- Durée : 1 heure et 37 minutes
- Dvd : 3 décembre 2024
- Cinéma : 11 décembre 1985
- Acteurs : Charlotte Gainsbourg, Bernadette Lafont, Jean-Claude Brialy, Clothilde Baudon, Julie Glenn
- Studio : Rimini Editions
L’histoire : Dans une petite ville de province, à la veille des vacances, Charlotte Castang, 13 ans, s’ennuie de tout malgré l’amour de son grand frère, de son père veuf, de sa nounou Léone, et de Lulu, sa petite voisine pot de colle. Clara Baumann, une pianiste prodige de son âge, arrive en ville pour un concert. Fascinée par ce monde qu’elle découvre, Charlotte se prend à rêver…
Charlotte Gainsbourg, César du meilleur espoir féminin
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
L’un de ses premiers rôles, sinon son premier vrai rôle, à 13 ans, Charlotte Gainsbourg joue une enfant de 13 ans, qui en passe de l’adolescence, affiche tous les symptômes du phénomène. Rebelle à un père, pourtant très aimant, en butte à sa nounou ( Bernadette Laffont) qui l’écoute autant qu’elle peut, Charlotte passe plus ou moins ses caprices sur sa petite voisine, Lulu, (Julie Glenn ) un brin agaçante, il est vrai.
Tellement bien filmée dans son désordre adolescent, Charlotte énerve un peu elle aussi dans ce trop-plein de candeur scénarisé au petit bonheur la chance.
Comme cette rencontre inopinée avec Clara, une prodige du piano, 13 ans elle aussi et le rêve incarné pour Charlotte qui se projette totalement dans ce miroir au reflet enjôleur. L’approche d’un monde inconnu, ce désir de l’ailleurs, si fascinant semble-t-il et tout autant sympathique, si l’on retient l’amabilité professionnelle de l’imprésario ( Jean-Claude Brialy, un peu débridé) et la gentillesse de l’artiste (Clothilde Baudon).
Charlotte a donc une nouvelle copine, quasi exclusive désormais aux yeux de la petite Lulu qui ronge son frein et continue ses chamailleries. Sur cette passerelle si fragile quand l’enfance peine encore à se défaire de l’insouciance juvénile, Claude Miller tente un autre regard, où la complaisance et la mélancolie portent son mal-être bien commun.
Il va s’accentuer à la rencontre de Jean, un marin de passage chez son oncle menuisier, où la pianiste a déposé un siège à réparer. Un sésame pour pénétrer son univers et les premiers émois sur lesquels le jeune homme va dangereusement s’épancher ( Jean-Philippe Écoffey).
Il y a alors quelque chose de tout aussi ravageur dans la mise en scène, que cette quête d’indépendance, cette émancipation malmenée. Claude Miller la chahute à sa façon, en lui donnant des airs de vacances sur une chanson italienne.
« Sarà perchè ti amo » (Ricchi e Poveri) ne parle que d’amour et de la confusion des sentiments…
LES SUPPLEMENTS
- Rencontre avec Claude Miller et Charlotte Gainsbourg – C’est après la cérémonie des Césars en 1985 que la jeune fille, toute timide sur le plateau TV, ( on ne la sent pas du tout à l’aise ) raconte ses souvenirs mitigés sur la suite à donner au film.
Le journaliste rame, Miller a l’air de s’en amuser. Il raconte comment il a contacté les parents Gainsbourg. Jane a lu le scénario, mais pas Serge. « Il m’a demandé de raconter l’histoire, ce qui pour un réalisateur n’est pas une mince affaire ».
- Le bel été de « L’effrontée ». – Les scénaristes Luc Béraud et Bernard Stora racontent par le détail comment ils ont conçu le projet , en compagnie de Annie Miller, qui à l’origine fut plus ou moins écartée. Les deux hommes le reconnaissent bien volontiers « elle nous donnait l’air d’une pièce rapportée. » Elle réussit néanmoins à trouver sa place, dont elle parle fort intelligemment aujourd’hui.
- Une enfance en parallèle-Ludivine Sagnier a toujours eu une affection particulière pour « L’effrontée » « mais je n’en parlais jamais à Claude Miller, ça tenait de mon intimité. (…) Beaucoup de jeunes filles se sont identifiées à Charlotte, et avec ma grande sœur on jouait à Charlotte. Moi j’étais plutôt Lulu ».
- Sous l’aile de Claude Miller- Charlotte Gainsbourg a grandi. Elle ne renie rien de ce film dont elle conserve d’excellents souvenirs, anecdotes et commentaires en prime. « Je voyais que Claude était content et c’est tout ce qui comptait pour moi. (…) Le reste c’était comme un jeu ».
Le Film
les bonus
Avec le temps ce film est devenu une référence à plusieurs égards, ne serait-ce que pour son thème adolescent, traité avec une certaine candeur, pour une jeune comédienne qui tient là son premier vrai rôle. A 13 ans, Charlotte Gainsbourg joue une enfant de 13 ans, qui en passe de l’adolescence, affiche tous les symptômes du phénomène .
En quête d’identité, et rebelle à toute autorité, même la plus aimante, elle entre dans son rêve : rejoindre une pianiste de son âge, qui parcourt le monde.
Sur cette passerelle si fragile, qui de l’enfance à l’adolescence, ne se préserve d’aucune assurance, Charlotte va aussi ressentir ses premiers émois amoureux. Un jeune homme n’y est pas insensible.
Un sujet aujourd’hui sous le feu des projecteurs, que Claude Miller a su braquer il y a quelques décennies. Sa mise en scène, alors un brin ravageuse demeure elle aussi d’actualité .Et la petite Gainsbourg a très bien grandi …
AVIS BONUS
D'hier et d'aujourd'hui les souvenirs nous ramènent à l'origine d'une belle aventure