Synopsis: Chômeur depuis deux ans, Antonio trouve un emploi de colleur d'affiches à la seule condition qu'il soit en possession de sa bicyclette. Il revend tous ses draps pour s’acquitter de sa dette envers le Mont de Piété où il l’a déposée. Mais il se la fait voler dès le premier jour. Parti à la recherche du voleur, il parvient à mettre la main dessus ...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Oscar du meilleur film étranger 1949.-
Meilleur dvd Juin 2016 ( 5 ème ).-
La référence du néo-réalisme italien, l’un des premiers films du genre social à mettre en évidence le mal être des plus démunis à l’issue de la seconde guerre mondiale. Vittorio De Sica l’élabore dans un contexte de crise économique qui à elle seule fournit le décor principal. Cesare Zavattini , son fidèle scénariste est déjà à ses côtés.
Ils ne s’attardent pas sur les files de chômeurs et les attentes pour une éventuelle embauche. Elles s’inscrivent très naturellement dans le processus créatif,quasi militant, qui renvoie plusieurs fois le propos à la vision humaniste d’un Charlot.
« Le Kid » a ici plusieurs réminiscences, dont l’importance du fils du héros qui ne le lâche pas d’une semelle. Tour à tour compatissant, solidaire, aidant, le gamin va tout comme son père découvrir le monde romain et ses fêlures. Mieux, il va apprendre à connaître cet homme qu’il admirait et qui petit à petit sombre dans le désespoir le plus noir. Il ne pourra jamais imposer son simple point de vue qui n’est que celui de la vérité.
Mais sans témoin, ni preuve irréfutable, personne ne veut le croire et surtout pas les amis du suspect qui exercent une solidarité à rebrousse-poil. Le quartier devient une zone de non-droit pour mieux le protéger.
De Sica (*) ne juge pas les hommes, il les observe comme son héros découvre ce monde tout aussi malheureux que lui. Dans une sorte de déambulation urbaine qui fournit des scènes mémorables.
La traque d’un complice pendant un officie religieux est à la fois pathétique et révélatrice de l’état d’esprit de l’époque. Cette désespérance affichée à tous les étages d’une société en charpie. Seuls, quelques privilégiés échappent au marasme ambiant,contraste et paradoxe très chaplinesque, couronnés dans un restaurant. Une pizzeria, pensait le héros …
Les chimères sont partout nous dit de Sica, avec cette voyante qui vous renvoie inlassablement à vos misères. Comme un abandon général, une solitude permanente affichée dans cette mise en scène où le chômeur se retrouve toujours au milieu d’une foule anonyme, indifférente. D’autres chômeurs, les passagers d’un bus, des promeneurs, tous en quête de leur chemin.
- Il n’y a malheureusement pas de bonus
- (*) Son premier assistant est un jeune débutant du nom de Sergio Leone
Le film
L’un des fleurons du néo-réalisme italien n’en finit pas d’alimenter les gazettes cinématographiques, plus de soixante-cinq ans après sa sortie. C’est dire l’importance de ce film qui illustre la misère noire de l’Italie à la fin de la seconde guerre mondiale. Sans vélo, notre héros ne peut pas trouver de travail. Un jour, on lui vole sa bicyclette… L’occasion pour Vittorio De Sica de dresser un panorama d’une ville où se reflète tout un pays en déshérence. Le noir et blanc qui n’a rien de l’esthétisme contrasté de l’époque adoucit un peu le trait sur lequel l’enfance apparait comme une dominante expressive très forte. On imagine l’emprunt à Charlie Chaplin dans cette peinture sociale où le fils du héros ne quitte pas d’une semelle son papa, partageant ses doutes, ses angoisses et son désespoir.
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