Synopsis: Un père et ses deux enfants vivent en marge de Taipei, entre les bois et les rivières de la banlieue et les rues pluvieuses de la capitale. Le jour, le père gagne chichement sa vie en faisant l’homme sandwich pour des appartements de luxe pendant que son fils et sa fille hantent les centres commerciaux à la recherche d’échantillons gratuits de nourriture. Un soir d'orage, il décide d'emmener ses enfants dans un voyage en barque.
La fiche du film
Le film
Comment traduire l’ennui ? Imaginez après cette phrase, trois minutes de silence. Quelques mots et puis à nouveau le silence. Comme un long plan fixe dont Tsai Ming-liang ici raffole. Statique, énigmatique et puis mortel…Le réalisateur les enchaîne avec un savoir-faire incontestable, et nous montre la dame en arrêt-pipi devant une immense photo, dans les bas-fonds d’un immeuble abandonné. L’affiche du film, avec un homme cette fois. Peut-être celui qui , maintenant se régale d’un morceau de viande, qu’il débite en gros plan et contorsion des maxillaires.
Une installation, une pseudo performance, un regard plastique sur le monde de la marge. Car au bout du compte, c’est semble-t-il ce qu’il faut retenir de ces 144 minutes abscontes. Une famille sans véritable domicile fixe, erre dans la ville de Taipei, avec une dignité qui confine au respect de la démarche humaine.Le jour, le père est homme sandwich pour des appartements de luxe. La nuit il se terre avec ses deux enfants dans un pauvre réduit.
S’il faut pointer du doigt le sort des démunis, est-il bien convenable de nous en faire un patchwork informe, mal ajusté à l’exposition des faits ? La démarche artistique est discutable. Et le propos est-il si dramatique que l’auteur de « La saveur de la pastèque » en oublie de le mettre en forme, d’en écrire les tenants et les aboutissants, au profit d’une succession de tableaux plus ou moins évocateurs du thème annoncé ?
Grand prix du jury à Venise l’an passé ? On n’a vraiment pas vu le même film.
Review Overview
Le film
Un film aussi ennuyeux que le quotidien triste de ces deux enfants et de leur papa, qui tente de conserver la tête hors de l’eau. Une succession de longs plans fixes par un cinéaste qui donne dans le regard plastique au détriment d’une narration cinématographique qui ne laisse entrevoir qu’une infime partie du sujet envisagé : la déshérence de cette famille dans Taipei pluvieux, nocturne, ennuyeux. Dommage qu’un tel thème, bien souvent abordé au cinéma, sombre ici dans une mélancolie ronronnante.