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« Les drapeaux de papier » de Nathan Ambrosioni. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Charlie, bientôt 24 ans, mène une vie sans excès : elle se rêve artiste et peine à joindre les deux bouts. Quand son frère vient la retrouver après douze ans d’absence, tout se bouscule. Vincent a 30 ans et sort tout juste de prison où il a purgé une longue peine. Il a tout à apprendre dans un monde qu’il ne connait plus. Charlie est prête à l’aider. C’est son frère après tout, son frère dont la colère peut devenir incontrôlable et tout détruire malgré lui.

La fiche du film

Le film : "Les Drapeaux de papier"
De : Nathan Ambrosioni
Avec : Noémie Merlant, Guillaume Gouix
Sortie le : 13/02/2019
Distribution : Rezo Films
Durée : 102 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film
  • Date de sortie du DVD : 18 juin 2019 . –
  • « En prison on ne m’a pas appris à être normal… » .-

Un gamin de 18 ans nous ramène au temps de Xavier Dolan ( «  J’ai tué ma mère » ) à un premier film totalement assumé .

Pour le scénario, écrit dans le présent et l’imparfait en une symbiose totale autour d’un récit familial comme il en existe tant.

Mais cette fois, l’ingénuité de Nathan Ambrosioni, le sens commun de sa vie encore pleine d’espoir intègrent une forme de vitalité scénaristique nouvelle. Bien que violente.

Entre l’accomplissement de soi et le besoin de renaître. C’est au frère que s’adresse ce double constat, un garçon qui a passé une dizaine d’années en prison. Son père l’a rejeté (Sébastien Houbani), sa sœur ne venait plus le voir. Ses premiers pas le dirigent pourtant vers Charlie.

Ces premières images frémissent de révélations fracassantes mais  demeurent encore à la surface. Le ton est donné, celui de la suggestion, de l’incertitude , du peut-être mais jamais du pourquoi …

Charlie aime son frère et va l’aider du mieux qu’elle peut.  Dans la recherche d’un emploi par exemple, même si le garçon n’est pas toujours coopératif ou bien trop entier. A peine s’il comprend qu’on lui raccroche au nez quand il dit qu’il sort de prison.

Naïf, honnête, Vincent a aussi le désespoir de l’humour .

« J’appelle pour tailler des haies, pas pour trouver un nouveau vaccin ».

Charlie sourit à son tour, embrigadé dans cette nouvelle vie où elle relègue ses préoccupations d’artiste  au second rang. La petite sœur s’occupe du grand frère dans une cohabitation inédite, une colocation délicate.

Les coups de gueule se multiplient, les coups d’éclat aussi. Vincent ne tente même pas de se reconstruire. En prison pendant une dizaine d’années, il n’a jamais pu s’établir sur des fondations solides.

Le père qui se pointe, l’une des séquences fortes dans un film qui n’en manque pas. Un trio insoutenable qui fixe les heures, mais les regards sont impossibles.

« T’as l’impression que j’’ai 16 ans, parce que c’est là que l’on m’a laissé. »

Tout le film est là, à mon avis. Dans cette révolte contenue qui explose dans un monde qu’il n’a pas vu grandir et un père qu’il n’a pu aimer. Leurs retrouvailles sont insupportables.

C’est filmé frontalement et si ça nous va droit au plexus, avant d’atteindre le cœur, c’est que l’interprétation de Guillaume Gouix (fils putatif de Denis Ménochet) et Noémie Merlant est extraordinaire, sur le même ton et tempo que leur jeune mentor.

Un film plus complexe qu’il n’y parait mais d’une telle puissance émotionnelle eu égard à la jeunesse de son auteur qu’il nous marque encore plus .

Date de sortie du DVD : 18 juin 2019 . - « En prison on ne m’a pas appris à être normal… » .- Un gamin de 18 ans nous ramène au temps de Xavier Dolan ( «  J’ai tué ma mère » ) à un premier film totalement assumé . Pour le scénario, écrit dans le présent et l’imparfait en une symbiose totale autour d’un récit familial comme il en existe tant. Mais cette fois, l’ingénuité de Nathan Ambrosioni, le sens commun de sa vie encore pleine d’espoir intègrent une forme de vitalité scénaristique nouvelle. Bien que violente. Entre l’accomplissement de soi et le…
Le film

L’histoire sensible, très certainement vraie, du retour d’un frère, d’un fils, qui doit se reconstruire suite à une longue peine de prison. Mais très vite l’histoire nous dit que au-delà de la réinsertion, du droit de vivre, d’exister, il n’est même pas question de reconstruction quand on sait qu’il n’y a quasiment pas eu de construction. « T’as l’impression que j’’ai 16 ans, parce que c’est là que l’on m’a laissé » dit-il à sa sœur qui va l’aider de tout son amour familial pour le remettre sur le droit chemin, via un travail et la sérénité qu’il est loin d’avoir acquise. Lui c’est Guillaume Gouix, elle Noémie Merlant absolument formidables dans ce premier film écrit et réalisé par un gamin de 18 ans, Nathan Ambrosioni. Mature à ce point, sa mise en scène, très attentive aux personnages, révèle des grandeurs insoupçonnées, des sentiments, de l’amour et de la capacité à résister. Un film plus complexe qu’il n’y parait mais d’une telle puissance émotionnelle eu égard à la jeunesse de son auteur qu’il nous marque encore plus.

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