Synopsis: Dans un élan de folie inexpliqué, Duval, un homme sans histoire, étrangle une jeune femme. La Justice accuse un innocent de ce meurtre et le véritable assassin se retrouve juré au procès de son propre crime. Une fois le jugement rendu et l'homme acquitté, Duval va se livrer à la police afin de purger la peine qu'il mérite, mais les notables de la ville refusent de poursuivre l'un des leurs...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Les meilleurs dvd Février 2015 ( 8 ème )
D’après le roman de Francis Didelot
Les travers des notables d’une petite ville de Province. La présence de Bernard Blier (le papa de Bertrand) garantit l’ambiance
A Pontarlier, dûment cité, les castes formées tiennent compte de la hiérarchie sociale. Avec l’impensable aujourd’hui, de réunir autour d’une même table de bistrot (dans le confinement d’un appartement, ce serait autre chose), le juge, le procureur, le médecin légiste et un juré appelé à la prochaine session d’assises.
Le verdict est donc rendu avant même que la cour ne se réunisse. Autour d’une framboise ou d’un verre de vin blanc, le coupable n’a rien de présumé, la sentence est acquise. Un cérémonial immuable auquel le principal intéressé, le septième juré, va mettre le holà pour avoir commis l’irréparable.
On assiste à une session d’assises un peu surréaliste qui voit notre homme mener les débats à sa guise, et réussir à convaincre ses semblables que l’assassin n’est pas celui que l’on croit.
Et pour cause. Mais au-delà de l’erreur judiciaire sciemment programmée (les bourgeois de la ville n’accusent pas l’un des leurs), Lautner insiste bien sur la connivence sociale brisée par le héros dans un chamboule-tout assez remarquable.
Son empreinte se retrouve autour d’une insistance méticuleuse pour interpréter les visages, leurs fausses bonhomies ou bien leurs manigances égoïstes.
Danièle Delorme joue l’épouse du meurtrier. Toute sa superbe s’étale dans l’ambition démesurée qu’elle porte pour elle et sa petite famille recroquevillée au sein de l’emblème du village, sa pharmacie. Il n’est pas question de reconnaître la faute de l’un de siens et tout le monde s’accorde à lui donner raison.
Une lâcheté officiellement déclarée comme un acte de reconnaissance.
Un autre homme n’est pas dupe du stratagème, du poids qu’il faut retenir entre la conscience et les faits : le vétérinaire qu’interprète intelligemment Maurice Biraud. Encore un personnage méticuleusement reproduit dans un mise en scène qui à l’époque ne se privait pas de contre-plongée insistante. Du cinéma de papa, l’expression me vient comme ça, je ne sais pas pourquoi, mais elle n’a rien de déshonorant. Bien au contraire.
LES SUPPLEMENTS
- Scène alternative du meurtre.Il s’agit de ne pas montrer la poitrine, nue, de la victime. Dans cette version, elle ne se retourne donc pas quand elle entend des pas, mais bouge simplement la tête. Après quoi, une fois retournée, elle se drape les seins d’un foulard … Il n’est pas dit pourquoi et pour qui (quel pays ?) cette séquence a été tournée.
- « Un film qui me ressemble » 20 mn. « C’était un scénario pour Cayatte » dit Bertrand Blier en parlant de l’histoire de ce film totalement porté par son père Bernard, qui joue le rôle principal. « Il avait lu le livre, trouvé le scénariste et l’a proposé à Lautner, en demandant que ce soit tourné à Pontarlier que ma famille connaissait bien, pour y avoir passé des vacances ».
Ambiance, anecdotes, les à-côtés, les rapports entre les comédiens (on rigolait beaucoup semble-t-il et Francis Blanche entendait toujours remporter la meilleure blague), c’est un très bon documentaire où l’on voit subrepticement Georges Lautner ( « c’est mon meilleur film, celui qui me ressemble » ) et Bernard Blier, au cours d’interviews.
Review Overview
Le film
Les bonus
C’est tout le procès d’une ville auquel on assiste, celui des petits notables confinés dans la bourgeoisie quotidienne de leur cité endormie, qui refuse de voir en l’un des siens le véritable coupable.
C’est toute la démarche du réalisateur Georges Lautner, plus coutumier des comédies, mais qui sait aussi tirer les ficelles du drame, sur les conseils avisés du roman de Francis Didelot. Où l’on voit un juré mené à lui seul les débats d’une session d’assises, afin d’acquitter, envers et contre tous, le présumé coupable.
Bertrand Blier (le papa de Bernard) a la carrure assez impressionnante pour mener son petit monde à la baguette, face à d’autres pointures, plus en retrait dans leur personnage : Francis Blanche, Danièle Delorme, Maurice Biraud … Une très belle restauration de la part de Pathé, pour un film qui effectivement le méritait bien.
Avis bonus
Une scène alternative, éloquente, et l'histoire du film racontée par le fiston et d'autres membres de l'équipe , génial...
11 Commentaires
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