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« Les grandes ondes ( à l’ouest) » de Lionel Baier. Critique DVD

Synopsis: Avril 1974. Deux journalistes de la radio sont envoyés au Portugal pour un reportage sur l’entraide suisse. Bob, technicien, les accompagne à bord de son fidèle combi VW. Mais rien ne se passe comme prévu, entre Julie, la féministe, et Cauvin le reporter de guerre roublard. Mais le vent de l’Histoire pousse le Combi VW en plein cœur de la Révolution des Œillets, obligeant cette équipe de Pieds nickelés à prendre part, et corps, à cette folle nuit du 24 avril 1974.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Les Grandes ondes (à l\'ouest)"
De : Lionel Baier
Avec : Valérie Donzelli, Michel Vuillermoz, Patrick Lapp, Francisco Belard, Jean-Stéphane Bron
Sortie le : 12 juin 2014
Distribution : Blaq Out
Durée : 84 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Un film qui date, par le traitement de sa couleur, la forme de ses costumes et les engins radiophoniques qu’on appelait alors transistors. Mais c’est déjà toute une ambiance que la moustache finement taillée du grand reporter de guerre rehausse d’un poil.

Soit  Michel Vuillermoz à qui l’on confie  un rôle à sa mesure de vieux roublard revenu de tous les fronts. Il entend se la péter auprès de  Julie, jeune et féministe , l’ambition chevillée au cœur . Valérie Donzelli assume pleinement son personnage, l’œil bien barré, et le reste aussi.

Soit un  couple de grands reporters impossible à gérer sur le terrain portugais, où il doit constater les bienfaits de la civilisation suisse.

Comme rien ne correspond à rien, l’entourloupe cinématographique prend toutes ses aises au cœur d’un pays que l’on découvre telle une contrée exotique. En voie de développement , mais en jachère, sous le joug d’une dictature, qui prêterait presque à sourire, tant Lionel Baier, s’amuse des contre-temps de l’Histoire, qui devient son histoire .

Il fait parler les gens à contre-sens, traduit à l’envers le propos de ses héros, au milieu de références cinématographiques qui n’en finissent de fleurir chez des protagonistes tous plus barrés, les uns que les autres.  C’est finement drôle, kitsch à souhait, surtout que dans les dérivations scéniques du cinéaste, on retrouve toujours à quoi se raccrocher.

les grandes ondes

L’intrusion du politique et du social, tout aussi intelligemment menée donne à notre duo l’occasion d’une fête populaire, pour un film qui nous dit enfin de quoi il retourne : la liberté sous toutes ses formes, et qui la montre, liberté de ton et d’aimer, liberté d’agir à sa guise ou selon ses rêves.

C’est le troisième personnage de l’aventure, Pelé ( Francisco Belard ) , un traducteur amoureux de Pagnol, après l’avoir découvert dans les films que projetait son papa. Il traduit donc avé l’accent, et c’est plus que charmant, c’est magique. Comme le film.

LES SUPPLEMENTS

  • « Low Cost » de Lionel Baier (54 mn). Ce moyen métrage est au départ, un brin fastidieux et puis, il prend le large dans cette déambulation mentale et citadine sur le dernier jour d’une vie, où  tous les objets du quotidien, le moindre geste prennent une autre importance : la dernière poubelle, le dernier regard au garçon de café qui ne vous regarde pas…

les grandes ondes

Une réflexion sur la mort, vue avec le recul, presque joyeuse, une discussion avec l’au-delà, comme cette copine suicidée avec qui il rejoue aux cartes, comme au temps de son enfance.

Le mec auprès de qui il s’excuse pour un truc d’il y a six ans, la scène est terrifiante, ils ont dû être amants… Comme à tous les autres, il demande s’il sait faire un nœud de cravate.

On se laisse prendre à ce petit jeu d’enterrement de vie de garçon, un vrai, qui fait la tournée des popotes, des ami(e)s, des connaissances, un dernier « au revoir » avant de se dire adieu. L’ensemble est filmé avec des téléphones portables, c’est maladroit, pas toujours très net, mais ça fonctionne remarquablement bien.

Le réalisateur Lionel Baier
  • Entretien avec Lionel Baier (15 mn). J’ai rarement entendu un jeune cinéaste parler de cette manière de son art, et des acteurs qu’il chérit par-dessus tout : vraiment fascinant à entendre.

« Toutes les grandes comédies doivent dirent quelque chose sur le monde » dit-il en préambule à ce qu’il espère donc être une comédie.  « Le plaisir plastique de voir des corps bouger, c’est ça aussi la comédie. (..) J’étais parti uniquement sur le duo, et puis le trio s’est formé avant que l’on embauche pour le quatuor, puisque les acteurs sont bons, il faut que l’on donne  toujours plus ».

Les acteurs justement, dont il parle avec brio, sans les poncifs habituels. Chaque comédien est passé au crible, et c’est d’une grande pertinence. D’ailleurs il affirme à plusieurs reprises son intérêt pour les comédiens « on doit leur permettre de mettre le scénario à mal, le plaisir d’être avec eux justifie toutes les mises en pièce du scénario ».

Meilleur dvd Juin 2014 ( 4 ème ) Un film qui date, par le traitement de sa couleur, la forme de ses costumes et les engins radiophoniques qu’on appelait alors transistors. Mais c’est déjà toute une ambiance que la moustache finement taillée du grand reporter de guerre rehausse d’un poil. Soit  Michel Vuillermoz à qui l’on confie  un rôle à sa mesure de vieux roublard revenu de tous les fronts. Il entend se la péter auprès de  Julie, jeune et féministe , l’ambition chevillée au cœur . Valérie Donzelli assume pleinement son personnage, l’œil bien barré, et le reste aussi. Soit…

Review Overview

Le film
Les bonus

Déjanté, déglingué, on en redemande encore de cette histoire sans queue ,ni tête et qui insidieusement prend le pouls de la situation européenne du milieu des années soixante dix. Dans un Portugal encore bâillonné par la dictature, un homme et une femme vont alors tenter de comprendre les bienfaits de la civilisation suisse. Décalage assuré en compagnie de Valérie Donzelli et Michel Vuillermoz, un couple contre nature et à la fantaisie dévastatrice. Et au bout du compte, la liberté est saine et sauve. C'est la morale du film. Jubilatoire

Avis bonus J’ai rarement entendu un jeune cinéaste parler de cette manière de son art, et des acteurs qu’il chérit par-dessus tout : vraiment fascinant à entendre

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