Synopsis: A Nevers, là où repose dans sa chasse et s’ennuie la Sainte Bernadette Soubirous, sévissent Tonio, Bruno et Hercule trois "arcandiers", ou cultivateurs de l’art de n’arriver à rien. Nos trois philosophes rêvent de partir au Brésil. Après avoir pensé à "enlever" Bernadette, nos compères décident de partir. Bernadette choisit de les accompagner.
La fiche du film
Le film
- Un arcandier est un individu à l’esprit brouillon, qui cultive l’art de n’aboutir à rien
Un petit film, anodin. Trois bouts de ficelle et une histoire bringuebalante, qui ne vaudrait pas tripette, s’il n’y avait ce coup de pouce miraculeux qui mène le récit jusqu’au bout ; au p’tit bonheur la chance.
Question de philosophie d’ailleurs, pour le trio du moment (Tonio, Hercule et Bruno) dont toute ressemblance avec la Sainte Trinité ne serait que pure coïncidence, s’ils ne projetaient d’échanger contre rançon, le corps de Bernadette Soubirous….
L’idée complètement loufoque avortera rapidement, pour mieux suivre son chemin. La dame en question, réveillée de son éternité, décide en effet d’exaucer à sa façon le vœux de nos trois branquignoles. Voir le Brésil et puis mourir !
L’arcandier est selon la définition de la région Centre où se déroule l’histoire, » un individu à l’esprit brouillon, qui cultive l’art de n’aboutir à rien « . Le propos de Manuel Sanchez est ici fidèle à l’image, avec sa galerie de portraits, » de tronches » plus exactement, plus vraies que nature.
Il y a là Dominique Pinon, façon Popeye (l’homme à tout faire, le clown poète de » Delicatessen « ), Simon de la Brosse, beau, taciturne, indifférent à souhait et Charles Schneider dont la force n’a d’égale que la bêtise.
Rien de branché dans tout ça, mais seulement des caricatures de la vie des pavés que bat la belle Géraldine Pailhas, l’incarnation rêvée de Bernadette Soubirous. Comme quoi tout ce précise, bien que la Véronique des Arcandiers se balade avec un flingue et racole le client pour le dévaliser. Ca cache quelque chose…
Si l’ensemble manque de rythme, et la mise en scène d’inspiration, on ne peut bouder ce premier film révélateur d’un tempérament de cinéaste. Un observateur assez lucide d’une fin de siècle, iconoclaste en demi-teinte qui nous joue une petite musique intérieure mystérieuse. Sous les apparences de la nonchalance et du laisser dire- laisser faire, Manuel Sanchez raconte plus qu’il ne montre.
Review Overview
Le film
Une jolie fable en couleurs, avec ses excès et ses incohérences du quotidien ; un conte poétique, aux rimes baroques, inachevées.
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