La rétrospective 5 héroïnes de François Truffaut
Partie 1 – 7 août
« Deux anglaises et le continent » – « La Femme d’à côté » – « Vivement dimanche ! »
Partie 2 – 4 septembre
« La Peau douce »
« Les deux anglaises et le continent »
- Durée : 2 heures et 5 minutes
- Dvd : 07 août 2024
- 18 novembre 1971 en salle
- Acteurs : Jean-Pierre Léaud, Kika Markham, Stacey Tendeter, Sylvia Marriott, Marie Mansart
- Studio : Carlotta
L’histoire : À l’aube du XXe siècle, Claude, dix-neuf ans, parisien dandy et libre-penseur, fait la rencontre d’Ann, une jeune Anglaise de son âge. Celle-ci l’invite dans sa famille au pays de Galles, en le destinant à sa sœur aînée, Muriel, vingt ans. Formant un trio audacieux et franc, ils passent deux ans comme un conte de fées, avant que le destin ne se mette au travers de leur route…
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
D’après le roman éponyme de Henri Pierre Roché
Dans la rétrospective « héroïnes de François Truffaut », les comédiennes retenues cette fois sont demeurées très discrètes dans la filmographie du réalisateur.
Talents indéniables qui se diluent ensuite dans des séries TV britanniques, Kika Markham et Stacey Tendeter s’affichent pour la première fois au cinéma dans une œuvre absolue. Le support littéraire de Henri-Pierre Roché suscite de la part de Truffaut, un engouement particulier pour ses personnages féminins, deux sœurs aux extrêmes.
L’une fantasque, l’autre plus réservée . Elles s’entendent à la perfection au point d’aimer le même homme, qui tour à tour aimera l’une et l’autre. Répondant ainsi au souhait de leur mère qui en l’exprimant n’imaginait que la pureté des sentiments de ce jeune français , libre de toute entrave.
Claude a dix neuf ans, et papillonne dans l’intellect du Tout-Paris, prenant grande précaution de ses fréquentations libertines, quand le grand amour semble le conduire en terre galloise, où vit la famille Brown.
Ann l’artiste conduit son ami Claude, vers sa sœur Muriel, à la vue déficiente. Il lui faut rester dans l’ombre, posture naturelle chez la jeune femme qui se retient d’aimer. Le dandy parisien prend ses marques, se lasse et revient. Ann ou Muriel, le pas hésitant des amours impossibles, au relent mortifère.
Un triangle amoureux inédit, au romantisme accentué par ce cinéma d’époque, assez classique dans sa formulation, très peu nouvelle vague dans sa résolution. Mais d’une mise en scène si élégante dans ses mouvements de caméra, ses cadres naturels ( fenêtre, embrasure … ) filmés comme autant d’espaces vitaux que le récit paraît secondaire .
Trompe l’œil d’un maître de la narration ( Truffaut intervient aussi en voix off ) pour un scénario soigneusement ajusté à la profondeur des images.
Jean-Pierre Léaud, toujours aussi monocorde, se fond dans ce paysage où Diurka (Philippe Léotard) trouble le jeu amoureux du trio atemporel. Le temps ne fait rien à l’affaire. Truffaut est toujours là !
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Les triangles amoureux dans ce blog :
Il n’est pas facile , 55 ans après , de reprendre le cours d’une mise en scène aussi typée que celle de Truffaut quand il adapte le roman de Henri Pierre Roché. Mais une fois pris dans le tourbillon amoureux et littéraire du récit, la pertinence de la réalisation, le coup d’œil du cinéaste sur les paysages, ses personnages qui l’habitent, forcent l’attention. Deux sœurs galloises bien différentes, mais très proches, sont amoureux du même jeune homme, un français qui papillonne beaucoup à Paris, mais suit fidèlement le cours de ses sentiments outre-Manche … Ann ou Muriel, le pas hésitant des amours impossibles, au relent mortifère. Dans ce cinéma d’époque ( début XX ème siècle ), très peu nouvelle vague, la mise en scène se conforme à un scénario soigneusement ajusté à la profondeur des images. Si Jean-Pierre Léaud toujours aussi monocorde tient le film sur ses épaules, il n’en serait rien sans Kika Markham et Stacey Tendeter qui s’affichent alors pour la première fois au cinéma. Un beau talent, furtif apparemment .