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« Les Ardennes » de Robin Pront. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Interdit aux moins de 12 ans. Un cambriolage tourne mal. Dave arrive à s’enfuir mais laisse son frère Kenneth derrière lui. Quatre ans plus tard, à sa sortie de prison, Kenneth, au tempérament violent, souhaite reprendre sa vie là où il l’avait laissée et est plus que jamais déterminé à reconquérir sa petite amie Sylvie. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’entre-temps, Dave et Sylvie sont tombés amoureux et mènent désormais une vie rangée ensemble. Avouer la vérité à Kenneth pourrait tourner au règlement de compte…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Les Ardennes"
De : Robin Pront
Avec : Veerle Baetens, Jeroen Perceval, Kevin Janssens, Eric Godon, Sam Louwyck
Sortie le : 06 septemb 2016
Distribution : Diaphana
Durée : 90 minutes
Film classé : 12 ans et plus
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

La destination n’est pas touristique. Il pleut. Le soleil rare ne perce jamais le touffu des arbres gigantesques. Les Ardennes, dit-on, les wallonnes… Deux frangins, Dave et Kenneth y ont pourtant passé des vacances heureuses dont ils conservent encore aujourd’hui de merveilleux souvenirs.

Ils aimeraient y retourner avant que l’orage ne s’abatte à nouveau sur leur famille.

Toutes les prémices du mauvais temps s’affichent pourtant dans leur relation. Kenneth qui sort de prison ignore que son frérot comme il l’appelle un brin ironique, vit désormais avec son ancienne petite amie ( Veerle Baetens ). Trop gentil et craintif, Dave n’ose rien dire à l’aîné qui se remet à draguer Sylvie. La jeune femme craint elle aussi sa réaction.

Elle a raison. En devinant qu’elle a refait sa vie avec un autre Kenneth va péter un plomb et s’en prendre à celui qu’il pense être l’auteur de son malheur. Un mauvais calcul et c’est l’enchaînement fatal d’un désastre que la région ardennaise amplifie de sa triste et morne constitution.

Secondée par un as de la caméra intrusive qui signe là son premier film. Robin Pront est aussi le co-scénariste avec Jeroen Perceval (Dave) de ce récit ficelé pour la circonstance du noir et de la violence, mais avec assez d’originalité dans les relances scéniques pour ne jamais trop flancher.

De mensonges en non-dits, le réalisateur capte aisément la sourde tension naissante entre les frangins avant que des circonstances extérieures ne viennent amplifier le mal-être fraternel.

Les deux frangins et Sylvie dans l'attente d'un règlement de compte ...
Les deux frangins et Sylvie dans l’attente d’un règlement de compte …

« Je veux être banale » pleure la femme abandonnée la nuit dans une boîte où elle sert des consommateurs «  à moitié à poil » lui reproche son ex.  

Un entre-deux de plus en plus hallucinant au fil des dérapages et des cadavres qui s’accumulent bien malgré eux. Robin Pront n’est pas un drôle mais ses tentatives légères d’humour vache facilitent au final la charge violente qui le plombe. On la doit à un certain Stef de Volder…  Loin de «  L’étreinte du serpent » Jan Bijvoet est ici un dangereux et maniaque repris de justice qui joue le mal à la perfection. Les frangins dans leurs extrêmes sont aussi redoutables : Kevin Janssens et Jeroen Perceval.

LE SUPPLEMENT

  • Rencontre avec le réalisateur (7 mn) . Robin Pront explique comment avec l’acteur du court et long-métrages précédents, il a pensé à ce film qui s’inspire de la pièce de théâtre de ce comédien. «  La différence avec mon film c’est qu’il en avait fait un huis clos .(…)  Avec ces relations fraternelles, il y a beaucoup de choses que je reconnais dans ce film, c’est la contribution personnelle qui fait l’originalité d’une œuvre ».

Le choix des comédiens ? On apprend que l’arrivée en dernière minute de Kevin Janssens n’était pas du goût de Jeroen Perceval « il y avait une petite rivalité entre eux, et ça me plaisait,  mais après l’audition Jeroen m’a dit, il sera parfait pour le rôle ».

Veerle Baetens également n’était pas partante au départ .«  Elle trouvait le personnage sans envergure, et elle avait bien raison. Je lui ai demandé 15 jours, au bout desquels elle a lu ce que j’avais réécrit, et a accepté. Elle a eu raison de refuser au début… ».

Changement de cadrage ? Première période plus subtile, dit-il la seconde plus agressive. Ce qui  amène à parler de sa façon de travailler, notamment au montage, c’est dit très simplement, et il raconte aussi certaines scènes (la bagarre dans le Lavomatic-autos, les autruches…), ça devient passionnant, dommage que ce soit si court.

La destination n’est pas touristique. Il pleut. Le soleil rare ne perce jamais le touffu des arbres gigantesques. Les Ardennes, dit-on, les wallonnes… Deux frangins, Dave et Kenneth y ont pourtant passé des vacances heureuses dont ils conservent encore aujourd’hui de merveilleux souvenirs. Ils aimeraient y retourner avant que l’orage ne s’abatte à nouveau sur leur famille. Toutes les prémices du mauvais temps s’affichent pourtant dans leur relation. Kenneth qui sort de prison ignore que son frérot comme il l'appelle un brin ironique, vit désormais avec son ancienne petite amie ( Veerle Baetens ). Trop gentil et craintif, Dave n’ose rien…
Le film
Le bonus

Un premier film à saluer bien bas en imaginant que la suite risque de vraiment décoiffer le septième art belge et européen. Co-scénariste avec le comédien Jeroen Perceval (il joue ici le frère cadet) Robin Pront affiche une belle vitalité à mettre en scène deux frangins qui pourraient s’entendre si après quatre années passées en prison, l’aîné ne décidait de reprendre la vie là où il l’avait laissée. Il remarque un peu tard que les choses ont bien changé, que sa petite amie est partie sous d’autres cieux et qu’il lui faut faire avec ou bien reprendre le combat de l’amour. En optant pour cette solution le jeune homme retrouve ses mauvais penchants et entraîne avec lui des gens qui ne demandaient qu’à vivre tranquillement au jour le jour. C’est noir, violent dans un décor qui n’envisage pas d’autres alternatives et que le réalisateur prend à témoin des turpitudes de ses habitants. Jan Bijvoet en fait partie. Loin de «  L’étreinte du serpent » il est ici un dangereux et maniaque repris de justice qui joue le mal à la perfection. Les frangins dans leurs extrêmes sont aussi redoutables : Kevin Janssens et Jeroen Perceval.

Avis bonus Une rencontre intéressante mais courte avec le réalisateur, et puis plus rien !

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