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Bain de foule hier après midi pour le président du jury

Les anglais rient facilement, c’est la vie

A Dinard, il y a deux publics. Les anglais et les autres. Les anglais rient beaucoup quand c’est assez drôle et s’esclaffe quand un collègue dépèce sa secrétaire en morceau. Le spectateur français murmure discrètement sa réprobation. Ainsi « Kill your friends » de Owen Harris a-t-il pu faire office de Channel le temps d’une projection que la rumeur annonce déjà comme celle de la victoire.

Allez savoir pourquoi ? J’ai bien aimé cette histoire de mangeur d’hommes dans le milieu musical, mais de là à s’extasier sur le propos. Il a été entendu mille fois et cette fois Harris ne lui apporte pas de supplément d’âme. Rien d’original non plus dans sa mise en scène qui repose beaucoup sur les arguments du scénario.

Un jeune manager d’un label international entend gravir les échelons coûte que coûte. Et comme son entourage ne semble guère enclin à le faire progresser rapidement, Steven va s’employer à éliminer d’une façon ou d’une autre tous les adversaires potentiels.

Dans les milieux de la nuit et de l'industrie musicale, Nicholas Hoult est prêt à tout...
Les milieux de la nuit,  l’industrie musicale, Nicholas Hoult est prêt à tout…

Le réalisateur égratigne donc au passage quelques déviances du système, rappelle que le talent ne fait rien sans l’argent (c’est parfois même le contraire) et suit sans grande conviction les tractations pour s’arracher la vedette du moment. Dans le genre film musical, c’est assez plaisant, mais le disque à la longue ( 100 mn ) tourne quand même souvent à vide. Il sort le 02 décembre en France.

  • Craig Roberts

Le seul qui pourrait tirer son épingle du jeu est le jeune comédien anglais Craig Roberts. Après un second rôle très important dans « Kill your friends », il a le tout premier accessit dans le film qu’il a lui-même réalisé «  Just Jim ». Une belle performance pour un acteur qui ne doit pas avoir dépassé les 25 ans et qui pour son histoire en fait dix de moins.

Roberts joue le souffre-douleur d’une classe et d’un quartier qui ne lui épargne aucune insulte, moquerie et ânerie. Le pauvre ne sait pas comment s’en tirer quand surgit providentiellement un nouveau voisin, prénommé Dean et qui débarque des USA.

Comédien, réalisateur, deux films en compétition , et une discrétion parfaite dans les rues de la ville. Il passerait presque inaperçu...
Comédien, réalisateur, deux films en compétition , et une discrétion parfaite …

Du rabâché de cinéma que le réalisateur malaxe avec assez d’audace pour nous tenir en haleine sans problème, malgré les facilités d’un scénario très clin d’œil. Déjà le fameux Dean a des allures de légende, quand il ne fait pas penser à Méphisto, mais tout beau. Emile Hirsch se propose donc d’éduquer le souffre-douleur à la vie, tout en tenant ses parents au courant de l’évolution de leur gamin. Ça vaut le coup d’être vu.

Je suis beaucoup moins convaincu  par le film qui hier soir à fait l’ouverture du festival « Up&down » de Pascal Chaumell. Une belle brochette d’acteurs , pas forcément au top, Pierce Brosnan, Toni Collette, Aaron Paul et Imogen Poots , peut-être la plus à l’aise dans cette fausse comédie qui réunit quatre personnes le soir de la Saint-Sylvestre sur le toit d’un immeuble. Objectif : se suicider au moment du passage d’une nouvelle année. Ils ont tous de bonnes raisons, disent-ils de mettre fin à leurs jours. Mais la suite nous apprend que les motifs invoqués ne sont pas forcément les véritables motivations de leur geste fatal.

Ils en discuteront donc entre eux pendant que le spectateur assiste à un numéro d’acteur de la part de l’ancien James Bond. C’est un film qui peut se laisser voir, au moment des fêtes de fin d’année. La presse à scandale en prend un peu pour son grade, mais à l’image du film, ce n’est pas bien méchant.

  • Love is blind

C’est le titre du court-métrage qui précède  » Up&down », fabuleux récit d’un triangle amoureux dans lequel l’un des protagonistes n’entend pas. Une surdité sur laquelle le réalisateur et scénariste Dan Hodgson, fonde tout son ressort dramatique et drôlatique. C’est absolument original sur un concept bien connu : le mari qui veut faire une surprise à sa femme pour son anniversaire, le jour où celle-ci le croit en train de voler très très loin. Elle ramène donc son amant à la maison … Ca fonctionne très très bien !

 

 

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