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« Les Carnets de Siegfried » de Terence Davies . Critique dvd

  • Dvd:: ‎ 27 août 2024
  • 6 mars 2024 en salle
  • Durée : ‎2 heures et 17 minutes
  • Acteurs ‏ : ‎Jack Lowden, Peter Capaldi, Simon Russel Beale, Jeremy Irvine, Kate Phillips
  • Sous-titres : ‏‎Français
  • Studio  ‏ : ‎Condor Entertainment

L’histoire : En 1914, le jeune Siegfried Sassoon, poète en devenir, est enrôlé dans l’armée britannique. De retour du front,il devient objecteur de conscience. Ses pamphlets pacifistes lui valent une mise au ban par sa hiérarchie, mais aussi une forme de reconnaissance artistique, lui ouvrant les portes d’une nouvelle vie mondaine.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

Le film et le bonus : 

« Quel glas sonner pour ceux qui meurent comme du bétail » ( Siegfried Sassoon,)

Pour rappeler le souvenir du poète anglais Siegfried Sassoon, qui de retour des tranchées en 1914, met sa plume au service d’un courant pacifiste, antimilitariste à fond, Terence Davies adopte la pure formulation d’un cinéma britannique, classique.

Nous sommes dans un environnement littéraire, et la mise en scène, souvent théâtrale, expose longuement le parcours emprunté d’un esthète perturbé, talentueux, amoureux.

Son aversion déclarée pour les armes lui vaudrait la cour martiale, sans l’intervention de ses proches . Il sera dirigé momentanément vers un hôpital psychiatrique. Sa rencontre avec le Dr Rivers ( Ben Daniels) lui est profitable.

Sassoon va aussi y faire la connaissance de son premier amour , l’autre grand poète Wilfried Owen. Ses aventures masculines, à l’époque, ne se révèlent que dans les salons particuliers, là où son talent d’écrivain s’exprime et rivalise d’audace.

Dans les dorures et les velours, ses pamphlets antimilitaristes attisent la curiosité de ces quelques snobs que le réalisateur plante sans ménagement au beau milieu d’un décorum surréaliste.

A plusieurs reprises, des images d’archives, des documents d’époque révèlent l’horreur de la guerre. « Une guerre délibérément prolongée , ma guerre était une guerre de libération, pas d’agression ni de conquête ».

Terence Davies ne met pas en scène le conflit, il le restitue dans sa carapace d’origine où le poète s’enferme pour mieux échapper semble-t-il à sa nouvelle vie, paradoxale, voire contradictoire.

Un portrait tout en nuance, en retenue, esquissé autour de dialogues parfaitement en phase avec le style narratif du récit.

On peut s’y perdre, ralentir sur quelques scènes alanguies, mais l’empreinte de l’époque, son parfum rebelle et libérateur , posent délibérément les enjeux de ce monde de l’après-guerre.

Jack Lowden y figure avec sérieux le personnage emblématique d’un artiste, bon, loyal, happé par un environnement faussement amical.  Seule une femme saura lui accorder toute sa confiance. Aux yeux de la société, l’honneur est sauf . Le film, tout autant.

LES SUPPLEMENTS

  • Making Of ( 30 mn )- « Le fil rouge du film c’est la recherche d’une forme de salut » estime le réalisateur

Six mois avant, les repérages …- Répétitions autour de la scène de tango que n’apprécie pas le médecin chef ( Julia Lands)- Le mariage de Siegfried (« on laisse la porte ouverte, pour laisser de la lumière chaude, entrer. La lumière artificielle, sur les côtés. » ).

Plusieurs séquences se poursuivent ainsi en différents lieux, toujours commentées par le réalisateur, ses intentions, musique ou pas, et pourquoi ?- La conduite de l’acteur ( plutôt qu’une direction ), de nouvelles explications.

C’est un joli voyage au pays du cinéma .

Dvd:: ‎ 27 août 2024 6 mars 2024 en salle Durée ‏ : ‎2 heures et 17 minutes Acteurs ‏ : ‎Jack Lowden, Peter Capaldi, Simon Russel Beale, Jeremy Irvine, Kate Phillips Sous-titres : ‏‎Français Studio  ‏ : ‎Condor Entertainment L'histoire : En 1914, le jeune Siegfried Sassoon, poète en devenir, est enrôlé dans l’armée britannique. De retour du front,il devient objecteur de conscience. Ses pamphlets pacifistes lui valent une mise au ban par sa hiérarchie, mais aussi une forme de reconnaissance artistique, lui ouvrant les portes d’une nouvelle vie mondaine. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de…
Le Film
Le bonus

Au cours de la première guerre mondiale, un poète britannique Siegfried , de retour du front, dénonce vertement le bourbier criminel dont il réchappe, quand ses amis sont restés la tête contre la terre. Poursuivi par l’autorité militaire il n’en prolonge pas moins son œuvre pacifiste, au cœur cette fois des salons feutrés où ses amours se pressent, se languissent, freinant quelque peu son combat littéraire et ses élans de liberté. Des images d’archives, des documents d’époque révèlent l’horreur de la guerre. Terence Davie ne la met pas en scène, il la restitue dans sa carapace d’origine où le poète s’enferme alors pour mieux échapper à sa nouvelle vie, paradoxale, voire contradictoire. Un portrait tout en nuance, en retenue, esquissé autour de dialogues parfaitement en phase avec le style narratif du récit. On peut s’y perdre, ralentir sur quelques scènes alanguies, mais l’empreinte de l’époque, son parfum rebelle et libérateur , posent délibérément les enjeux de ce monde de l’après-guerre. Jack Lowden y figure avec sérieux le personnage emblématique d’un artiste, bon et loyal .

AVIS BONUS Un making of très instructif

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