Accueil » A la une » « Les Apaches » de Thierry de Peretti. Critique dvd

« Les Apaches » de Thierry de Peretti. Critique dvd

Synopsis: Pendant que des milliers de touristes envahissent les plages, les campings et les clubs, cinq adolescents de Porto-Vecchio trainent. Un soir, l'un d'eux conduit les quatre autres dans une luxueuse villa inoccupée... La bande y passe clandestinement la nuit. Avant de partir, ils volent quelques objets sans valeur et deux fusils de collection. Quand la propriétaire de la maison débarque de Paris, elle se plaint du cambriolage à un petit caïd local de sa connaissance…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Les Apaches"
De : Thierry de Peretti
Avec : François-Joseph Culioli, Aziz El Haddachi, Hamza Meziani, Joseph Ebrard, Maryne Cayon
Sortie le : 04 février 2014
Distribution : Pyramide Vidéo
Durée : 82 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Février 2014 ( 4 ème )

Autrefois, c’était des petits malfrats, des hors la loi. Dans un temps plus reculé, les cow-boys les traquaient pour les exterminer, ou au mieux les parquer. En Corse, aujourd’hui, ces apaches sont des ados en mal d’existence, prisonnier d’un système clanique qui leur interdit quasiment de prendre pied dans le monde moderne.

Surprenant cette petite bande de copains qui vise alors  tout et rien, et s’adonne à quelques larcins, qui à leurs yeux ne  sont que menu fretin. Mais squatter toute une nuit la maison de riches propriétaires, y consommer les meilleures bouteilles, user des facilités du lieu, puis  en repartir avec quelques objets à la valeur plus ou moins incertaine, dans « la famille » cela ne se fait pas. Ils vont non seulement devoir rendre des comptes, mais aussi s’acquitter de leur forfait.

Une lente descente aux enfers commence alors sous l’œil à la fois critique et compréhensif d’un réalisateur totalement impliqué dans son récit. Qui cherche à comprendre…

photo-Les-Apaches-2013-5

Là où Sofia Coppola donnait dans «  Bling ring »  des vertus artistiques à cette quête adolescente,  Thierry de Peretti filme à l’arrache, comme à la sauvette et dans l’obscurité la plus respectée. La photo est signée Hélène Louvart. On frise le document d’intervention, jusqu’à l’arrivée du grand jour où une toute autre Corse se révèle.

Celle d’une jeunesse abandonnée à son mal-être et qui ne semble avoir aucune issue, aucune perspective. Acculée par les adultes, elle se retrouve elle-même coincée dans son propre système qui la conduit à son auto-destruction. Mais là encore l’inéluctable tombe comme une sentence sans appel d’une destinée ancestrale.

Pour son premier long métrage, de Peretti opte  pour la rigueur d’une actualité aux multiples failles. Il en saisit la profondeur et conduit sa jeune troupe (des amateurs ?) vers un avenir peut-être plus prometteur que celui que leur réserve un scénario lui aussi écrit au scalpel du quotidien. Et le commentaire est alors superflu, le film  se suffit à lui-même.

LES SUPPLEMENTS

  • « Mise à mort », analyse de la scène du meurtre (6 mn). Après avoir expliqué qu’il avait un temps hésité à la filmer, le réalisateur donne dans le détail la manière de procéder.
  • « Le jour de ma mort »de Thierry de Peretti (17 mn). Où est l’urgence du cinéaste pour  filmer de tels faits divers, ici la mort d’un jeune homme, au cour d’un bal de village. Il s’appesantit sur les déplacements, les détails, comme pour mieux installer le mystère, le malaise. Et ça se passe principalement la nuit, qu’il adore, visiblement. Le moyen métrage qui suit est aussi très nocturne.
  • « Sleepwalkers » de Thierry de Peretti (54 mn). Je l’ai trouvé très intéressant, toujours sur l’avenir de la Corse,à travers le regard d’un brancardier qui fait ce boulot, un peu par défaut. Quand il retrouve ses copains, ils refont le monde, et particulièrement celui de la Corse.

L’identité corse débattue au bistrot ou dans une cuisine entre copains : dans quelle société a-t-on envie de vivre se demandent-ils ou bien encore  est-il possible de  tendre vers une société où la violence n’existe pas ?

Les petits caïds du coin ne vont pas laisser passer l’affront…

Les inepties administratifs de la région (les trains qui ne passent pas sous les tunnels), les poseurs de bombe, le désespoir, tout y passe dans le bréviaire de Peretti qui filme  beaucoup en plans séquences : la scène des contrôleurs de l’URSSAF dans un hôtel est  assez édifiante. Le son cette fois laisse à désirer, mais le récit que conduit toujours avec cette patte documentaire de Peretti ne peut nous laisser indifférent.

  • Entretien avec le réalisateur (25 mn). Il refait son parcours de la scène d’un théâtre où il rêvait d’être acteur, à son premier long métrage, inspiré par un fait divers. «  Peu de films racontent la Corse d’aujourd’hui. C’est un lieu compliqué, qui a échappé au cinéma, un endroit meurtri et offensé où le tourisme de masse a généré envie et frustration ».
  • Scène coupées (13.40 mn). Elles sont intéressantes, mais ne constituent pas cependant des éléments déterminants du film. Coupures logiques, me semble-t-il.
Meilleur dvd Février 2014 ( 4 ème ) Autrefois, c’était des petits malfrats, des hors la loi. Dans un temps plus reculé, les cow-boys les traquaient pour les exterminer, ou au mieux les parquer. En Corse, aujourd’hui, ces apaches sont des ados en mal d’existence, prisonnier d’un système clanique qui leur interdit quasiment de prendre pied dans le monde moderne. Surprenant cette petite bande de copains qui vise alors  tout et rien, et s’adonne à quelques larcins, qui à leurs yeux ne  sont que menu fretin. Mais squatter toute une nuit la maison de riches propriétaires, y consommer les meilleures…

Review Overview

Le film
Les bonus

C’est bien l’esprit du documentaire qui préside ici à la relation d’un fait divers sanglant , dans une Corse que le réalisateur nous présente bien évidemment très différente de la carte postale . En privilégiant souvent la nuit, de Peretti opte pour la rigueur d’une actualité aux multiples failles. Il en saisit la profondeur et conduit sa jeune troupe (des amateurs ?) vers un avenir peut-être plus prometteur que celui que leur réserve un scénario lui aussi écrit au scalpel du quotidien. Et le commentaire est alors superflu, le film est suffisant.

Avis bonus Une flopée de bonus, qui entre court et moyen métrages éclairent encore plus le propos du jeune réalisateur qui s’exprime d’ailleurs dans la foulée. De vrais suppléments (scènes coupées en prime) pour un dvd qui mérite bien son nom.

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Pain, amour et fantaisie » de Luigi Comencini. Critique Cinéma

A nouveau les grands classiques italiens sur grand écran, on ne s'en lasse pas

Laisser un commentaire