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« L’emprise » de Claude-Michel Rome . Critique DVD

Synopsis: L’histoire d’une mère de quatre enfants qui se retrouve en mars 2012 dans le box des accusés des Assises de Douai pour le meurtre de son mari, un homme qui l’a battue et torturée pendant leurs dix-sept ans de mariage...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "L'Emprise"
De : Claude-Michel Rome
Avec : Marc Lavoine, Odile Vuillemin, Fred Testot, Sam Karmann, Lolita Chammah
Sortie le : 25 février 2015
Distribution : TF1 Vidéo
Durée : 90 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

C’est une histoire vraie, trop vraie, qui voit tous les deux jours une femme mourir sous les coups de son conjoint.

Insoutenable, poignant, cruel, c’est un témoignage de première importance que porte à l’écran Claude-Michel Rome, bien accompagné par la femme du drame, Odile Vuillemin, bouleversante de malheur et d’incompréhension .

Rien ne nous est épargné des souffrances et des tortures infligées sur son corps et son cœur, par un mari retors,affabulateur, un père enjôleur, insensible à la douleur qu’il infligera aussi à ses enfants. Fred Testot dans un rôle où on ne l’attendait pas fait figure exemplaire dans un dossier que la justice appréhende toujours avec délicatesse.

L-Emprise-2014-1

Ce sont d’abord les nombreuses mains courantes, sans lendemain, au commissariat. Les descentes des policiers qui repartent toujours après avoir constaté l’étendue des dégâts. Les foyers d’accueil qui ne peuvent pas accueillir Alexandra, faute de places, mais pas faute de preuves de la cruauté du mari.

Elle s’y présente le visage tuméfié, un bras en écharpe et une jambe qui ne répond plus à sa démarche chancelante.

L’image est très forte. Claude-Michel Rome ne se prive pas de la répéter tout au long de son réquisitoire. Les  éléments du dossier sont présentés sous forme de flash-back, d’allers retours dans les souvenirs des uns et des autres.

Ce procédé aussi simple, qu’astucieux met en exergue la défense de l’accusée dont les avocats n’interviennent jamais à l’écran. Ce qui nous évite le schéma traditionnel de ce style de mise en scène judiciaire et confère à la « retransmission »,  une autre dynamique.

La vie d’Alexandra défile ainsi de la belle époque insouciante et amoureuse pour un homme qui peu à peu va révéler sa véritable personnalité ; soupçonneux, jaloux, parano, violent. Elle va vivre avec pendant 14 ans, lui donner quatre enfants, comme s’étonne le procureur, tout endurer, et malgré le soutien des proches (voisinage mis à part), elle ira jusqu’au bout de son calvaire.

Ce que ne comprennent pas forcément la société, et son représentant officiel, ce procureur général qui dans les premiers débats fustige son attitude. Dans un rôle inattendu, là encore, Marc Lavoine fait feu de tout bois pour donner corps à sa représentation, qui dans les coulisses du procès, poursuit le débat, mais de façon moins protocolaire avec la présidente du tribunal.

Est-ce ainsi que les affaires se règlent ? Un peu surprenant et le final grandiloquent en subit à mon avis les avatars. Mais au regard du constat dressé par le cinéaste et de l’urgence à ne pas classer l’affaire sans suite, « L’emprise » demeure un film exemplaire.

C’est une histoire vraie, trop vraie, qui voit tous les deux jours une femme mourir sous les coups de son conjoint. Insoutenable, poignant, cruel, c’est un témoignage de première importance que porte à l’écran Claude-Michel Rome, bien accompagné par la femme du drame, Odile Vuillemin, bouleversante de malheur et d’incompréhension . Rien ne nous est épargné des souffrances et des tortures infligées sur son corps et son cœur, par un mari retors,affabulateur, un père enjôleur, insensible à la douleur qu’il infligera aussi à ses enfants. Fred Testot dans un rôle où on ne l’attendait pas fait figure exemplaire dans un…

Review Overview

Le film

Je ne sais plus qui a dit pour comprendre le monde, il faut aller au cinéma. La preuve par les images de Claude-Michel Rome qui relate sans rien occulter, le calvaire d’une femme battue et torturée par son mari, le plus souvent devant ses enfants. Elle sera accusée de meurtre au cours d’un procès intelligemment filmé : rien de classique dans les échanges de plaidoiries remplacées par des flash-backs, constituant tous les éléments du dossier de la défense. Les avocats n’interviennent donc jamais à l’écran, ce qui procure une dynamique particulière à ce film engagé, militant, et d’une cruauté totale. De la même veine dont fait preuve l’homme assassiné. Fred Testot qui l’interprète est tout à fait stupéfiant au même titre et peut-être plus encore que Odile Vuillemin en mère et épouse totalement déglinguée. Ce n’est peut-être pas le cinéma idéal un soir de boulot mais il faut le voir un jour ou l’autre, c’est indispensable. Les journaux en parlent, à l’occasion, une journée leur est consacrée,mais c'est bien peu : ce genre de films devrait revenir dans les programmes plus souvent.

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