Synopsis: Lycée Léon Blum de Créteil, une prof décide de faire passer un concours national d'Histoire à sa classe de seconde la plus faible. Cette rencontre va les transformer.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
L’histoire est vraie. Alors il faut croire à cette fraternité inattendue dans cette classe de seconde, rebut des mauvais élèves dont l’entente est loin d’être unanime.
Une aberration, déjà, que d’entasser – c’est bien le terme- dans un même lieu ces garçons et filles dont personne ne veut. C’est un chahut indescriptible, une inconscience démesurée, un manque total de respect.
Dans cette fosse aux lions, Anne Gueguen (Ariane Ascaride, formidable )se plonge chaque année avec la ferme attention d’adoucir le climat. Elle y parvient toujours nous dit-on, avec cette fois une idée à priori contre-nature (et ce sera l’avis de son proviseur) : conduire ses cancres dans les arcanes d’un concours national sur la résistance.
Mme Gueguen ( Anne Anglès dans la vie ) est prof d’histoire, un job qui lui tient à cœur. C’est pourquoi les premières réticences des élèves effacées, nous voici nous aussi spectateur totalement impliqué dans la préparation de l’épreuve.
Avec mes propres craintes sur un tel sujet qui frise la pédagogie à outrance, et dégouline de bons sentiments. On n’échappe ni à l’un, ni à l’autre, mais la réalisatrice impose bien son sujet.
L’interprétation d’Ariane Ascaride y est pour beaucoup –on oublie très vie qu’elle est prof –, mais cela ne suffit pas à insuffler une telle énergie à de jeunes comédiens qui eux aussi participent pleinement au dynamisme de la mise en scène : Ahmed Drame, également scénariste de sa propre histoire, Stéphane Bak, Noémie Merlant, Naomi Amarger...
J’ai alors repris quelques cours perso sur le comportement des belligérants lors de la seconde guerre mondiale (Ascaride fait vraiment un cours), mais surtout écouté avec une attention totale, le témoignage de Léon Zyguel, un ancien déporté qui rend visite aux élèves de Mme Gueguen.
C’est la grande force de ce film qui entre la réalité, la fiction et le documentaire efface tous les codes préétablis d’une réalisation cinématographique pour nous en donner une simple et belle représentation.
Ce que l’on pourrait appeler « la vraie vie » avec les failles d’un système éducatif malmené, mais résistant lui aussi au quotidien d’un bahut fier de ce qu’il a fait.
LES SUPPLEMENTS
- Making of (25 mn). Un beau tour d’horizon avec des scènes de tournage, où l’on voit le jeune scénariste Ahmed Dramé, qui joue aussi (Malik) revivre sa propre histoire. On relit sa lettre envoyée à la réalisatrice « mon scénario porte sur un sujet de bon sens… » 19 ans, il vient de Créteil, Marie-Castille Mention-Schaar se souvient de leur première rencontre « je lui ai fait parler de sa vie ».Il dit « c’est comme une équipe de football cette aventure, il faut pour que ça marche un bon esprit collectif ».
On découvre la véritable prof, Mme Anglès qui refait pour les besoins de l’histoire le cours d’introduction à l’annonce du concours, et puis s’explique sur les raisons qui l’ont menée à avoir cette démarche. « Un acte pédagogique fort, ne pas gagner le prix forcément, mais qu’une expérience de résistance, les amène à réfléchir, à se poser des questions, on sort du court officiel où le professeur donne des faits ».
Ariane Ascaride ne s’est jamais rendu avant, dans la classe, elle explique d’ailleurs comment elle a abordé le sujet. On apprend au détour d’une phrase que le film à l’origine s’appelait « La morale de l’histoire ».
L’un des grands moments de ce documentaire est la présence de Léon Zyguel dont on peut entendre l’intégralité de sa conférence dans ces bonus.Ariane Ascaride : « les élèves ont été captés. C’est le jour où la bascule s’est faite dans leur tête, un mélange des générations, d’une beauté absolument incroyable ».
Les jeunes comédiens, comédiennes témoignent effectivement en ce sens, une rencontre extraordinaire qu’ils veulent prolonger en allant le voir, un par un à la fin de sa présentation, c’est très émouvant.
- Scènes coupées (17mn ). J’aurais peut-être gardé celle de la documentaliste proposant le sujet au professeur (elle est assez drôle) alors que l’on voit beaucoup de séquences entre le professeur et sa mère, dans leur jardin.Le thème de la religion est aussi abordé de plusieurs façons, réflexions suivies du travail sur le concours. Elles sont intéressantes à voir et à entendre surtout
- Le témoignage de Léon Zyguel (33 mn). Il est mort au début de 2015. Ce documentaire qui reprend l’intégralité de son témoignage fourni partiellement pour le film prend encore plus d’importance.
Review Overview
Le film
Les bonus
Un brin idéaliste ce film est inspiré par une histoire vraie, et ce n’est donc plus du cinéma. C’est ce que réussit à faire passer la réalisatrice Marie-Castille Mention-Schaar qui dépasse tous les cadres de la mise en scène pour nous impliquer totalement dans la préparation de ce concours sur la résistance.
Je vous assure que vous écoutez le témoignage de Léon Zyguel, un ancien déporté qui vient rendre visite aux élèves de Mme Angèle, comme si vous vous trouviez en face de lui. C’est la grande force de ce film qui entre la réalité, la fiction et le documentaire efface tous les codes préétablis d’une réalisation cinématographique pour nous faire entrer « dans la vraie vie ».
L’interprétation d’Ariane Ascaride y est pour beaucoup –on oublie très vie qu’elle est prof – et celle des jeunes comédiens tout aussi dynamique. Il est alors question d'intégration, de laïcité, de la force d'un système éducatif ...Un film qui se retrouve au cœur de l'actualité, comme quoi ...
Avis bonus
Un très beau et enrichissant making of, doublé de nombreuses scènes coupées et de l’intégralité de la discussion de Léon Zyguel, rescapé des camps de la mort, avec les élèves-comédiens. Encore un grand moment.
3 Commentaires
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