Synopsis: Winston Churchill est un des piliers du Parlement du Royaume-Uni, où il est nommé d’urgence à 65 ans, premier ministre. Sur sa table de travail : les défaites successives des Alliés face aux troupes nazies et l’armée britannique dans l’incapacité d’être évacuée de Dunkerque. Il découvre aussi l’hostilité de son propre parti et un roi, fort sceptique à son égard. Il doit prendre une décision fatidique : négocier un traité de paix avec l’Allemagne nazie ou mobiliser le pays et se battre envers et contre tout.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
- Oscar 2018 : Meilleur acteur : Gary Oldman. Meilleurs maquillages et coiffures : Kazuhiro Tsuji, David Malinowski et Lucy Sibbick
- Meilleur dvd Mai 2018 ( 2 ème )
« Ce n’est pas une faveur que l’on me fait, mais une vengeance » (Churchill commentant son arrivée à Westminster)
Le piège de Dunkerque en mai 1940 (400.000 soldats anglais et français encerclés par la mer et les troupes allemandes) est le sujet du film de Christopher Nolan, sorti il y a six mois. C’est aussi celui de Joe Wright abordé de manière totalement différente, de façon plus explicite, je pense.
Ces mêmes « heures sombres » autour du projet d’évacuation de la plage dunkerquoise sonnent l’avènement d’un premier ministre transmué en stratège de guerre : Winston Churchill.
C’est le portrait de cet homme dans cette période troublée que Joe Wright rédige habilement avec la complicité de comédiens plus affutés les uns que les autres. En Churchill flamboyant et dévastateur, Gary Oldman est méconnaissable et formidable ! Eblouissant, même !
« Eh bien quoi vous n’avez jamais vu un Premier ministre dans un métro ? «
Il occupe tous les plans, mais ne lasse jamais, empruntant au célèbre homme politique ses mimiques et son whisky, et surtout son tempérament aux humeurs si changeantes. C’est un vrai plaisir que de voir la caméra se promener dans ses contours si retors, au milieu d’une faune plus ou moins subjuguée.
L’individu ne laisse pas indifférent, Joe Wright en sait quelque chose. Son film rend hommage à l’Histoire, au cinéma et au talent de ces acteurs qui nous font revivre passionnément les confrontations souterraines entre idéologies et patriotisme. Les partisans de la paix (Chamberlain, le premier ministre démissionnaire, le comte d’Halifax ancien ministre de la guerre) pousseront dans ses ultimes retranchements un Churchill va-t-en-guerre, coûte que coûte.
Son obstination subjugue le roi qui pourtant se méfiait comme de la peste de ce premier ministre qu’on lui imposait, faute de mieux. Il ne lui pardonne pas l’échec des Dardanelles. Il en avait peur lui avouera-t-il avant de reprendre à son tour l’Union Jack comme l’emblème de la résistance.
Leurs entrevues hebdomadaires inspirent grandement le réalisateur qui s’alimente lui aussi autour de la table royale, des bons mots de ce trublion sarcastique.
Le bonheur du scénariste, Anthony McCarten, et celui de Kristin Scott Thomas qui trouve sourire à ses rides d’épouse fidèle et intraitable, quand Lily James en secrétaire dévouée se relève d’un « Guerre et Paix » peu convaincant. Les heures sombres d’une autre Histoire, qui parlait déjà d’invasion et de destruction massive. Le Cinéma repasse les plats. Joe Wright ne les réchauffe pas.
LES SUPPLEMENTS
- « Dans les Heures Sombres » (7.56 mn ) . Il s’agit d’une présentation très dynamique du film avec des extraits et des commentaires
- « Gary Oldman : devenir Churchill ». « Ma première réaction a été de rire, Stan Laurel ou Hitler oui je trouvais ça plus vraisemblable . Ce n’étaient pas tant les aspects psychologiques ou intellectuels, que le côté physique ».
« C’est son côté caméléon qui nous a fait penser à lui » dit le réalisateur, « et voir au-delà de l’icône que représente Winston Churchill pour retrouver l’homme ».
Des livres, des documentaires, Gary Oldman a bien potassé l’histoire de son personnage, reprenant plusieurs discours : « j’ai dû me convaincre que j’en étais capable ».On découvre le travail sur les éléments spécifique et emblématiques comme le cigare, les lunettes et le chapeau … Et l’importance du maquillage qui ne devait pas apparaître, bien évidemment.
« Il fallait voir son jeu d’acteur, ne pas le cacher derrière des tonnes de maquillage, on a mis du temps à trouver le bon profil , en conservant au maximum, le visage et les expressions ». Un historien sur le film s’est laissé berner par des photos accrochées au mur de la production : « où les avez-vous trouvées ? » mais ce n’était pas le vrai Churchill…
- Commentaire audio de Joe Wright
Le film
Les bonus
Le film de Christopher Nolan « Dunkerque », revu de façon plus explicite autour d’un portrait très serré de Winston Churchill. Joe Wright nous donne à voir et à entendre, de manière fort habile, les discussions secrètes que furent « les heures sombres » de l’évacuation du port de Dunkerque de l’armée britannique, dans les souterrains du gouvernement et au cœur du parlement où Churchill vient d’être nommé premier ministre. On comprend vite que ce n’est pas un choix de cœur, et même ses amis applaudissent petitement. Le roi s’en méfie. Autour de lui, les partisans de la paix, très nombreux, l’exhortent à accepter la médiation italienne de Mussolini .« Le laquais d’Hitler » comme disait Churchill dont les bons mots font ici florès et alimentent joliment une mise en scène qui toujours se renouvelle. Avec la complicité de comédiens plus affutés les uns que les autres. Kristin Scott Thomas, Ben Mendelsohn, Lily James… En Churchill flamboyant et dévastateur, Gary Oldman est méconnaissable. Il est formidable, éblouissant ! AVIS BONUS Intéressant principalement pour la manière dont Gary Oldman est devenu Churchill...
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