Synopsis: West Memphis, 1993. Trois jeunes enfants sont retrouvés sauvagement assassinés. Trois adolescents marginaux sont arrêtés et accusés d'avoir commis un crime sataniste. Face aux incohérences du dossier, un détective privé, adversaire de la peine de mort, décide de mener sa propre enquête.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
- D’après l’oeuvre de Mara Leveritt
Du réalisateur, ce que j’en connais , c’est l’ouvrage le moins inspiré. Le trouble de « Chloé », d’accord, le mystère pour une « Adoration » bien sûr. Une fascination qui vous incite à les revoir. Mais pas ce fait divers. Atom Egoyan n’en conserve que la tragédie originelle (trois enfants assassinés) portée par une narration très classique.
De manière posée, le réalisateur canadien reprend l’affaire à sa source, très proche du dossier et tourne lui aussi à vide autour des rituels sataniques qui auraient conduit les meurtriers vers leurs jeunes victimes. On ne remet pas vraiment en doute la culpabilité du trio , malgré leurs dénégations et le travail d’un détective privé qui émet quelques réserves. Son objectif est de leur éviter avant tout la peine capitale.
C’est l’enjeu du procès qui révèle à la mère de l’une des victimes des détails troublants. On approche peut-être alors d’un vrai sujet, mais là encore le cinéaste effleure sa personnalité avant de la confronter avec le détective. Le pathétique des premiers échanges devient sinon ridicule, du moins très prévisible dans un contexte narratif encombré par tous les présupposés du dossier.
Des scènes quasiment inutiles, d’un formalisme dépassé dans la retranscription d’un tel scénario (le rêve de la mère qui revoit son enfant revenir à la maison …) ralentissent le film. Nullement incisif, le cinéaste est comme aux ordres d’une vérité respectueuse. Celle qui conduit Colin Firth et Reese Witherspoon dans une position de repli constant.
A l’annonce des condamnations, la mère ne se réjouit pas . Elle confie son scepticisme sur la manière dont s’est déroulé le procès « les trois garçons étaient coupables, avant même d’avoir parlé« .
Le film pourrait débuter à cet instant, surtout que le générique de fin et la note du bonus nous indiquent que l’histoire conserve encore bien des révélations. Mais bizarrement Atom Egoyan a préféré remonter jusqu’à la source et la suivre patiemment, au fil d’une intrigue qui n’en n’était pas une. Elle arrive bien trop tard, et le film vient de se terminer.
Review Overview
Le film
Sans rythme, Atom Egoyan habituellement plus inspiré (Adoration, Chloé …) évoque le domaine de l’occulte à travers la relation d’un fait divers qui causera la mort de trois jeunes garçons. Le cinéaste canadien s’attache de très près au dossier de la police, puis à celui de la justice, n’abordant que très tardivement les doutes d’un détective privé qui avant de penser à l’innocence des présumés coupables, veut leur éviter la peine de mort. Il révèlera beaucoup d’incohérences qui auraient pu être le véritable sujet d’un film. Celui-ci commence quasiment à la fin, et c’est déjà bien trop tard. Colin Firth et Reese Witherspoon, dans une position de repli constant, manquent aussi de personnalité…
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