Synopsis: En 1913 sur la côte normande. Dans l'insouciance des années d'avant-guerre, Fanny Villatte, jeune femme passionnée, impatiente de vivre et d'aimer, renoue connaissance avec Marcel et Raoul Deccourt. Mais la guerre éclate, bouleversant leur destin...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
- « Nous allons nous brouiller » dit la cousine
- « J’adore les réconciliations » répond sa sœur …
Un petit air d’autrefois. Cinq épisodes, 90 mn chaque fois ( ! ) il y a 40 ans ! La télévision s’appelait Antenne 2 . Une série inattendue, un succès immédiat. « Nous avons eu de vraies critiques de cinéma par des gens de cinéma à une époque où la télévision était méprisée » relève la productrice Mag Bodard dans les suppléments.
Les comédiens disent eux aussi tout le bonheur d’avoir participé à une aventure qui bien souvent leur a ouvert les portes.
Fanny Ardant et Francis Huster en tête, autour de leurs aînés, déjà réputés : Edwige Feuillère, Michel Aumont, Denise Grey, Françoise Fabian…
L’une des clés de la réussite : ce casting époustouflant, au cœur d’un récit romantique et pittoresque, enraciné dans cette société bourgeoise d’un siècle nouveau qui ne voit pas les nuages s’amonceler au-dessus de Sarajevo et Verdun. L’heure est au farniente, au profit facile ( fromagerie, cidrerie … ) et à la découverte de la vie pour la jeune Fanny qui va enfin voir Paris.
Rôle majeur de cette composition familiale, Fanny Ardant le tient avec respect, sur une filmographie inexistante pour un talent qui se révèle déjà plein et entier. Son personnage s’éveille à la vie, à l’amour, aux sentiments sans renier une force de caractère qui anime les femmes de cette saga.
Les femmes, « objets » de séduction et de désir mais aussi de puissance.
Nina Companeez leur accorde une emprise sans égale ( avec une ou deux langues de vipère ) face aux assauts impulsifs de leurs congénères mâles. Il y a notamment la tante Alix à qui sa sœur a délégué tous les pouvoirs sur l’éducation sentimentale de sa fille Fanny .
Edwige Feuillère dans le rôle est redoutable, efficace et parfaitement en phase avec une réalisation qui joue à la fois sur la nostalgie et la marche en avant d’un monde en pleine mutation.
C’est joliment filmé dans un cadre soigné pour des scènes aux interprétations parfois multiples. Un style peut-être en avance sur son temps dans cette étude de mœurs et de caractères où maîtres et valets vont connaître les revers de leur fonction, entachant les uns, relevant le brillant des autres.
Je ne citerais que la modeste Blanche, la bien nommée, ( Martine Chevalier) qui au contraire de sa mijaurée de cousine ( une belle garce celle-là – Evelyne Buyle ) accepte un emploi de servante qui la conduira sans contrainte ni vilenie, à tenir son rang.
A la fabrique de bombes qui lui tend les bras, elle préfère rejoindre les hôpitaux de campagne où elle s’improvise infirmière. Une générosité totale, une femme au grand cœur que la réalisatrice suit avec une tendresse particulière. Sans jamais délaisser pour autant un personnage.
La fresque est bien vivante, et toujours de son temps .
LES SUPPLEMENTS
- Entretiens avec : –Fanny Ardant (5 mn) : « On n’avait pas de bagage avant et tout d’un coup on était tous lié à travers cette histoire-là …c’est cela qui était magique » (…) « C’était la première fois que quelqu’un me donnait un rôle magique, cela allait être le début d’une nouvelle vie.»
–Francis Huster (5 mn) : « Avec Marcel, j’ai eu l’impression de rencontrer mon double. Je suis tombé dans la partie qui me touche le plus chez l’homme (…) « Je me suis dit qu’entre 20 et 40 ans, je n’allais pas retrouver un héros aussi fort pour moi . »
–Nina Companeez (9 mn) : « Claude Barma voulait que je fasse la Guerre 14-18 du point de vue des femmes » (…) Je voulais une héroïne sauvage qui s’emballe et qui se trompe. Je voulais une fille brulée, pas encore belle mais belle en puissance »
Le film
Les bonus
Trois familles bourgeoises normandes et leurs domestiques, sur un même tableau, celui d’une société française en pleine mutation de 1910 à 1925 , où le regard des femmes est réuni par une même passion : la vie. Avant et après la guerre, quand « les événements de la grande Histoire agissent non seulement sur le destin des gens mais aussi sur leur vision du monde » raconte Nina Companeez qui élève son étude de mœurs et de caractères, en dessinant chaque portrait avec minutie et attention.
Il est certain que le format ( 5 x 90 mn ) lui donne toute latitude mais là où l’on pouvait pêcher par gourmandise et suffisance, la réalisatrice négocie chaque plan, chaque séquence. C’est très joliment filmé dans un cadre où se lovent des acteurs plus ou moins connus à l’époque et qui deviendront pour certains de véritables révélations. Fanny Ardant, Francis Huster…
Avis bonus
De courts entretiens avec les comédiens et la réalisatrice
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