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« Les 7 samouraïs » de Akira Kurosawa. Critique cinéma

  • 2 décembre 1955 en salle
  • Reprise 3 juillet 2024
  • 3h 27min | Action, Aventure
  • Avec Toshirô Mifune, Takashi Shimura, Keiko Tsushima
L’histoire : La tranquillité d’un petit village japonais est troublée par les attaques répétées d’une bande de pillards. Sept samouraïs sans maître acceptent de défendre les paysans impuissants.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

75 ans après, le chef-d’œuvre de Kurosawa demeure en l’état. La somme des films qui viendront s’inspirer du maître est incalculable. Le remake de John Sturges « Les 7 mercenaires » mérite à lui-seul tout un chapitre. Des réalisateurs, John Woo, Scorsese ou Kiarostami dans les bonus, confirment tout ce que le cinéaste japonais a pu leur apporter.

Très modestement, j’avancerais le simple bonheur de retrouver une écriture cinématographique, qui paraît d’une simplicité évidente, d’une transparence immédiate. Le contexte du cinéma japonais de l’époque s’attache aux  traditions, dont celle du film de sabre, avec ses légendes et ses récits enjolivés.

Kurosawa a visité le cinéma de John Ford. Il en saisit l’occasion pour dépoussiérer les meubles et mettre du western dans son décorum. La scène finale, une  bataille à plusieurs volets, dont la séquence pluvieuse, est à ce titre magistrale. Elle condense quasiment tout ce que l’on a pu apprécier dans l’aventure de ces paysans aux prises avec des bandits.

Un mélange de drame social et d’humour grand-guignolesque (Toshiro Mifune s’y connait) établit les codes d’une société entre deux mondes. Le respect des anciens se départit désormais de cette dépendance respectueuse, au profit d’une liberté encore à définir.

C’est un peu le sens de la recherche des samouraïs menée par le réalisateur dans une dramaturgie très appuyée. Kurosawa y prend visiblement beaucoup de plaisir, et traîne ses guêtres et sa caméra à loisir.

L’expression des visages, passés les uns après les autres sous sa coupe imprime les sentiments et la passion, les doutes des paysans, l’arrogance des samouraïs, dans des scènes aujourd’hui encore mémorables.

Amusantes, le  cavalier qui revient sans cheval, les paysans sont pliés en quatre, ou plus graves : la jeune femme et son bébé  dans le moulin en flammes, la mise à mort du bandit. 

Jusqu’à la préparation de la défense du village, Kurosawa ne nous épargne rien  de la stratégie du chef élaborée telle une  mise en scène. La façon de placer une sentinelle ou une caméra, c’est effectivement un peu la même chose. Génial !

2 décembre 1955 en salle Reprise 3 juillet 2024 3h 27min | Action, Aventure Avec Toshirô Mifune, Takashi Shimura, Keiko Tsushima L'histoire : La tranquillité d’un petit village japonais est troublée par les attaques répétées d’une bande de pillards. Sept samouraïs sans maître acceptent de défendre les paysans impuissants. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Lion d’argent Venise 1954 75 ans après, le chef-d’œuvre de Kurosawa demeure en l’état. La somme des films qui viendront s’inspirer du maître est incalculable. Le remake de John Sturges « Les 7 mercenaires » mérite à lui-seul tout un chapitre. Des réalisateurs, John Woo, Scorsese ou Kiarostami dans les bonus, confirment tout…

Il n’est peut-être plus question d’apporter une critique à cette œuvre qui a surmonté l’épreuve des années, des styles et de l’évolution du cinéma. Il faut simplement savoir qu’elle demeure un phare dans l’océan du 7 ème art, une référence à une réalisation novatrice pour l’époque et qui mélangeant les genres (drame, humour, western..) brosse le tableau d’une société partagée entre son Histoire (les codes traditionnelles sont encore présents dans la mise en scène) et le besoin de prendre le large. C’est peut-être dans la longue scène finale de la bataille que Kurosawa synthétise le mieux tout ce qu’il entend donner au cinéma. La fluidité de son regard, sa pertinence (la manière de placer ses sentinelles comme des caméras…) procure un immense plaisir

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