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« Les Dames du bois de Boulogne » de Robert Bresson. Critique Blu-ray

Synopsis: Hélène a juré de se venger de Jean, son amant qui la délaisse. Elle retrouve une de ses amies qui loue sa jeune fille à de riches fêtards. Hélène s'arrange alors pour que Jean rencontre la jeune Agnès. Mais celui-ci tombe amoureux d'Agnès et décide de l'épouser.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Les Dames Du Bois De Boulogne "
De : Robert Bresson
Avec : Paul Bernard, María Casares, Elina Labourdette
Sortie le : 25 septem 2018
Distribution : BFI VIDEO
Durée : 90 minutes
Film classé :
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
le film
Le bonus

Meilleur dvd Septembre 2018 (9ème)

  • D’après « Jacques le fataliste » de Diderot

Le contexte de l’époque, la forme du récit (une adaptation d’un conte de Diderot), les tourments d’un tournage difficile (moyens techniques déficients, Libération de Paris…) et ses attributs artistiques, ce film appartient bien évidemment à la grande histoire du cinéma français.

Il met en scène, de manière presque sommaire, une femme dont l’amour malmené va se retourner contre son amant. Hélène le jette dans les bras d’une jeune femme. Il en tombe effectivement très amoureux, ignorant tout de son passé.

Maria Casarès prépare sa vengeance, une femme toujours habillée de noir…

Le spectateur le découvre à travers les folles nuits d’Agnès, cornaquée par sa mère, auprès d’une gente masculine sans scrupule. Débauche et stupre, jusqu’à l’épuisement de la jeune fille qui tente de fuir ses fantômes. La rencontre « inopinée » avec Jean –  savamment orchestrée par Hélène– avive les tensions et son mal être désormais chronique.

Parfaite en duperie, Maria Casarès, la star de l’époque, tisse une toile diabolique autour de son amant qui s’y love avec un aveuglement amoureux comme il ne l’a jamais été. Ce qui accentue sa jalousie, désormais proche de la haine. Le jeu de Maria Casarès, l’intonation, les postures – beaucoup de distinction– m’ont beaucoup fait penser à Isabelle Huppert.

Il est dit dans les bonus que ce deuxième film est probablement celui dans lequel Bresson a mis tout ce qu’il exprimerait par la suite. J’ai beaucoup aimé la mise en scène qui dans le même cadre imagine sur des plans différents l’intervention de plusieurs personnages. A travers des portes vitrées, des fenêtres, ce qui parait facile ne doit pas l’être forcément, aujourd’hui ça n’a plus cours.

Sur un autre mode il y a une scène qui se joue à la fois dans un ascenseur et l’escalier. Elle est tout bonnement formidable d’un point de vue visuel et pour ce qu’elle raconte de l’aventure entre les deux amants.

Ce film appartient donc bien à la grande histoire du cinéma français.

Paul Bernard, Elina Labourdette

LE SUPPLEMENT

  • « Tourner sous l’occupation » avec Jean Ollé‑Laprune (30 minutes). L’historien du cinéma resitue l’époque de la fin de la guerre à laquelle peu de films sont tournés contrairement aux années 41-43. Il insiste sur l’importance du producteur Raoul Ploquin qui avant-guerre travaillait déjà beaucoup en Allemagne.

C’est pourquoi l’occupant lui fera appel une fois dans l’hexagone. Ploquin devra affronter la censure allemande et l’importance de la Continentale, mais obtiendra momentanément gain de cause pour l’existence réelle d’un cinéma français indépendant.

Maria Casarès (Hélène)

Jean Ollé-Laprune évoque les conditions particulières du tournage, de la contribution aux dialogues de Jean Cocteau, de la manière de travailler de Bresson qui malgré les restrictions, le manque de pellicule, le froid, n’hésite pas à multiplier par six, sept, les prises…

Meilleur dvd Septembre 2018 (9ème) D'après "Jacques le fataliste" de Diderot Le contexte de l’époque, la forme du récit (une adaptation d’un conte de Diderot), les tourments d’un tournage difficile (moyens techniques déficients, Libération de Paris…) et ses attributs artistiques, ce film appartient bien évidemment à la grande histoire du cinéma français. Il met en scène, de manière presque sommaire, une femme dont l’amour malmené va se retourner contre son amant. Hélène le jette dans les bras d’une jeune femme. Il en tombe effectivement très amoureux, ignorant tout de son passé. Le spectateur le découvre à travers les folles nuits…
le film
Le bonus

Cette vengeance d’une femme à l’égard de son amant volage s’inspire d’un conte de Diderot dans « Jacques le fataliste ». Une trame tout à fait dramatique dont le cinéma s’est souvent inspiré et qui donne à Bresson l’occasion à la fin de la seconde guerre mondiale d’expérimenter un nouveau cinéma. Il est encore étonnant aujourd’hui d’y voir la patte d’un précurseur de la réalisation, d’une mise en scène expressive et impressionniste, alors que la direction d’acteurs apparait beaucoup plus rigoriste. Par le contexte de l’époque, la forme du récit, les tourments d’un tournage difficile (moyens techniques déficients, Libération de Paris…) et ses attributs artistiques, ce film appartient bien évidemment à la grande histoire du cinéma français.

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