Accueil » A la une » « Les derniers parisiens » de Hamé Bourokba et Ekoué Labitey . Critique cinéma-dvd

« Les derniers parisiens » de Hamé Bourokba et Ekoué Labitey . Critique cinéma-dvd

Synopsis: Tout juste sorti de prison, Nasser revient dans son quartier, Pigalle, où il retrouve ses amis et son grand frère Arezki, patron du bar Le Prestige. Nasser est décidé à se refaire un nom et Le Prestige pourrait bien lui servir de tremplin...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Les Derniers parisiens"
De : Hamé Bourokba, Ekoué Labitey
Avec : Reda Kateb, Slimane Dazi, Mélanie Laurent, Constantine Attia, Bakary Keita
Sortie le : 05 août 2017
Distribution : Blaq Out
Durée : 105 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Aout 2017 ( 4 ème )

C’est une histoire de frères, l’histoire d’un quartier parmi les plus « populaires » de la capitale : Pigalle. Nasser y revient après deux années passées à l’ombre qu’il entend bien oublier le plus vite possible. Il veut reprendre sa place auprès de son frère et du bar qu’ils ont en commun.

Mais, rangé des affaires foireuses, Arezki étouffe dans ce milieu des petites combines, il veut prendre le large. La fratrie est affaiblie et la placette parisienne où se bousculent les copains et des fréquentations plus ou moins recommandables va en faire les frais.

Ce qu’observent, caméra à l’épaule, au plus près des événements, Hamé Bourokba et Ekoué Labitey. Ils retrouvent un quartier, son âme, une ambiance qu’ils affectionnent particulièrement. Il la revisite avec un dynamisme qui jamais ne se relâche et surtout jamais ne contredit l’amour et la fraternité qui mènent tout ce petit monde.

Une scène du tournage

Ce n’est pas toujours sans raison, ni coup de gueule, mauvais karmas ou combines à l’emporte-pièce, comme le dit Lucrèce à qui l’on veut faire croire des bobards:  « j’débarque pas d’un bateau à bananes ». C’est cru, direct, mais tellement vrai ce quotidien qui transpire de partout dans des rapports souvent tordus.

Si les réalisateurs privilégient bien évidemment le duo de frangins (Reda KatebSlimane Dazi, excellents), c’est parce qu’ils vont rejaillir sur tous les autres, inéluctable destin entremêlé dans l’embrouille et la rapine. Cette vie qui grouille autour du bar, cette frénésie de vie que Nasser mène maintenant à la baguette.

Le jeune homme demeure malgré tout sous le coup d’une liberté conditionnelle que Margot surveille tout en fréquentant amoureusement son frère. Pour une fois, Mélanie Laurent n’est pas vraiment à sa place…Question femmes, la séquence des retrouvailles entre Arezki et la sœur de sa mère décédée est d’une belle force, révélatrice de ces origines toujours incertaines et contraintes. C’est un peu ce qui attend ce petit milieu de Pigalle où Nasser pense avoir enfin trouvé une terre de substitution. Quand il s’aperçoit qu’il y a plus loubard pour lui faire la nique, il a un sourire grand comme l’espoir. Les derniers parisiens sont des optimistes, à tout crin.

LES SUPPLEMENTS

  • Entretien avec La Rumeur (23 mn). Hamé & Ekoué, séparément, évoquent l’aventure du film, les raisons de Pigalle et le travail réalisé. Une rencontre qui permet d’éclairer certains points et de préciser les attaches de la Rumeur avec le 18 ème.

« Ce que l’on voulait c’est que les comédiens dépassent les cadres que l’on s’était fixés pour se réapproprier les enjeux que l’on avait écrits, afin de les sublimer ».« Il fallait les jeter dans l’arène comme des fauves affamés », compare Hamé avec les reportages animaliers, « quand la zone de chasse se rétrécit, il faut quand même bien manger. (…) ça peut mener au naturalisme, on voulait aller vers ça »

« Filmer Paris en s’intéressant à ce type de personnes là, c’est politique un Paris métissé, avec des personnages qui ne se posent pas de questions identitaires, et qui demandent seulement à avoir de quoi briller un peu dans cet univers ».

Slimane Dazi que l’on retrouve dans le court métrage avec également Reda Kateb

  • « Ce chemin devant moi » de Hamé Bourokba. (15 mn) . Banlieue. La présence des forces de l’ordre débouche, le soir venu, sur un affrontement avec les jeunes. L’aîné d’une famille sans père, fils illégitime et asthmatique, recherche son cadet, l’enfant aimé de la maman qui rejette le grand.

Une belle touche de cinéma, sans effet ni pathos pour dire qu’on ne demande qu’à être aimé.

  • Des films dans le même esprit :

« Pigalle, la nuit » de Hervé Admar

« Les Barons » de Nabil Ben Yadir

Meilleur dvd Aout 2017 ( 4 ème ) C’est une histoire de frères, l’histoire d’un quartier parmi les plus "populaires" de la capitale : Pigalle. Nasser y revient après deux années passées à l’ombre qu’il entend bien oublier le plus vite possible. Il veut reprendre sa place auprès de son frère et du bar qu’ils ont en commun. Mais, rangé des affaires foireuses, Arezki étouffe dans ce milieu des petites combines, il veut prendre le large. La fratrie est affaiblie et la placette parisienne où se bousculent les copains et des fréquentations plus ou moins recommandables va en faire les frais. Ce…
Le film
Les bonus

Pour une première incursion dans le monde du cinéma, les rappeurs Hamé Bourokba et Ekoué Labitey font très bonne figure en fréquentant un quartier qu’ils affectionnent particulièrement et qui sur grand écran trouve une juste place dans la légende du septième art. Celle que colporte Nasser de retour de prison et qui pour regagner sa place au soleil, va devoir affronter un grand frère désormais rangé des affaires. Les rapports hyper tendus entre les deux hommes rejaillissent sur le quotidien de la placette que les deux réalisateurs observent avec une attention toujours soutenue, caméra à l’épaule, au cœur de la vie. Les petits trafics et embrouilles marquent le temps qu’un SDF un peu énigmatique parcourt à sa façon, libérant de la même manière un cadre toujours contenu, très serré dans cet univers où le grand frère étouffe . Prendre le large, comme le plan du même nom, c’est toute son ambition.

Avis bonus Une rencontre très intéressante et un court métrage qui ne l’est pas moins.

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Trois amies » d’Emmanuel Mouret. Critique cinéma

Beaucoup moins inspiré par ses marivaudages, Emmanuel Mouret en rajoute

Laisser un commentaire