne en rond quand il se souvient qu’il n’y a pas encore très longtemps on le respectait pour sa manière de poser les mines…  Après quoi vous pouvez imaginer ce que vous voulez, l’écriture du scénario est aux petits oignons avec un Ricardo Darin, merveilleux dans le personnage qui n’en peut plus d’être pris pour un con.

Ensuite, en toute fin de film, prévisible et pourtant, un mariage qui tourne en jus de boudin, avec un regard sur les  invités, pas piqué des hannetons. Les masques vont tomber sur une valse de Strauss. Mais est-ce bien Strauss que l’on assassine ? Un vrai massacre, et je vous assure que l’on rigole de bon cœur, surtout que le suspense ne se fait pas prier pour passer et repasser. A la fin je ne savais plus trop ce qui allait advenir de cette joyeuse pagaille.

Quand les passagers qui ne se connaissent pas découvrent qu'ils ont tous le même "ami" en commun ...
Quand les passagers qui ne se connaissent pas découvrent qu’ils ont tous le même « ami » en commun …

 

Entre les deux, une querelle automobile vire là encore au cauchemar meurtrier.Ca ressemble à s’y méprendre à la vraie vie. Comme tout cette peuplade de nouveaux sauvages, qui n’ont en réalité rien de nouveaux. Méchants, cruels, imbéciles et bien heureux, ils sont vieux comme le monde.

On va bien évidemment appeler Risi et Scola à la rescousse, mais de mémoire d’éléphant, l’Italie et l’Argentine n’ont rien de commun. Sinon, un film à sketches, réalisé par un seul bonhomme, Damián Szifron, sur le thème général du pétage de plomb. Le bon et le moins bon alternent entre deux mets savoureux. Rien que le générique dans la carlingue d’un avion est à mourir de rire. Ce qui risque d’ailleurs d’arriver aux passagers : de mourir, mais pas de rire. C’est court, mais c’est très bon. Damián Szifron a ainsi trouvé la manière de montrer comment tout être raisonnable peut…

Review Overview

Le film

Pour une raison ou pour une autre, dès fois pour un tout petit rien,  ils perdent les pédales et éprouvent l'indéniable plaisir du pétage de plombs. C’est ce que raconte parfois avec brio, souvent avec humour et ardeur, Damián Szifron qui ne s’embarrasse quand même pas pour appuyer là où ça fait mal, et démontrer comment tout être raisonnable peut passer de la raison à la folie, de la civilisation à la barbarie. C’est tout à fait dans l’air du temps, sociétal comme diraient nos amis. Je reverrais bien deux ou trois sketches, mais l’ensemble ? …

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